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NOB — NOCES


de Nobé, dont il est question, I Reg., xxi, 1 ; xxii, 9, 11, 19 ? C’est possible, sans être certain. Voir Nobé 3.

A. Legendre.

NOBÉ, nom d’un Israélite et de deux villes.

1. NOBÉ (hébreu : Nôbal.i ; Septante : Na8a15), israélite dont la tribu n’est pas indiquée, mais qui était sans doute un descendant de Manassé comme Jaïr et les autres enfants de Machir qui sont nommés dans le même passage. Il vivait du temps de Moïse ; il prit la ville de Chanath avec ses dépendances, et lui donna son nom. Num., xxxii, 42. D’après le Séder Olam Rabba, ix, il était né en Egypte, il mourut après Moïse et fut enterré près du Jourdain. Chronologie*, Hebrœorum major qux Seder Olam Rabba inscribitur, in-f », Lyon, 1608, p. 12.

2. NOBÉ (hébreu : Nôbati ; Valicantis : Nà6 « i ; Alexandrinus : Na6é9), ville située à l’est du Jourdain, et mentionnée dans une expédition de Gédéon contre les Madianites. Jud., viii, 11. On peut penser qu’elle est identique à Canath, aujourd’hui Qanauât, au pied du Djébelrtiauran, appelée aussi Nobé. Nuin., xxxii, 42. Voir Canath, t. ii, col. 121. Cependant, comme ce n’est pas certain, il est possible qu’on doive la chercher dans les montagnes de Galaad, de même que Jegbaa, El-Djubeikat, avec laquelle elle est citée. Dans ce cas, son

emplacement est inconnu.

A. Legendre.

3. NOBÉ (hébreu : Nôbéh, I Reg., xxi, 1 ; xxii, 9 ; Nôb, I Reg., xxii, 11, 19 ; Septante : Codex Vaticanus : Nonëâ, I Reg., xxi, 1 ; xxii, 9, 19 ; Noi^ct, I Reg., xxii, 11 ; Codex Alexandrinus : Noéâ, I Reg., xxi, 1 ; xxii, 9, 19 ; No6<46, I Reg., xxii, 11), ville sacerdotale, où David, fuyant Saûl, chercha un refuge prè, s du grand-prêtre Achimëlech. I Reg., xxi, 1. L’arche d’alliance y résidait alors ; et Achimélech, n’ayant pas d’autre pain à offrir au fugitif abattu, lui donna les pains de proposition, qdi venaient d’être retirés du Sanctuaire ; il lui remit aussi l’épée de Goliath. Trahi par Doëg Tlduméen, et cité devant Saûl, il fut par ordre et en présence de ce roi jaloux, mis à mort avec les 85 prêtres qui l’accompagnaient. Nobé elle-même fut détruite, et les habitants furent passés au fil de l’épée. Seul Abiathar, l’un des fils d’Achimélech, échappa au massacre. I Reg., xxii, 9, 11, 19. Où se trouvait cette ville ? L’Écriture ne le dit pas et son emplacement ne peut être que l’objet de conjectures. Cependant le nom est le même que celui de Nob, localité mentionnée par Isaïe, x, 32, entre Anathoth (’Anâta) et Jérusalem, et qu’on place sur le Scopus ou dans les environs. Voir Nob, col. 1654. D’autre part, Nobé ne devait pas être loin de Gabaa de Saül (TelUel-Fûl), qui elle-même n’était pas éloignée de Nôb. David, fuyant de la cour de Saûl, et prenant le chemin de Bethléhem, devait passer par Nob. Ces raisons semblent permettre d’identifier Nobé avec Nob. On se demande néanmoins si les prêtres vinrent jamais s’établir si près de la forteresse jébuséenne. — Saint Jérôme, Ep. ad Eustochium, t. xxii, col. 883, parle de Nobé comme étant dans le voisinage de Lydda (Diospolis). Elle correspondrait alors ou à Annabéh (l’ancienne Bethoannaba) au sud-est de Ludd, ou au village moderne de Beit Nuba plus éloigné de Ludd et à peu de distance de Yâlô (Aialon). Voir la carte de Dan, t. ii, col. 1232. Le rapport onomastique peut-il à lui seul justifier cette opinion et oblige-t-il de chercher si loin la ville sacerdotale ? Nous ne savons. Cf. E. Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. ii, p. 254 ; t. iii, p. 145 ; V. Guérin, Judée, t. i, p. 286-290, 314-317 ; F. Buhl, Géographie des alten Palâstina, Leipzig, 1896, p. 198. Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 142, 284, ont confondu cette ville avec une autre de même nom, du moins dans la Vulgate, et

dont il est question dans l’histoire de Gédéon. Jud., vm, 11. Celle-ci s’écrit en hébreu Nôbah avec un heth final, et se trouvait à l’est du Jourdain. Voir Nobé 2.

