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NEMROD — NEOMENIE


légendes orientales, ainsi qu’à l’explication de son nom par la racine hébraïque Marad, « se révolter. » Il serait l’instigateur de la construction de la tour de Babel et l’auteur de l’idolâtrie babylonienne : Abraham, ayant refusé d’adorer son idole, aurait été jeté par lui dans uae fournaise ardente, d’où il serait sorti sain et sauf : la Vulgate fait allusion à cette légende quand elle traduit qu’Abraham a été tiré par Dieu de igné Chaldœorum, II Esd., IX, 7, au lieu de « tiré de (la ville) d’Ur des Chaldéens ». Sa renommée de grand constructeur lui a fait attribuer toutes les ruines importantes de Mésopotamie, Birs-Nimrud, à Borsippa, Tell-Nimrud, près de Bagdad, Nimrud, les ruines de l’ancienne ville de Calach sur le Tigre, etc. Il semble même qu’on retrouve ce nom jusqu’en Egypte et en Lybie ; l’un des ancêtres de Sésac I er de la XXIIe dynastie, se nomme Namratu. S. Birch, dans les Records of the past, I re série, t. XII, p. 93.

Biliographie. — J. Grivel, dans les Transactions of the Society of biblical Archselogy, 1874, t. iii, p. 136144 ; Smith-Delitzsch, Chaldàische Genesis, Leipzig, 1876, p. 154 sq. ; 311-312 ; Schrader-Whitehouse, The cuneiform Inscriptions and the Old Testament, 1885, t. i, p. 75 ; t. ii, 1888, p. ix, 296 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e éd., t, i, p. 344 sq. ; 344 sq. ; Proceedings of the Society of biblical Archseology, t. xv, p. 291-300 ; t. xvi, p. 13-15 ; P. Jensen, Mythen und Epos, dans Keilinschriftliche Bibliothek, t. vi, p. 116 ; Pinches, dans Hastings, À dictionary of the Bible, t. iii, p. 552 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, 1904, p. 182-184, 419, 480 ; G. Rawlinson, The five great monarchies, 1879,

t. i, p. 18, 118, 153, 175.

E. Pannier.
    1. NÉNUPHAR##

NÉNUPHAR, nom donné à plusieurs plantes de la famille des Nymphéacées. Voir Lotus, col. 367.

    1. NÉOCORE##

NÉOCORE (grec : vewxo’po ;  ; Vulgate : cultrix). Le gramrriate de la ville d’Éphèse donne à cette ville le titre

431. — Monnaie du néocorat d’Artémis à Éphèse. AAPIANOC KAICAP OAÏÏktniOC. Buste d’Adrien à droite, Uroré. ^. E*ECI£2N. Temple octostyle avec la statue d’Artémis. O.IC-NE 2K0PQN.

de néocore de la grande Diane (Artémis).Act., xix, 35. Ce mot signifie étymologiquement celui qui est chargé de nettoyer et d’entretenir le temple. Il désignait à l’origine des officiers subalternes du temple. Euripide, Ion, ꝟ. 116, 794. Leurs fonctions devinrent par la suite plus importantes, ils furent les véritables administrateurs des sanctuaires. E. Beurlier, art. Néocore, dans le Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, de Saglio, fasc. 36, Paris 1904, p. 55-56. C’est alors que le néocorat désigna d’une manière générale l’acte de rendre un culte à une divinité. Platon, Leg., vi, p. 759 a ; Plutarque, De Iside et Osiride, 2, l’emploient dans ce sens. Josèphe, Bell, jud., V, ix, dit de même que les Juifs étaient néocores du vrai Dieu. Le texte des Actes des Apôtres est le plus ancien qui donne ce titre à une ville. Ce n’est qu’au ne et au me siècle qu’on le trouve sur

les monnaies et sur les inscriptions. Il s’applique presque toujours au culte des empereurs, cependant certaines villes s’appellent néocores de divinités locales, de Jupiter, d’Artémis, etc. Lebas et Waddington, Inscriptions d’Asie Mineure, t. iii, n. 669, 674, 988 ; Mipnet, Description des médailles, suppl., t. v, n. 247 ; t. iii, n. 89. La ville d’Éphèse en particulier porte dans les inscriptions le titre de v£>xdpoç’Aprsu.t50 ; , néocore d’Artémis ou Diane. Wood, Discoveries al Ephesus, in-8°, Londres, 1877, Appendice vi, n. 6, p. 50-52. Les médailles (fig. 431) donnent à Éphèse le même titre. Revue numismatique, 1859, p. 305, pi. xii, ii, 4 ; Mionnet, Supplément, t. vi, n. 524. Cf. G. Buchner, De neocoria, 148, Gissæ 1888, E. Beurlier, Le culte impérial, in-8°, Paris, 1890, p. 239.

