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NÉGEB — NÈGRES

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Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. î, p. 173-220 ; E. H. Palmer, The Désert of the Exodus, Cambridge, 1871, t. ii, p. 359-428 ; G. A. Smith, The historical Geography of the Holy Land, Londres, 1894, p. 278-286 ; F. Buhl, Géographie des Alten Palâstina,

Leipzig, 1896, 87-88, 182-185.

    1. NËGÎNÂH##

NËGÎNÂH (hébreu : nëgînâh ; Septante : liaX^ôÇi jjavos ; Vulgate : carmina). Le terme de neginâh et son pluriel negînôf se lisent au titre des Psaumes iv, vi, liv (lui), lxi (lx), lxvii (lxvi), lxxvi (lxxv), puis au Psaume Lvn (lvj), 7, Lamentations, v, 14, au cantiqne d’Ézéchias, Is., xxxviii, 20 ; et dans l’indication musicale qui suit le cantique d’Habacuc, nr, 19. — D’après la racine naggên, « toucher les cordes, » qui équivaut au grec tyàX).u>, voir Hæpe, t. iii, col. 437, le mot nëgînâh désigne la percussion des cordes et le jeu des instruments ï cordes. C’est aussi le sens qu’exprime sans doute Symmaque par la traduction 2tèc tya-ciç(v>v. Le joueur de harpe est nommé menaggén. I Sam., xvi, 18 ; Il Reg., m, 15 ; Ps. lxviii (lxvii), 26. — Par dérivation, nëgînâh, aussi bien que <](aXu, dç, prend la signification de « chant accompagné par les instruments à cordes », ou même le sens plus général de « tout thème poétique accompagné par la musique ». Ainsi s’expliquent les traductions des versions grecques, Septante : Èv <ia.li.oZi, Ps. IV, vi ; 4v u’iavoi ; , Ps. LUI, liv ; Aquila : âv J/alaoïç ; Théodotion : lv Cjuvoi ; , reproduites par saint Jérôme : in canticis, in psalmis. Enfin, dans cette dernière signification, nëgînâh a la nuance de « chanson moqueuse » : Ps. lxix (lxviii) 13 ; Job, xxx, 9 ; Lam., xxx, 14 et 63, où l’on trouve la forme équivalente manëginàh.

— Les Juifs ont transporté ce nom de nëgînâh aux signes d’accents : negînôf, negînôf ta’amîm, qu’ils joignent aux textes bibliques ou liturgiques comme signes de ponctuation, d’accentuation tonique et de modulation. Pour eux la nëgînâh est l’ensemble de ce système d’accents avec les règles de leur emploi.

J. Parisot.

    1. NÉGLIGENCE##

NÉGLIGENCE (Septante : TtXr.njiéXEia ; Vulgate : negligenûa), manque de soin dans l’accomplissement d’un devoir. Ce manque de soin s’exprime en héhreu par le verbe bà’at, I Reg., ii, 29, en chaldéen par le verbe’ienà’, en grec par les verbes àjieXsïv, èiuëXlîteiv, oXiytopeïv, en latin par le verbe néglige) e. La négligence devient assez souvent suffisamment grave pour constituer un péché. Voir Péché. — Dans la Sainte Écriture, il est plusieurs fois reproché aux prêtres et aux lévites de négliger leur service religieux et d’autres devoirs qui en sont la conséquence. I Reg., ii, 29 ; II Par., xxiv, 5 ; xxix, 11 ; II Mach., iv, 14. Le peuple est averti de ne pas négliger les ordres du Seigneur. Lev., xx, 4 ; Deut., vm, 11 ; xxii, 3. « Celui qui néglige sa voie, » c’est-à-dire celui qui ne veille pas convenablement sur sa conduite morale, « mourra. » Prov., xix, 16, Artaxerxès et Darius recommandent qu’on ne néglige pas leurs ordres. I Esd., iv, 22 ; vi, 11, 12. — Les invités au festin négligent l’appel dont ils ont été honorés. Matth., xxi, 5. U ne faut pas négliger les grâces qu’on a reçues, I Tirn., iv, 14 ; Heb., ii, 3, ni les instructions du Seigneur.

Heb., xii, 5 ; Prov., iii, 11.

H. Lesêtre.
    1. NÈGRES##

NÈGRES, race d’hommes spécialement caractérisés par la couleur noire de leur peau. Cette couleur est due à un pigment qui, sous les climats très chauds, se dépose dans les cellules de la muqueuse épidermique.

