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NEPHUSIM — NÉRÉGEL-SÉRÉSER


de Nephusim », qui revint de Babylone en Palestine avec Zorobabel. I Esd., ii, 50 ; II Esd., vii, 52. Quelques exégètes soupçonnent que les Nephusim étaient les descendants de Naphis, fils d’Ismæl, mais c’est une simple conjecture. Voir Naphis, col. 1474.

NER (hébreu : Nêr, « lampe ; » Septante : Nrjp), Benjamite, père de Cis et ; grand-père de Saûl, I Reg., xiv, 50 ; I Par., viii, 33 ; îx, 36, 39 ; père aussi d’Abner. I Reg., xiv, 51 ; xxvi, 5, 14 ; II Reg., ii, 8, 12 ; iii, 6, 23, 25, 28, 37 ; III Reg., ii, 5. 32 ; I Par., xxvi, 28. De nombreux commentateurs admettent deux’Abner, l’un père d’Abner et l’autre père de Cis, afin de concilier les divers passages des Rois et des Paralipomènes. VoirABiELl, t. i. col, 47 ; Cis 1, t. ii, col. 780.

    1. NÉRÉE##

NÉRÉE (grec Niipeûç), chrétien de Rome, à qui saint Paul envoie ses salutations, ainsi qu’à sa sœur. Rom., xvi, 15. Comme Nérée et sa sœur sont nommés à la suite de Philologue et de Julie, sous cette forme : « Saluez Philologue et Julie, Nérée, sa sœur et Olympas et tous les saints qui sont avec eux, » Origène, Comm. ad Rom., x, 32, t. xiv, col. 1282, a supposé que Nérée et sa sœur pouvaient faire partie de la maison de Philologue et de Julie. — Le nom de Nérée se trouve dans les inscriptions de la maison impériale. Corpus inscript, lat., t. vi, n. 4344. Un martyr du nom de saint Nérée est célèbre dans l’histoire de l’Église primitive, avec son compagnon Achillée. Une basilique leur fut dédiée ; elle fut restaurée par Baronius à la fin du xvie siècle. Marucchi, Basiliques de Rome, 1901, p. 162-168. Saints Nérée et Achillée furent soldats et probablement prétoriens. Marucchi, Éléments d’archéologie chrétienne, 1900, p. 13, 45. Une inscription de saint Damase atteste qu’ils quittèrent l’armée aprè3 leur conversion : Militiez nomen dederant… Conversi fugiunt, ducis impia castra relinquunt. Dans Marucchi, Guide des catacombes romaines, 1900, p. 107. D’après les Actes de leur martyre, ils furent esclaves de sainte Domitille. Ibid., p. 45. « Les Actes des saints Nérée et Achille, dit M. Marucchi, Eléments d’archéologie chrétienne, p. xvii, histoire légendaire, hérétique même, ont été justement rejetés par la critique ; cependant les découvertes faites sur la voie Ardéatine ont prouvé qu’ils disent vrai sur plusieurs points, que ces deux martyrs ont été vraiment en relation avec sainte Domitille et qu’ils ont reçu la sépulture dans un cimetière dépendant de sa propriété, in prsedio Domitillte. » Cf. aussi ibid., p. 254, 322 ; Id., Guide des Catacombes romaines, 1900, p. 104. J.-B. de Rossi a établi (contre Mommsen, Corpus inscript, lat., t. IV, p. 172-173), Bullettino di archeologia cristiana, 1875, p. 69-77, qu’il y avait eu deux Flavia Domitilla, l’une femme-de Flavius Clemens, consul en 95, laquelle fut exilée par Domitien dans Vile de Pandataria, probablement parce qu’elle était chrétienne (Dion Cassius, Epitome, lxvii, 13), l’autre mentionnée par Eusèbe, H. E., iii, 16, t. XX, col. 252, et par saint Jérôme, Epist. cvm ad Eustoch. , t. XXII, col. 882, qui fut exilée dans l’Ile de Pontia. C’est de cette seconde Flavia Domitilla que Nérée et Achillée furent esclaves.

D’après leurs Actes, « ces deux saints auraient été baptisés par saint Pierre ; ils suivirent Domitille en exil ; décapités à Terracine, leurs corps fureut rapportés à l’endroit où fut construite plus tard la basilique de la voie Ardéatine. » Marucchi, Catacombes, p. 104. Leur fêle sa célèbre le 12 mai. Voir Acta sanctorum, maii t. iii, édit. Palmé, 1866, p. 4-13. Leur tombeau fut très vénéré. — Une inscription païenne Irouvée dans le cimetière de Sainte-Domitille, en 1772, nous apprend qu’elle était la nièce de l’empereur Vespasien. Flavise. Domitil[lse] | [divi] Vespasiani. neptis | ejus. bene/icio. hoc. sepulcra[ni] | meis. lïbertis. liberlabus. posuï. Marucchi, Catacombes, p. 103. Celle inscription prouve

D1CT. DE LA BIBLE.

que la maîtresse des saints Nérée et Achillée vivait au premier siècle de notre ère, mais la date précise de leur martyre est inconnue.

