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NO-AMON


rendu j"idn m par Alexandria populorum. Il y fut induit par son maître d’hébreu : Heurxus qui me in Scripturis erudivit, ita legi passe asseruit : numquid es melior quam No-Anton, et ait, hebraice No dici A lexandriam ; AMON autem multitudinem sive populos. In Nahum, iii, 8, t. xxv, col. 1260. Il était d’ailleurs persuadé que No était une ville du Delta située sur la place que devait occuper plus tard la capitale des Ptolémées, et il la baptisa, en vertu d’une prolepse, du nom d’Alexandrie : Nos autem pro No, Aleœandriam posui du Prophète, » Gëogr. de la Basse-Egypte, p. 118, et il renvoie à Champollion qui, lui aussi, a soutenu que la description de Nahum ne convient pas à la Diospolis de la Haute-Egypte. L’Egypte, sous les Pharaons, t. ii, p. 131-133.

Récemment encore, W. Spiegelberg, Aegyptologische Randglossen zum Alten Testament, 1904, p. 31-36, a tenté de situer No-Amon, la [j.ept’801’AjijMiv des Septante, dans le Delta, à Balamoun. Mais il suppose que les envahisseurs s’aventuraient dans cette région ; il

447. — Portail d’Évergète I" devant le temple de Khonsou. D’après une photographie. Dans le lointain, Karnak et l’obélisque d’Hatchepsou.

mus per anticipationem. In Ezech., xxx, 4, t. xxv, col. 289. Il ne s’avisa pas de songer que le prophète parlait d’une grande ville qu’il opposait à Ninive et qu’il fallait la chercher ailleurs que dans le voisinage de la Méditerranée et de l’humble Rakotis qui précéda Alexandrie. Tous les interprètes anciens s’en tinrent à l’expli--cation de saint Jérôme. Même de nos jours, Brugsch après avoir dit, Dict. géogr., p. 28, que « Nai-Amun, la -ville d’Amon », était « un des noms de la ville de Thèbes

très exactement transcrit par j"iaK *to », se reprend un

T

peu plus loin au souvenir du passage de Nahum. « Ville fortifiée, ville située sur la mer et entourée de canaux, » ces expressions l’embarrassent. « Ces indications, dit-il, perdent toutes leurs valeurs, si on voulait reconnaître , la ville de Thèbes de la Haute-Egypte dans le nom cité de Nô-Amun. » Loc. cit., p. 291. M. J. de Rougé dit à son tour de la Ver-Amen du Delta : « C’est la No-Amun

suppose surtout que la Diospolis inferior portait le nom de Nout-Amen, ce qu’il n’établit que par analogie avec la nomenclature des noms de Thèbes, les textes faisant défaut. Qu’il n’objecte pas que les inscriptions du Delta ont péri. Ailleurs que dans le Delta, et en les citant sous leurs divers noms, on parlait des villes de

; cè~même Delta. Spiegelberg perd aussi de vue qu’au

temps des prophètes Israël avait les mêmes ennemis que l’Egypte : les Assyriens. Or, parmi les villes principales nommées dans les textes cunéiformes (Cyl. A. de Rassam, col. i, lig. 90-109) on ne rencontre pas Diospolis inferior et nulle part n’apparaît son importance politique. Par contre, au premier regard, le texte de Nahum nous montre qu’il ne peut y être question que d’une grande métropole, capable pour le moins de rivaliser avec Ninive dont le prophète vient de prédire la chute. Mais comment une ville si forte que Ninive et si considérable pourra-t-elle tomber ? C’est l’objection