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NÉHÉMIE (LIVRE DE) — NEIGE


dant que les rédacteurs les ont un peu retouchés en les utilisant et en les compilant. Le dernier les a combinés, reliés, complétés et remaniés conformément à son but ; mais néanmoins, il n’en a pas altéré ni modifié le fond. On discute donc au plus sur la vérité historique de quelques détails. Du reste, la discussion peut résulter en plus d’un endroit de l’état actuel du texte, qui n’est pas très pur. Le reproche le plus grave qu’on fait au chroniste, c’est d’avoir passé délibérément sous silence les fautes et les déconvenues des chefs religieux de la communauté. Mais ce reproche n’est-il pas le résultat d’une pétition de principe plutôt qu’une constatation de fait ? Quoi qu’il en soit, il ne se concilie guère avec ce que le rédacteur emprunte aux Mémoires de Néhémie sur la conduite du grand-prêtre Éliasib, xii, 4, 5. Voir Paralipomènes. Rien ne prouve que le rédacteur ait tronqué ses sources ; il est plus vraisemblable, au contraire, qu’il les a reproduites intégralement avec de simples modifications de forme. — 2° L’autorité divine du livre de Néhémie, fondée sur la tradition juive et chrétienne, n’a jamais été mise en contestation. Il a été longtemps réuni au premier livre d’Esdras et a été inséré avec lui dans la Bible canonique. Il figure donc ainsi dans toutes les listes anciennes des Livres Saints. Voir tv ii, col. 1933-1934.

VII. État t)u texte. — Le texte hébreu de ce livre nous est parvenu en assez mauvais état. Il est facile de s’en rendre compte en comparant les documents qui ont été reproduits en d’autres passages de la Bible. Cf. vii, 6-73, avec I Esd., ii, 1-70 ; xi, 3-20, avec I Par., ix, 3-17. Il n’est pas étonnant que de pareilles listes de noms propres et de chiffres aient été altérées par les copistes. Kaulen, Einleitung, p. iii, a signalé quelques fautes, v, 16 ; vi, 9 ; IX, 17 ; xii, 11. Voir Bôhme, Veber den Text des Bûches Nehemia, Stettin, 1871 ; R. Smend, Die Listen der Bûcher Ezra und Nehemia, Bâle, 1881, Aussi les commentateurs proposent-ils assez souvent des corrections du texte.

VIII. Commentaires. — Ils sont généralement les mêmes que ceux du premier livre d’Esdras. Voir t. ii, col. 1943 ; cf. col. 1981. Nous complétons la liste précédemment dressée. * V. Ryssel a réédité E. Bertheau, Die Bûcher Ezra, Nehemia und Esther, Leipzig, 1887 ;

  • H. Guthe et L. W. Batlen, The books of Êzra and Nehemiah

(Bible en couleurs), Leipzig, 1901 ; *D.C. Siegfried, Ezra, Nehemia und Esther, Gœttingue, 1901 ; M. Seisenberger, Esdras, Nehemias und Esther, Vienne, 1901 ; * Bertholet, Die Bûcher Ezra und Nehemiah, Tubingue, 1902.

IX. Bibliographie. — F. Vigouroux, Manuel biblique, 11= édit., Paris, 1901, t. ii, p. 164-168 ; F. Kaulen, Einleitungin die heilige Schrift, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1890, p. 211-213 ; R. Cornely, Éistorica et critica introductio in libros V. T., Paris, 1887, t. ii, p. 351-370 ; C. Holzhey, Die Bûcher Ezra und Nehemia, Munich, 1902, p. 59-68 ; Nôldeke, Histoire littéraire de l’A. T. ; trad. franc., Paris, 1873, p. 79-94 ; Cornill, Einleitung in das A. T., 3e et 4e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1896, p. 128-136 ; Driver, Einleitung in die Litteralur des alten Testaments, trad. Rothstein, Berlin, 1896, p. 576592. E. Mangenot.

