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NEPHTHALI
« ma lutte ï ou « lutteur », comme les Romains disaient

Luctatius, d’après J. Simonis, Onomasticum Veteris Testamenti, Halle, 1741, p. 320. Nous ne savons rien de la vie de ce patriarche. Frère de Dan par Bala, Gen., xsxv, 25, il eut quatre fils : Jasiel, Guni, Jéser et Sallem. Gen., xlvi, 24 ; 1 Par., vii, 13. C’est tout ce que la Bible nous apprend ; ailleurs le nom s’applique à la tribu. Voir Nephtiiaxi 2. À. Legendre.

2. NEPHTHALI, une des douze tribus d’Israël.

I. Géogbaphie. — ie territoire de la tribu de NephthaJi s’étendait au nord-est de la Palestine, borné au nord par le Nahr el-Qasimiyéh ou Léontès, à l’ouest par les tribus d’Aser et de Zabulon, au midi par celle d’Issachar, à l’est parle Jourdain et le lac de Tibériade. Voir la carte (fig. 432).

I. limites. — Les limites de Nephthali sont tracées Jos., xix, 33-34. Malheureusement le texte a des obscurités et l’identification des villes présente plus d’une difficulté ; dans ces conditions, nous ne pouvons émettre que des conjectures. Voici ce que porte l’hébreu : « Leur frontière allait de Héleph (hébreu : yéléf ; Septante : Codex Vaticanus : MooX&y. ; Codex Alexandrinus : MsXép, provenant de l’union fautive du mem hébreu et du nom ; peut-être Beit-Lîf, au sud-est de Tyr), du térébinthe de Sa’ânannîm (hébreu : mê-’Allôn be-Sa’ânannîm ; Septante : Cod. Vat. ; Mu>Xà xai Bs<rs(uetv ; Cod. Alex. : Mr, X(àv xat Beo-jvavi’jj., par l’union des prépositions hébraïques et l’addition de la particule conjonctive ; peut-être (mais très problématique), « la « vallée de Sennim » que le livre des Juges, iv, 11, place près deCadés, aujourd’hui Qadès, au nord-ouest du lac Ilouléh), et Adami han-Néqéb (hébreu : ’Âdâmî kan-Néqeb ; Cod. Vat.."’Apjis y.où Naëôx ; Cod. Alex. : ’App.il xai Nav.ég, avec confusion dans le premier mot entre "y, dalelh, et-i, resch, et distinction des deux noms : Adami est probablement Khirbel Dâmiyéh, au sud-ouest du lac de Tibériade ; Neqeb, s’il faut le distinguer du précédent, est identifié par beaucoup d’auteurs avec la Siadata du Talmud et Khirbet Seiyadéh, à la pointe sud-ouest du même lac et Jebnaêl (hébreu : Yabne’èl ; Septante : Cod. Vat. : ’lufba^al ; Cod. Alex. : ’IaëvT|X ; actuellement Yemma, au sud de Kh. Seiyadéb ) jusqu’à Lecum (hébreu : Laqqûm ; Septante : Cod. Vat. : AwSà[i ; Cod. Alex, .iy.pou ; absolument inconnu), et elle aboutissait au Jourdain. Puis elle revenait à l’ouest vers Azanot-Thabor (hébreu : ’Aznôt~ Tâbôr, « les oreilles du Thabor ; s Septante : Cod. Vat. : ’Evâe ©ag » p ; Cod. Alex. : ’AÇavwf) ©aëcip ; dans les environs de la célèbre montagne galiléenne), tirait de la vers Hucuca (hébreu : Huqqôq ; Septante : Cod. Vat. : ’loLxàva ; Cod. Alex. : ’Ixtir. ; bien identifié avec Yaqûq, à environ 9 kilomètres au sud-sud-ouest de Safed), touchait au sud à Zabulon, à l’ouest à Aser, et au Jourdain à l’est (l’hébreu porte ici : « et à Juda du Jourdain, » ce qui ne signifie rien ou est au moins très difficile à expliquer ; Yehûdâh est plutôt à retrancher, comme l’a fait le texte grec). i> Dans ces conditions, nous aurions donc, au nord, Beit-Lif et peut-être la vallée de Sennim ou les environs de Qadès, et, au sud, Kh. Damiyéh et Yemma, qui fixeraient quelques jalons ; puis une ligne, partant du Jourdain, remonterait des environs du Thabor jusqu’à Yaqûq, ferait un coude qui laisserait Zabulon au midi, et s’en irait dans la direction du nord, en longeant Aser à l’ouest ; enfin le Jourdain formerait la frontière orientale. L’obscurité porte principalement sur le ^.33, où le point de départ reste mal défini, et le point d’arrivée inconnu. L’énumération des villes nous permettra cependant de compléter cette délimitation.