A. Legendre.
    1. NOBILIBUS##

NOBILIBUS (Christophe de), théologien catholique italien, né à Milan, mort vers 1715. Il entra en 1659 dans l’ordre des Augustins déchaussés, où il prononça ses vœux l’année suivante. Homme d’une grande piété et d’une remarquable érudition, il passa sa vie dans l’étude de la philosophie et de la théologie, et en particulier des Livres Saints. Nous avons de lui plusieurs ouvrages, parmi lesquels : Oscula cselestia, s. explanatio in Canticacanticorum, in-4, Milan, 1677. — Voy. Philippi Argelati Bibliotheça scriptorum mediolanensium, in-f », Milan, 1745, t. ii, col. 994. A. Régnier.

    1. NOBILIUS FLAMINIUS##

NOBILIUS FLAMINIUS, théologien italien, né vers 1530, mort à Lucques, en 1590, fut membre de la congrégation chargée par Sixte V de la revision de la Vulgate. À la demande du Pape, il recueillit tous les fragments de l’ancienne version Vulgate latine qu’il put trouver dans les Pères, les livres liturgiques, etc., et les publia en notes dans sa traduction des Septante parue in-f », à Rome, en 1588, sous le titre de. Vêtus Testamentum secundum LXX latine editum. Son travail a été depuis complété par Thomasius, Martianay, Bianchi, Sabatier, etc. Voir Latines (Versions), col. 101. Il avait donné un an auparavant, sur l’ordre du même Sixte V, une édition des Septante : Vêtus Testamentum juxta LXX, in-f", Rome, 1587. Ses Annotationes in Veteris Testamenli LXX Interprètes ont été insérées par Walton dans sa Polyglotte, t. vi, n. ix, p. 1-196.

    1. NOCES##

NOCES (hébreu : hâtunnâh ; Septante : yâpoi, vui « .opeO<Tt ? ; Vulgate : nupliæ, desponsatio), célébration solennelle du mariage (fig. 448).

I. Dans l’Ancien Testament. — 1° Chez les Hébreux, l’union des époux commençait par les fiançailles, qui donnaient à l’un et à l’autre tous les droits des époux mais n’étaient suivies de la célébration solennelle du mariage et de la cohabitation qu’au bout d’un an ou de plusieurs mois. Voir Fiançailles, t. ii, col. 2230. Sur la législation et les coutumes qui présidaient à l’union des époux, voir Mariage, col. 758. La célébration du mariage ne comportait aucune cérémonie religieuse. Elle s’accomplissait sous les yeux des parents et de témoins nombreux et était accompagnée de fêtes bruyantes et de festins. — 2° Quand Laban s’engagea à donner Rachel pour femme à Jacob, il réunit tous les gens du lieu et fit un festin. Puis il substitua frauduleusement Lia à Rachel, et Jacob ne s’aperçut de la tromperie que le lendemain matin. Gen., xxix, 21-25.

— 3° Lorsque Samson voulut épouser une Philistine de Thammatha, son père l’accompagna dans cette ville pour la célébration des noces. On donna au jeune marié trente compagnons, selon la coutume du pays, et on fit des festins pendant sept jours. Samson proposa une énigme aux convives, et quand ceux-ci eurent obtenu la réponse, grâce à l’indiscrétion de l’épouse, Samson leur paya le prix convenu, mais aux dépens de leurs compatriotes. Jud., xiv, 10-19. On voit ici apparaître les compagnons spécialement désignés pour faire cortège à l’époux pendanl les fêtes nuptiales. On les retrouve à l’époque évangélique sous le nom de « fils de l’époux ». Matth., ix, 15 ; Marc, ii, 19. Sur les énigmes proposées aux convives, voir Énigme, t. ii, col. 1807. — 4° On doit remarquer la manière dont agirent les Israélites pour empêcher l’extinction totale de la tribu de Benjamin. Comme ils avaient juré de ne pas accorder aux survivants leurs filles en. mariage, ils conseillèrent aux Benjaminites de se cacher dans les vignes et de s’emparer eux-mêmes des jeunes filles de Silo, quand elles vien-