    1. NÉHIEL##

NÉHIEL (hébreu : Ne’î'êl, « demeure de Dieu ; » Septante : ’Ivar|X ; Alexandrinus : ’Avi^X), ville d’Aser. Jos., xix, 27. Elle était située près de la frontière sudorientale de cette tribu à Khirbet ïanin, à l’est de Ptolémaïde, au nord de Cabul, suivant les explorateurs anglais. Armstrong, Wilson et Conder, Nantes and Places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 136 ; Conder, Palestine, 1889, p. 259. D’autres placent Néhiel à Miar près du Khirbet Yanim. Voir la carte d’ÀSER. Eusèbe et saint Jérôme. Onomasticon, édit. Larsow et Parthey, 1862, au mot Aniel, p. 42-43,

placent Néhiel au village de Baaoavaîa, Bxtoansea, où se trouvent des eaux thermales, sur la montagne (du Carmel), à quinze milles de Césarée. Ce site, d’après la carte de Van de Velde, convient au village moderne de Bistan, près duquel se trouve la source d’Ain-Haud, dans le voisinage d’Athlit, à l’est. Cette identification repose peut-être seulement sur l’orthographe du nom dans les Septante, qu’Eusèbe a pu décomposer en’Aïn El, « source de Dieu » ou « source divine », et considérer comme signifiant une source thermale, douée de propriétés thérapeutiques.

A A

NEHILOT (Septante : ûjuip tr, ; xXvipovonoijiis ; Vulgate : pro ea qum hereditatem consequitur) : ce nom qui ne se lit qu’au titre du Psaume v, désigne vraisemblablement les flûtes, comme hâlîl. La forme plurielle indiquerait peut-être la flûte double, à moins que ce terme ne soit, comme nëgînôt appliqué aux instruments à cordes, l’appellation collective des a-jXoï ; flûtes et hautbois. Voir Flûte, t. ii, col. 2291. Les Septante et la Vulgate ont pensé dans leur traduction au peuple d’Israël qui est l’héritage de Dieu, Deut., iv, 20 ; ix, 26 ; Ps. xxxvii, 9, et à l’Église. Act., xx, 28 ; Rom., vin, 17 ; Gal., iv, 26. J. Parisot.

    1. NEIGE##

NEIGE (hébreu : sélég ; chaldéen : telag ; Septante : X’wv ; Vulgate : nix), eau qui ayant traversé, en tombant des nuages, des régions d’une température inférieure à 0°, s’est congelée sous forme de petits cristaux étoiles, d’une blancheur éclatante. Ces cristaux, en s’accrochant les uns aux autres, composent de légers flocons dont le volume est d’autant plus considérable que la neige tombe de plus haut. La neige fond dans les couches inférieures de l’atmosphère, si la température y monte au-dessus de 0°. Sinon elle recouvre la terre d’une couche blanche qui fond plus ou moins rapidement suivant la température du sol ou de l’air. Sur les hauts sommets les neiges sont éternelles, parce que la chaleur des rayons solaires n’est jamais assez élevée ni assez prolongée pour fondre des couches épaisses.

I. La neige en Palestine. — 1° Il y a des neiges perpétuelles sur les montagnes du nord, dans le Liban, dont le nom signifie « blanc » à cause des’neiges qui le recouvrent, et dont le plus haut sommet atteint 3052 mètres ; dans l’Anti-Liban, dont un sommet s’élève à 2075 mètres, et plus au sud-est, dans l’Hermon, dont le point culminant est à 2800 mètres. De presque toutes les hauteurs de la Palestine on aperçoit les sommets neigeux de l’Hermon. La neige tombe assez rarement dans le reste du pays. En Galilée, elle reste quelquefois deux ou trois jours avant de fondre complètement. A Jérusalem, elle dure rarement plus de quelques heures. Elle est à peu près inconnue dans les plaines basses et dans la région méridionale. — 2° Les livres historiques ne font que deux fois mention d’une chute de neige. L’un des vaillants hommes de David, Banaias, tua un lion dans une citerne un jour de neige. II Reg., xxiii, 20 ; 1 Par., xi, 22. C’est sans doute aux traces du lion sur la neige qu’il avait reconnu sa présence dans la citerne. Sous Simon Machabée, le général syrien Tryphon se disposait à partir de nuit avec de la cavalerie pour aller dégager la garnison de Jérusalem, quand la neige se mit à tomber et l’empêcha d’exécuter son projet. I Mach., xiii, 22. — 3° Les écrivains sacrés font plusieurs remarques sur le phénomène de la neige. C’est Dieu qui dit à la neige : Tombe sur la terre. Job, xxxvii, 6 ; Eccli., xliii, 14. Mais personne ne sait où en sont les amas. Job, xxxviii, 22. Elle tombe des cieux et n’y retourne pas. Is., LV, 10. Celle qui descend sur le Liban y reste. Jer., xviii, 14. Sa chute est comparée à celle de la laine, Ps. cxlvii, 16, à celle de l’oiseau qui se pose doucement à terre. Eccli., xliii, 19. À cause de sa rareté relative, la neige est ainsi comparée à des