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NINIVE


de Ninive sont pleinement confirmées par l’assyriologie. A la vérité les textes les plus anciens proviennent, aon de cette ville, mais d’Assur (actuellement Kaléh-Schergat ) et de Calach (actuellement Nimrud) qui furent les premières capitales du royaume d’Assyrie ; ils ne mentionnent même nulle part la fondation de Ninive, mais seulement de nombreuses restaurations. Le renseignement précis le plus ancien émane du roi Assur-nasir-apal (885-360) : « le temple E-barbar, temple

(fti) dans les inscriptions du très ancien roi de Tell-Loh Gudéa, a donné occasion à Hommel et à Sayce (ce dernier d’une façon dubitative), dans Hastings, À dictionary of the Bible, t. iii, p. 554, d’essayer de remonter beaucoup plus haut encore : mais il s’agit évidemment dans ces textes d’une localité chaldéenne, et nullement assyrienne, comme l’a fait observer depuis longtemps A. Amiaud, The Inscriptions of Telloh, dans les Records of the Past, nouv. sér., t. i, p. 45. Peut-être Ninive

440. — Plan des ruines de Ninive et carte des environs.

d’Istar de Ninive, que Samsi-Ramman… avait construit, était tombé en ruines ; des fondations au faite je le réparai, je l’achevai. » The Cuneiforni Inscriptions of the Western Asia, t. iii, pi. 3, n.10, 1. 39-43 ; Records of the Past, 2e série, t. iv, p. 94. Or Samsi-Ramman I" régnait auxix » siècle avant J.-C. : nous l’apprenons de Théglathphalasar I<" (vers 1100), lequel répara un second temple, celui d’Anou et Ramman, également « construit par Samsi-Ramman, depuis 641 ans ». The Cun. Inscr. of the W. A., t. i, pi. 15, col. vii, lig. 60-75 ; Eb. Schrader, tCeilinschriftliche Bibliothek, t. i, p. 42-43. Il est évident que la fondation de Ninive est antérieure à la construction du temple de Samsi-Ramman. La mention d’un temple de la déesse Nina, et d’une localité Nina

doit-elle son nom à la déesse chaldéenne Nina, assimilée en effet à la déesse Istar, Beltis, l’Astarté ou Vénus assyrienne, nommée dans les inscriptions lstar Sa Ninua, Istar de Ninive, opposée à lstar s’a Arba-ilu, déesse guerrière. Au x « siècle, Dousratta de Mitanni envoie même en Egypte une statue de cette « Istar de Ninive ». H. Winckler, Die Thontafeln von Tell-el-Amarnah, dans Schrader, Keilinsch. Bibliot., t. v, n. 20, p. 48-49.

Pendant ce temps les souverains de l’Assyrie résident cependant non à Ninive, mais plus au sud, d’abord à Assur, puis à Calach, s’éloignant toujours davantage de la Babylonie, avec laquelle ils étaient souvent en guerre : les monuments ou inscriptions de ces princes