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NO-AMON


laissant à gauche le Lac sacré, À faire le tour de la grande enceinte, on marche près d’une lieue, Ramsès II, « le roi pariétaire, » ajouta une cour et un pylône en avant du temple de Louxor et dressa ses colosses, vingt-trois au moins, à l’intérieur, et à l’extérieur. Le tout était précédé de deux obélisques dont le plus petit s’élève aujourd’hui sur la place de la Concorde. Le second membre de la triade thébaine, Khonsou, n’avait pas été oublié par les grands bâtisseurs, mais son temple tombait en ruines. Hamsès IJI, le dernier d’entre eux, y remédia en érigeant à l’angle

Sésostris, sont au « entre, un peu au nord des colosses. Derrière la ligne des temples — ils durent être plus de quarante et répondre au nombre des tombes de la Vallée des Rois — derrière la ligne des temples, sur une longueur de cinq kilomètres, montent les blondes terrasses libyques avec leurs noirs syringes, alignées, étagées par rayons. Dans leur milieu, ces terrasses s’ouvrent en un vaste amphithéâtre au fond duquel se déploie et se dresse une falaise abrupte de cent cinquante mètres, couronnée là-haut comme d’une immense pyramide à degrés. Au fond de cette solitude de calcaire,

445 b. — d’après Mariette et Legrain.

sud-ouest de la grande enceinte le sanctuaire que devaient terminer ses successeurs (fig. 447). Plus heureux, Montou, devenu le dieu de la guerre pour le compte d’Amon, eut de bonne heure deux temples, l’un à l’extérieur de l’enceinte de Karnak, au nord, l’autre, à Médamout.

Jetons un regard sur la rive gauche. En hiver, lorsque de la Thèbes des vivants on passe dans la Thébes des morts, ce que d’abord on aperçoit des berges du Nil c’est une plaine verte et lumineuse : elle s’allonge au sud et au nord, entre Ja montagne et le fleuve. Là-bas, en face, à la lisière, mais encore dans les champs d’orge, se profilent les deux colosses de Memnon : ils annonçaient le temple disparu d’Aménophis III. Et tout de suite, ce sont les régions de la mort, marquées à leur extrémité septentrionale par le temple de Qournah, monument de Séti h’, et à leur extrémité méridionale par les pylônes de Medinet-Habou, monument de Ramsès III. Voilées d’un léger rideau de tamarisques, les colonnades du Ramesseum, monument de

contre cette grande paroi, la reine Hatchepsou vint adosser sa chapelle, perçant la roche pour y enfoncer son sanctuaire au bout de trois terrasses, à côté d’une autre chapelle de la XIe dynastie. Dans le contrefort de l’aile nord du cirque, on trouva en 1891 les cent soixante-trois cercueils des prêtres d’Amon. En 1881, on avait déjà découvert dans l’aile sud les momies royales soustraites sous la XXIe dynastie aux profanateurs de ja^Vallée des Rois ou gorge profonde qui s’ouvre brusquement derrière la paroi de Deir el-Bahari et va déboucher par une étroite et sinueuse issue trois kilomètres plus loin, au-dessus du temple de Qournah. Si la Vallée des Rois était bien faite pour abriter les syringes royales, elle n’était pas assez vaste pour contenir les cénotaphes qui font partie intégrante de toute grande sépulture égyptienne. Cela nous explique que nous ayons rencontré de ce côté de la montagne, en bordure de la plaine, les temples funéraires des grands pharaons de la XVIIIe à la XXe dynastie. Tous ces temples étaient consacrés à Amon.