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NEMRIM (EAUX DE) — NEMROD


pour arroser quelques oliviers et les champs de blé ou de doura, dont ils ensemeftcent toute la région. Les seder (Zizyphus Spina Christi), les Zaqqûm (Eleagnus angustifolius), et les oser [sclepias gigantea), arbustes spontanés du sol, en bénéficient en même temps. Jadis elles devaient entretenir de superbes plantations de palmes et d’arbres fruitiers de toutes espèces, car le territoire de Nimrin pouvait Se prêter aux cultures les plus variées et les plus riches. Plusieurs palestinologues ont pensé que les allusions d’Isaïe convenaient admirablement à ce quartier dans lequel on pourrait entretenir une verdure perpétuelle. Voir Robinson, Biblical Besearches in Palestine, Boston, 1842, t. H, p. 249 ; Socin-Bædeker ; Palestine et Syrie, Leipzig, 1882, p. 411 ; Armstrong, Wilson et Conder, Names and Places in the Old Testament, Londres, 1887, p. 134 ; Bethnehra, t. i,

en-Nemeirâ et plus haut un troisième édifice carré, mais de moindres dimensions. Bien uue Vouddi Nemeirà et le Ghôr Jie puissent être comparés pour ! a fertilité à Vouddi Sa’îb ou Niwim, ils sont cependant supérieurs sous ce rapport à Ja plupart des vallées qui s’ouvrent sur la mer Morte. — En nommant Nemrim avec Segor, Luith, et entre Oronaïm et Gallim, villes qui paraissent toutes appartenir à Moab méridional, il semble bien que le prophète Isaïe la place dans la même partie. Jérérûie est peut-être plus catégorique encore. En l’unissant à Ségor et à Oronaïm il paraît la mettre en opposition avec le groupe certainement situé au nord formé par Hésébon, Éléajéh, et Jassa. Eusèbe et saint Jérôme voient aussi la Nemerwi (Eusèbe : Neëïipeffi) dont parlent Isaïe dans la vision contre Moab, et Jérémie, dans le « bourg appelé Bennamarin

429. — Ouadi Nemrin. D’après une photographie de M. L. Heidet.

col. 1697. — Toutefois la plupart des explorateurs inclinent plutôt à reconnaître le territoire et la ville dont parlent les prophètes dans Vouddi-Nemeirâ et des ruines situées à l’issue de la vallée et désignées du nom de Khirbeten-Nemeird. Cette vallée commence, sous le village des Dja’afar, à quinze kilomètres au sud du Kérak. Le Djebelrel-Khanâzir, « la montagne des sangliers », la domine au sud. Elle suit la direction du nord-ouest. La rivière qui la baigne est abondante, non toutefois comne le nahar Nimrin, et son parcours n’atteint pas vingt kilomètres. La région qu’elle arrose, belle et fertile dans sa partie orientale, devient plus rocheuse et plus stérile en se rapprochant de la mer Morte. À l’issue des montagnes, la rivière se divise en plusieurs branches. La bande de terrain qu’elle traverse est de plus d’un kilomètre et est connue sous le nom de ghôr ou saffel-Nemeirâ. Parmi les mimosas dont la plaine est recouverte, on heurte à chaque pas des débris de constructions. On remarque spécialement, au sud de la rivière, un tertre couvert de ruines et, dans son voisinage, un édifice carré de six mètres de côté, bâti avec de grandes pierres. Plus loin, est un autre mamelon également couvert de décombres et au nord de la rivière parmi les débris, on rencontre un second édifice carré’flanqué de quatre tours à ses angles et appelé Bordj

(Br, vva[jiape : (ji), situé au nord de 20ara », la Ségor de la Bible. Onomasticon, édit. Larsow et Parthey, Berlin, 1862, p. 298 et 299. Ségor ou Zoara est constamment indiquée par les anciens à l’extrémité sud-est de la mer Morte. Voir Ségor. Vouddi Nemeirâ, est distant à son embouchure de six kilomètres seulement de ce point. La ruine dont il a été parlé paraît occuper le site de la Bennamarim de YOnomasticon dont le nom est sans doute une transcription pour Beth-Nemêrim, et dont l’identité étymologique avec Nemeirâ est incontestable. Voir F. de Saulcy, Voyage autour de la mer Morte, t. l, p. 281-289 ; Tristram, Bible places, p. 353 ; E. H. Palmer, The désert of the Exodus, 1871, t. ii, p. 465.

L. HEtDBT.

    1. NEMROD##

NEMROD (hébreu : Ninirôd ; Septante : Negp6), nom d’un descendant de Chus (asiatique) fils de Cham, présenté dans Genèse, x, 8-12, comme fondateur de l’empire babylonien, chasseur puissant devant Jéhovah — ce qui peut s’entendre au sens littéral, les rois babyloniens et assyriens ayant été de grands destructeurs de fauves, ou dans le sens métaphorique, chasseur d’hommes, conquérant, le terme hébreu gib’oôr ayant communément le sens de « héros, vaillant homme de guerre ».

Ce nom n’a pas encore été découvert dans les textes cunéiformes : les identifications proposées renferment