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NINIVE — NIVEAU


Diodore de Sicile, H, 3, édit. Didot, 1. 1, p. 82 ; la ville est plus grande encore, elle a vingt-cinq lieues de circuit, et est entourée d’un mur haut de cent pieds, défendu par quinze cents tours ; il la transporte même du Tigre sur l’Euphrate. Pline H. N., VI, 16, édit. Lemaire, 1828, p. 619, se contente de la placer sur la rive gauche du Tigre, au lieu de la rive droite ; Strabon, XVI, i, 3, édit. Didot, p, 628, nous assure qu’elle était beaucoup plus vaste que Babylone. On lui fait de même une histoire toute légendaire, avec Ninus, Sémiramis etNinyas à l’origine, et Sardanapale se brûlant au milieu de ses trésors pour conclusion. Ctésias fut l’auteur ou du moins le vulgarisateur de ces fictions. Eb. Schrader, Keïlinschriften und Geschichtsforschung, 1878, p. 492 ; Abydéne, Historicorum grsecorum fragmenta, édit. Didot, t. iv, 282-283.

Outre la Genèse, x, 11-12, et les livres historiques, IV Reg., xix, 36 ; Is., xxxvii, 37 ; Tob., i, 11 ; vii, 3 ; xi, 1 ; xiv, 2, 6, 14 ; Judith, i, 5, Ninive est encore mentionnée par Jonas (voir Jonas, t. iii, col. 1604), les prophètes Nahum et Sophonie. Ces deux derniers annoncent sa ruine. D’après Sophonie, ii, 13-15, cette ville « qui disait : Moi, et rien que moi », qui vivait dans une absolue sécurité, sera dépouillée de ses lambris de cèdre, et se changera en un désert, à l’étonnement du monde entier. Nahum annonça le même événement : le joug d’Assur sera brisé, il ne laissera même aucune postérité de son nom : devant l’ennemi terrible qui l’attaque, les troupes d’Assur préparent en vain la défense : les portes du Ueuve s’ouvriront (peut-être l’assiégeant sera t-il favorisé par une de ces crues du Tigre qui ont plusieurs fois dévasté Ninive) et le palais s’effondrera : on détruira le repaire des lions (c’est-à-dire la demeure des rois d’Assyrie) rempli qu’il était de dépouilles. Nahum donne comme raison de cette destruction de Ninive ses conquêtes sanglantes et son ambition, puis ses prostitutions, c’est-à-dire son idolâtrie, la plupart des conquêtes des monarques assyriens se faisant en l’honneur et Sous la protection du dieu Assur : nous voyons même que son culte fut introduit jusqu’à Jérusalem sous Achaz : l’allusion faite à No-Amon ou Thébes d’Egypte, prise et saccagée par Assurbanipal vers 660, sous Urdamen, fils de Tharaca, sert à dater la prophétie de Nahum, avec une approximation très satisfaisante, au temps de la grandeur de Ninive. Isaïe peut être entendu du même événement dans ses menaces contre Assur, x, 16-19 ; xxx, 30-33, bien que le nom de Ninive n’y soit pas prononcé. — Notre-Seigneur dans l’Évangile rappelle la pénitence des Ninivites. Matth., xii, 41 ; Luc, xi, 30, 32.

Les ruines de Ninive furent explorées d’abord par E. Botta, puis et surtout par A. Layard, W. K. Loftus, Cf. Smith, H. Rassam ; c’est à ces fouilles que le Musée Britannique doit ses principales richesses, en basreliefs et en tablettes cunéiformes assyriennes.

Bibliographie. — A. Layard, Nineveh and its remains, 2 in-f », 1848 ; Discoveries in the ruins of Nineveh and Babylon, in-8°, 1853 ; Botta, Monument de Ninive, 5 in-f », 1846-1850 ; V. Place, Ninive et l’Assyrie, 3 in-f°, 1866-1869 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, t. iii, p. 310, 468, 470, 480, 482485, etc. ; Id., Histoire ancienne des peuples de l’Orient, 1904, p. 342, 428, 518, 596 ; G. Rawlinson, The five great Monarchies, 1879, t. i, 248-253 ; 259 ; t. ii, p. 179, 196, 213, etc. ; J. Menant, Annales des rois d’Assyrie, p. 151, 211, 32, 55, 71, 213, 230, etc. ; F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. i, p. 347, 361 ; t. iii, p. 492-496 ; t. iv, p. 135-140 ; G. Smith-Delitzsch, Chaldâische Genesis, Erlâuterungen, p. 262-268 ; Schrader-Whitehouse, The Cuneiform Inscriptions and the O. Test., t. i, p. 81-86 ; t. ii, p. 44-47, 146-147 ; Eb. Schrader, Keilinschriftliche Bïbliothek, t. i, p. 42, 78) 168 ; t. ii, p. 110, 154, 230, etc., et les ouvrages mentionnés

à l’article Assyrie.