II. villBS principales. — Ces « villes fortifiées » sont énumérées à la suite des limites que nous venons de décrire, dans les versets 35-38.

1. Assedim (hébreu : has-Siddîm : Septante : t « v Tupiwv, « des Tyriens, » en lisant has-ipôrîm, par une confusion de lettres facile à comprendre), placée hypothétiquement par les uns à Hattin, par les autres un peu plus loin, au nord, à Es-Sattiyéh, par d’autres enfin, plus bas, à Kh. Seiyadéh.

2. Ser (hébreu : Sér ; Septante : Tiipot), inconnue.

3. Emath (hébreu : tfammaf ; Septante : Cod. Vat. : ’ûpiaÇaSaxéO, par l’union avec le mot suivant, Rdqqat, et le changement du resch en daleth ; Cod. Alex. ; ’Ajiâe), probablement El-Hammâm, au sud et tout près de Tibériade.

4- Reccath (hébreu : Raqqat ; Septante : Cod. Vat. : SaKifl compris dans le nom précédent ; Cod. Alex. : Pexv.â6), serait, d’après le Talmud de Jérusalem, un ancien nom de Tibériade (cf. A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 208) ; elle devait, en tout cas, se trouver dans le voisinage de cette ville.

5. Cénéreth (hébreu : Kinnéréf ; Septante : Cod. Vat. : Keveplô ; Cod.’Alex. : Xevsp<56), serait, d’après les uns, Abu-Schuschéh, sur les confins de la plaine de Génésareth, d’après les autres, Sinn-en-Nabrah, l’ancienne Sennabris, à la pointe sud-ouest du lac de Tibériade.

6. Édéma (hébreu : ’Adâmâh ; Septante : Cod. Vat. : ’Apu.ou6 ; Cod. Alex. : ’ASau.(), peut être reconnue dans Khirbet Adrnah, un peu au-dessous de l’embouchure du Yarnxùk dans le Jourdain.

7. Arama (hébreu : hâ-Râmâh ; Septante : Cod. Vat. : ’Apa » }X Cod. Alex. : Pajjd), bien identifiée avec Er-Rame’/i, à 10 kilomètres environ au sud-ouest de Safed,

8. Asor (hébreu : Hàsôr ; Septante : ’Amop), doit être cherchée à Tell Khureibéh, à l’ouest et non loin du lac Houléh, d’après Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. iii, p.’365-366 ; à Tell eUBarraui ou Harrah, à une heure et au nord-est de la colline précédente, d’après V. Guérin, Galilée, t. ii, p. 363-368.

9. Cédés (hébreu : Qédéî ; Septante : Cod. Vat. : Kâôn ; Cod. Alex. : KéSeç), porte encore aujourd’hui le même nom de Qadès ou Qédès, et se trouve au nordouest du lac Houléh.

10. Édrai (hébreu : ’Edré’i ; Septante : Cod. Vat. : ’AoaàpEi ; Cod. Alex. : ’ESpiet), probablement Je village de Yater, au nord de Beit-Lif.

11. Enhasor (hébreu : ’En Hâsôr ; Septante : izr^c 1)’Affôp), généralement reconnue dans Khirbet Hazîréh, au sud-est de Beit-Lif.

12. Jéron (hébreu : Iréôn ; Septante : Cod. Vat. : Kepmi ; Cod. Alex. : ’IapitSv), aujourd’hui Yarûn, au sud-est de Kh. Haziréh.

13. Magdalel (hébreu : Migdal-’Êl ; Septante : Cod. Vat. : MEYaXaapesp., par l’union avec le mot suivant, Horem ; Cod. Alex. : MaySaXt ?)), identifiée avec Medjeidel, au nord de Ya’ter.

14. Horem (hébreu : Biôrém ; Septante : Cod. Val. ; aps ; V du nom précédent ; Cod. Alex. : Qpip), probablement Khirbet Bfarah ou Hûrah, au nord-est de Ya’ter.

15. Bethanath (Bêt-Andt ; Septante : Cod. Vat. : Ba169aj)i ; Cod. Alex. : BatvaOâO), actuellement’Ainîtha ou’Anatha, au sud de Kh. Harah.

16. Bethsamés (hébreu : Béf-Sémés ; Septante : Cod. Vat. : ©Eo-orajiDç ; Cod. Alex. : ©aafio-j ; ) ; son emplacement n’est pas connu.

Comme on le voit, plusieurs de ces villes marquent assez exactement la frontière occidentale de Nephthali, et, unies à celles que nous v avons signalées précédemment, permettent de la suivre depuis Magdalel, au nord, jusqu’à Édéma, au sud. Cette ligne de démarcation correspond à celle qui ferme de ce côté les tribus d’Aser et de Zabulon. Fr. de Hummelauer, Josue, Paris, 1903, p. 410, s’appuyant sur le texte grec, voit