E. Beurlier.

    1. NÉOMÉNIE##

NÉOMÉNIE (hébreu : hôdéS, r’ôS ha-hôdéS ; Septante : veou, Y|vïa, vo-ju.ï]vfa ; Vulgate : neomenia, calendœ), premier jour du mois chez les Hébreux. Le mot hôdès signifie « nouveau, nouvelle lune » et « mois » commençant à la nouvelle lune : r’ôs hd-hôdéë signifie « commencement du mois ».

I. La célébration religieuse. — 1° Par une première loi, Moïse ordonne de sonner des trompettes aux néoménies, comme en le faisait aux jours de fêtes, pendant l’offrande des holocaustes et des sacrifices d’action de grâces. Num., x, 10. Le son de la trompette était caractéristique de la néoménie, si bien que la néoménie solennelle du septième mois en prenait le nom de « fête des Trompettes ». Lev., xxiii, 24 ; Num., xxix, 1. « Sonnez de la trompette à la nouvelle lune, » chantait un psalmiste. Ps. lxxxi (lxxx), 4. — 2° Des sacrifices particuliers devaient être offerts au Temple à chaque néoménie : deux jeunes taureaux, un bélier et sept agneaux d’un an, en holocauste, avec les offrandes habituelles de farine pétrie à l’huile et les libations de vin ; on ajoutait, en sacrifice d’expiation, un bouc et des libations. Num., xxviii, 11-15. C’était le même nombre de victimes que dans l’octave de la Pâque et à la Pentecôte. Quand la néoménie tombait un jour de sabbat, ses victimes s’ajoutaient à celles des sabbats ordinaires. Elles s’ajoutaient également aux victimes spécialement prescrites pour la grande néoménie du septième mois. Num., xxix, 6. — 3° Les Hébreux furent fidèles à offrir, les sacrifices des néoménies. Salomon les avait en vue quand il se proposa d’élever le Temple, II Par., ii, 4, et il ne manqua pas deles offrir quand l’édifice fut consacré. II Par., viii, 13. Ézéchias fournissait des victimes pour ces holocaustes. II Par., xxxi, 3. On rappelait aux prêtres et aux lévites le devoir qui leur incombait au sujet des néoménies. I Par., xxiii, 31. La célébration de ces sacrifices fut rétablie après la captivité, I Esd., iii, 5 ; H Esd., x, 33, et on les continua jusqu’à la ruine définitive du Temple. Cf. Josèphe, Ant. jud., III, x, 1. — 4° Comme toutes les autres solennités d’Israël, les néoménies cessèrent de plaire au Seigneur, à cause de l’esprit avec lequel on les célébrait. Is., i, 13 ; Ose., ii, 11. Le prophète annonce qu’après la restauration messianique, « à chaque nouvelle lune et à chaque sabbat, toute chair viendra se prosterner devant Jéhovah, » Is., lxvi, 23, c’est-à-dire qu’il y aura alors des solennités qui remplaceront les néoménies et les sabbats, et auxquelles toute l’humanité sera conviée. Dans sa description du Temple restauré, Ézéchiel, xlvi, 1, prédit aussi que la porte orientale du parvis intérieur, fermée les jours ordinaires, sera ouverte les jours de sabbat et de néoménie, pour que le prince vienne offrir son holocauste. — 5° Hors du Temple, il y eut un service religieux dans les synagogues à l’occasion des néoménies. Aux prières accoutumées, on en ajoutait de spéciales à ce jour, et quatre lecteurs étaient désignés pour lire des passages de la Loi, mais sans lecture de prophéties. Cf. Megilla, iv, 2. Dès les anciens temps, on s’était appliqué à solenniser la néoménie par quelque exercice religieux. Quand