Des savants modernes identifient le compagnon d’Achillée avec le Nérée de l’Épître aux Romains, xvi, 12. L’époque où a vécu le martyr ne s’oppose pas, il est vrai, à cette assimilation, mais rien ne l’établit ; elle ne s’appuie que sur une coïncidence de nom qui peut être purement fortuite et on ne trouve dans la tradition ancienne aucune trace de ce rapprochement. Les Actes des martyrs saints Nérée et Achillée disent qu’ils furent convertis avec Plautilla et Domitilla par saint Pierre, en 67, l’année même où le prince des Apôtres subit le martyre. Acta sanctorum, t. iii, p. 8. Si l’on s’en rapporte à ce témoignage, le Nérée, esclave de Domitille, ne peut être celui de l’Épître aux Romains, xvi, 15, qui était déjà chrétien en l’an 58 ou 59, date où fut écrite cette Épitre. F. Vigouroux.

    1. NÉRÉGEL-SÉRÉSER##

NÉRÉGEL-SÉRÉSER (hébreu : Nergal Sar’éfér ; Septante : Map-fava<xâp ; Alexandrinus : NripY^uau’iuâp ; Sinaiticus : M<xp-focvva<xâp, Jer., xxxix, 3 ; N-qp-fàX Eapa<ràp, Jer., xxxix, 13), grand officier de Nabuchodonosor. Ce nom, à cause de son origine étrangère et d’uns forme insolite pour les Grecs et les Latins, a été altéré dans un grand nombre de manuscrits grecs, et sa longueur est cause que dans la Vulgate il a été coupé en deux, Nérégel et Séréser étant séparés par une virgule, Jer., xxxix, 3, et par la conjonction et. Jer., xxxix, 13. Il est répété deux fois au ꝟ. 3, il aurait été porté, par conséquent, par deux personnages de ! a cour de Nabucbodonosor, si la répétition n’est pas fautive. On pense cependant aujourd’hui qu’il n’y a qu’un seul Nérégel-Séréser, et que c’est par erreur qu’un copiste a écrit deux fois son nom dans ce verset qui a beaucoup souffert daus les transcriptions. Les consonnes du nom de Nérégel-Séréser ont été d’ailleurs exactement conservées dans les texte hébreu et latin, la vocalisation seule est défectueuse. Ce nom est incontestablement le nom propre babylonien bien connu

par les monuments I ► « - ! J, I I t£>> C *, Ner gal-sar-usur, « (dieu) Nergal, protège le roi, » Cuneiform Inscriptions of Western Asia, t. i, pi. 67, i, 1, lequel a été porté par le roi de Babylone que nous appelons Nériglissor.

Nérégel-Séréser était Rab-Mag (Vulgate : Rebmagy Ce mot, qui a été pris à tort comme un nom propre par les anciens traducteurs et commentateurs de Jércmie, est certainement un titre de dignité. Il a été cependant impossible jusqu’ici d’en déterminer avec certitude la signification. Voir RebmaG. Quoi qu’il en soit de ce point, il résulte du passage de Jérémie, xxxix, 13, que Nergal-sar-usur = Nérégel-Séréser était un des principaux personnages de la cour de Nabuchodonosor. On peut donc supposer avec vraisemblance, mais toutefois sans preuve directe, que ce rabmag, qui s’établit avec deux autres grands officiers chaldéens à la porte du Milieu, à Jérusalem, lors de la prise de la ville, en 587 avant J.-C, Jer., xxxii, 3, et délivra avec eux le prophète Jérémie de sa prison, xi, 13, n’est pas autre que celui qui devint plus tard, en 459, roi de Babylone oiVtLpégna quatre ans. Nériglissor était fils de Bel-sumiskun. Il épousa une des filles de Nabuchodonosor et fut ainsi le beau-frère d’Évilmérodach, fils et successeur immédiat de Nabuchodonosor. Évilmérodach ne régna que deux ans (561-559). Il périt victime d’une conjuration à la tête de laquelle était Nériglissor qui recueillit sa succession, mais’n’en jouit que quatre ans (559-555). Nériglissor fut remplacé sur le trône par son fils Labusimardouk ; celui-ci fut tué au bout de neuf mois de régne et remplacé par Nabonide qui fut le dernier roi de Babylone. Bérose, dans Josèphe, Conl. Apion., i, 20, édit. ûidot, t. ii, p. 351. Cf. Bezold,

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