1° On distingue deux grandes classes de nègres : les nègres de haute taille, dolichocéphales ou à tête plus longue que large, habitant l’Afrique et la Mélanaisie, et les nègres de petite taille ou pygmées, brachycéphales ou à tête plus large que longue, habitant l’Afrique sous le nom de négrilles, et l’Océanie sous le nom de négri tos. On a cru, sur la foi de certains indices, que l’Asie avait été le berceau de la race nègre. Cf. Van den Gheyn, L’origine asiatique de la race noire, dans la Revue des questions scientifiques, Bruxelles, avril 1891, p. 428-462, et Congrès scient, internat, des catholiques, Paris, 1891, Anthropologie, p. 132-154. Différentes considérations ne permettent pas de tenir cette conclusion pour certaine. On ne s’explique pas, par exemple, comment, sous un même climat, certaines races seraient restées jaunes ou blanches, tandis que d’autres seraient devenues noires. Aussi le P. Van den Gheyn, Congr. scient, internat, des catholiques, Bruxelles, 1895, Anthropologie, p. 225, accorda-t-il ensuite moins de crédit à l’hypothèse d’une migration des nègres d’Asie en Afrique. On a cherché pendant longtemps à faire des caractères spécifiques de la race nègre une objection contre l’unité de l’espèce humaine. La plupart des savants n’ont pas admis la valeur de cette objection. Cf. Guibert, Les origines, Paris, 3 B édit., 1902, p. 215-255 ; Vigouroux, Les Livres Saints et la critique rationaliste, Paris, 5 S édit., 1902, t. iv, p, 1-119. Elle a, du reste, singulièrement perdu de son crédit depuis que la théorie de l’évolution est en faveur. Si, physiquement parlant, l’homme peut venir du singe, à plus forte raison le noir peut-il venir du blanc.

2° Les Égyptiens furent en rapport avec les nègres et les négrilles au sud de leur pays ; ils eurent parfois à batailler avec eux, et leurs monuments représentent soit des noirs qui apportent leurs tributs aux pharaons, voir t. ii, fig. 619, col. 2009 ; cf. Lepsius, Denkm., Abth. iii, . Blatt. 117 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, Paris, t. ii, 1897, p. 269, soit des scènes de guerre contre leurs tribus pillardes (fig. 428). Cf. Champollion, Monuments de l’Egypte et de la Nubie, pi. lxxi. En Asie, des négritos ont occupé la Susiane ; leur type se retrouve encore dans la contrée. Cf. Dieulafoy, dans la Revue d’ethnographie, Paris, 1887, p. 400414 ; L’acropôle de Suse, Paris, 1892, p. 7-11, 27-33, 36, 37 ; Fr. Houssay, Les races humaines de la Perse, Paris, p. 28-45, 48 ; Maspero, Histoire ancienne, t. iii, p. 32. Ces négritos susiens servirent dans l’armée de Xerxès. Hérodote, vii, 70, les appelle des Éthiopiens orientaux, et les distingue des Éthiopiens d’Afrique par leur langage et par leurs cheveux, qui étaient droits et non crépus.

3° La Bible ne s’occupe pas directement de la race nègre, avec laquelle les Israélites n’ont pas eu de contact immédiat. Il se pourrait cependant qu’il y fût fait allusion dans un passage où Ézéchiel, xxvii, 11, parle de gammddîm postés sur les tours de Tyr. Les Septante traduisent ce mot par çûXaxEç, ce qui suppose la lecture somerîm, « gardes. » La Vulgate rend le terme hébreu par Pygmsei, « pygmées. » La plupart des auteurs font de gammddîm un nom de peuple, peut-être les Gamdu égyptiens, les Kumidi des lettres de Tellel-Amarna, peuplade voisine de l’Hermon. Cf. Buhl, Gesenius’Handwôrlerbuch, p. 156. Mais déjà J. D. Micha> lis, Supplem., Gœttingue, 1784, p. 326, adoptant le sens de la Vulgate, faisait venir gammddîm, de gomëd, « bâton, aune, » d’où hommes hauts d’une aune, hauts. comme un bâton, pygmées. Quoi d’étonnant que Tyr, en rapports constants avec Carthage, ait eu à son service des négrilles d’Afrique, ou ait enrôlé des négritos de Susiane ? « De fait, on peut facilement admettre que des pygmées ont été enrôlés comme archers pour la défense de Tyr, puisque tel a été et tel est encore leur rôle sur certains points du globe. » Ma r Le Roy, Les Pygmées, Tours, s. d., p. 8-10. Quelques auteurs ont tenté d’établir l’identité des nègres avec les Couschites, les Kassi babyloniens, les Cissiens et les Cosséens. Cf. Dessailly, Le paradis terrestre et la race nègre, p. 253301. Sur cette identification, voir Chus, t. ii, col. 743746. Le pays de Chus désigne ordinairement l’Ethiopie