E. Pannier.


    1. NINIVITES##

NINIVITES (hébreu : ’AnSê Nînevéh ; Septante : aiiSpe ; Niveur, ; Nouveau Testament : Nivsy’trai, <xvSp= ; Nivsui ; Vulgate : Ninivitse), habitants de Ninive. Jon., m, 5 ; Matth., xii, 41 ; Luc, xi, 30, 32.

    1. NISAN##

NISAN (hébreu : p » j, Nisdn ; Septante : Nto-âv), premier mois de l’année hébraïque. Estber, vil, 7. Il est nommé deux fois dans le texte hébreu, II Esd., ii,

I ; Esther, iii, 7, et deux fois en plus dans la Vulgate. Esther, iii, 12 ; xi, 2. Ce mois, dans les livres plus anciens de l’Écriture, est appelé Abib. Voir t. i, col. 46.

II commençait à la première lune de mars et finissait à la nouvelle lune d’avril. Il était de trente jours. Comme le nom de Nisan ne se lit dans la Bible qu’après la captivité de Babylone, il paraît être un emprunt fait par les Juifs à leurs vainqueurs. Le premier mois de l’année babylonienne s’appelait ni-sa-an-nu. Eb. Schrader, Die Keilinschriften und das alte Testament, 2e édit., 1883, p. 247 ; cf. p. 379-380. Il correspondait au premier signe du zodiaque, le Bélier, pendant lequel avait lieu l’équinoxe du printemps. Nisan correspond au mois macédonien appelé Xanthicus. Josèphe, Ant. jud., i, m, 3, édit. Didot, t. i, p. 9.

NITRE. Voir Natron, col. 1488. Ce mot désigne aujourd’hui un sel formé d’acide nitrique et de potasse, mais le vttpov, nitrum, est le natron des anciens.

    1. NITRIENSIS##

NITRIENSIS (CODEX), coté Additional 1721l au Musée britannique, est un des 550 manuscrits rapport ; s en 1847 d’un monastère syrien du désert de Nitrie : de là son nom. Tout le manuscrit était palimpseste et quarante-huit de ses feuillets contiennent 21 fragments de l’Évangile de saint Luc formant environ 516 versets, en une belle onciale du vie siècle, sous un traité de Sévère d’Antioche traduit en syriaque et écrit au vm s ou au IXe siècle. En critique, ce très important manuscrit est désigné par la lettre R — pare 22 dans le système de notation de von Soden. Il a 0, 296 X 0, 235, est à deux colonnes de 25 lignes, et ne porte ni accents ni esprits ; toute la ponctuation consiste en un point simple soit sur la ligne soit eu haut. Les lettres onciales, simples, fermes et carrées, sont d’une dimension peu ordinaire caria ligne de sept ou huit centimètres en contient seulement de 7 à 12. — Pour la paléographie, il ressemble assez aux codex J, N et P. Le texte a été édité par Tischendorf, Monum. sacra ined., t. ii, Leipzig, 1857, p. 192. On trouvera des fac-similés dans Catalogue of ancient Manuscripts in the British Muséum, part, i, Londres, 1881, p. 22, pi. x ; Kenyon, Biblical Mss. in the British Mus., Londres, 1900, pi. m. — Pour le contenu exact voir Scrivener, Introduction, t. i, p. 145 ; Gregory, Textkritik, t. i (1900), p. 64 ; Von Soden, Die Schriften des N. T., t. i ( 1902), p. 122. F. Prat.

    1. NIVEAU##

NIVEAU (hébreu : tnisqolët et milqéléf ; Septante : UT(19u.iov, « balance, » et ara9[16 ; , « poids ; » Vulgate : pondus, « poids, » etmensura, « mesure » ), instrument servant à établir an plan horizontal, et, par extension, à niveler. Le mot ne se lit que dans deux passages ; les versions n’en ont saisi le sens que vaguement. — Des-prophètes du temps de Manassé annoncent que le Seigneur va étendre sur Jérusalem le cordeau de Samarie et le niveau de la maison d’Achab, c’est-à-dire qu’il va ruiner la ville comme il a ruiné Samarie et la faire disparaître de fond en comble comme il a fait disparaître la maison d’Achab. La suite du texte explique le sens delà prophétie : Jérusalem sera comme un plat qu’on nettoie et qu’ensuite on renverse sens dessus dessous. IV Reg., xxi, 13. La ville sera donc rasée au niveau du sol. Parlant également de Jérusalem, Isaïe, xxviii, 17, dit que le Seigneur fera de la droiture une règle, et de la justice un niveau. Ce niveau sera

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