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NÉERLANDAISES (VERSIONS) DE LA BIBLE


aux besoins des catholiques de langue néerlandaise. Le Nouveau Testament, publié en 1614 par F. Coster, S. J., n’est guère qu’une reproduction de ce texte, orthographiquement rajeunie et enrichie de nombreuses notes. Les travaux de Gilles de Witte (Nouveau Testament, 1696, 1697, etc. ; Psaumes, 1697, 1699, etc. ; Proverbes, Écclésiaste, Cantique, Sagesse, Ecclésiastique, 1702 ; Tobie, Judith, Esther, Job, 1708 ; Pentateuque, 1709 ; Bible complète, Utrecht, 1717), d’André van der Schuur (Évangiles, 1689 ; le reste du Nouveau Testament, 1698 ; le Nouveau Testament, en entier, 1705, 1709, etc. ; le Pentateuque, 1715 ; les livres historiques Josué-Rois, 1 717 ; la Bible entière, complétée par H. van Rhijn, 1732), et de Philippe Laurent Verhulst (Nouveau Testament, 1717, 1721) sont plutôt des versions jansénistes, faites sur la « Vulgate de Mons » et le « Nouveau Testament (français) de Mons ». Voir Van Druten, p. 633-665 ; M. F. V. Goethals, Histoire des lettres, des sciences et des arts en Belgique, t. i, Bruxelles, 1840, p. 283, 295 sq. ; J. A. van Beek, Lyst van Boeken en Brochuren, uitgegeven in de Oud-Katholieke Kerk van Nederland, sedert 1700 tôt 1751, Rotterdam, 1893, p. 5, 7, 28, 36, 48, 61, 62, 96 ; De Oud-Katholiek, 1895, p. 129-132 ; 1905, p. 117, 126, 134 sq. — Le Nouveau Testament de De Witte (Candidus) fut sévèrement jugé par H. Bukentop O. F. M. dans son Examen translationis flandricss N. T…, Louvain, 1698. Une version franchement catholique de l’Ancien Testament avec de savants commentaires latins est l’ouvrage des Pères franciscains Guillaume Smits et Pierre van Hove, 21 in-8°, Anvers, 1744-1777. Malheureusement elle est restée incomplète. Il y manque tous les Prophètes et les livres historiques Josué-Paralipomènes avec ceux des Machabées. À partir de ce temps, pendant près d’un siècle entier, nous ne trouvons que des versions des saints Évangiles ou de quelque livre isolé. Mais dès l’année 1859 ont paru simultanément deux versions du Nouveau Testament, avec des introductions et des notes : celles de l’avocat S. P. Lipman, juif converti, Bois-IeJDuc, 1859-1866, et du professeur J. Th. Beelen, Louvain, 1859-1866. L’une et l’autre ont de grands mérites ; dans la première les introductions et les notes sont plus développées et contiennent plus d'érudition et de polémique contre l’exégèse protestante, mais elle n’est pas achevée : les Épîtres catholiques et l’Apocalypse font défaut. Comme les deux branches du néerlandais dans les derniers siècles se sont écartées davantage, il convient de noter que la langue de Lipman est le hollandais ou néerlandais du nord, tandis que Beelen, hollandais d’origine, mais professeur à Louvain, a plutôt cherché un juste milieu entre le hollandais et le flamand (ou néerlandais du midi). Beelen donna encore les Psaumes et les livres sapientiaux. Voir Beelen, t. i, col. 1542, où il faudrait ajouter la traduction de la Sagesse (1881) et de l’Ecclésiastique (1882). Quelques années après sa mort plusieurs savants belges se sont réunis pour compléter son œuvre. Le fruit de ce travail est : Hel Oude Testament in 't vlaamsch vertaald en uïigeleid door J. Th. Beelen, V. J. Coornært, J. Corluy, O. E. Dignant, P. Haghebært, A. G. Vandeputte, 6 vol., Bruges, 1894-1896. Ici la langue est plutôt le flamand, — mais avec les livres de Beelen, ceux de Corluy, les Grands Prophètes, se rapprochent sensiblement du hollandais. Enfin une dernière traduction catholique de l’Ancien Testament, quoique à peu près achevée, est encore en cours de publication. Elle paraît depuis 1894 à Bois-le-Duc sous le titre : Biblia Sacra Veteris Testamenti, dat is : De Heilige Boeken van het Oude Verbond. Les auteurs sont les savants hollandais : H. J. Th. Brouwer, P. L. Dessens, Mgr. J. H. Drehmanns, Mgr. A. Jansen, J. M. van Œrs, J. Schets, D. A. W. H. Sloet, G. W. J. N. van Zinnicq Bergmann. Tout comme la précédente elle donne le texte de la Vulgate en regard et ajoute des introductions et des notes. Dans

la plupart des livres qui ont paru, les notes, sans être de moindre valeur réelle, sont parfois plus concises et d’une forme plus populaire que celles de la nouvelle version flamande, en évitant par exemple toute citation en langue étrangère. Ce n’est que dans les volumes les plus récents (les Juges de Sloet, les livres de Samuel et l’Ecclésiastique de Jansen) que les notes sont plus développées et de tournure plus savante. Là aussi une large part est faite à la critique textuelle, littéraire et historique. Voir sur ces deux versions récentes Van Kasteren, dans les Studiën op godsdienstig, wetenschappelyk en letterkundig gebied, t. xlhi, 1994, p. 276-292 ; t. xlv, 1895, p. 208-214 ; t. xlvii, 1896, p. 107-112 ; t. l, 1898, p. 79-82 ; dans Biekorꝟ. 1895, p. 95-104 ; et dans la Revue biblique, t. v, 1896, p. 119, 650 ; t. vi, 1897, p. 328 ; t. x, 1901, p. 326 ; L. d’Heeredans Biekorꝟ. 1895, p. '49-53, 104-111. Sur la dernière : G. Wildeboer dans les Theologische Studiën, 1905, p. 164-172 ; J. van den Dries, dans De Katholiek, t. cxxviii, 1905, p. 261-275 ; H. Coppieters dans la Revue biblique, nouv. série, t. iii, 1906, p. 139-144. — Tout récemment enfin.(décembre 1905) on vient d’annoncer une nouvelle traduction (avec notes) des Évangiles et des Actes — qui est encore sous presse.

Parmi les protestants néerlandais le Statenbybel s’est maintenu en usage jusqu'à nos jours. Ce n’est pas à dire toutefois que des traductions plus récentes ont fait défaut. En passant sous silence celles d’un bon nombre de livres isolés, nous devons mentionner le Nouvean Testament de Hartsoeker, de la secte des Remontrants (1681), celui du médecin Rooleeuw, des Collégiants (1694), de Charles Catz (1701), de G. Vissering, pasteur mennonite (1854), de G. J. Vos (1895), et deux versions de la Bible entière, y compris les livres deutéroeanoniques : celle de Y. van Hamelsveldt (1800) et de J. H. van der Palm (1818-1830). La dernière a joui pendant quelque temps d’une grande popularité, due à son style de bon goût plutôt qu'à son exactitude scientifique. Pour le Nouveau Testament, il existe même, depuis 1868, une nouvelle traduction plus ou moins officielle de « l'Église réformée néerlandaise », qui comprend la grande majorité des protestants des Pays-Bas. C’est le « Synode général > de cette Église qui en 1848 prit la résolution de faire exécuter une nouvelle version de la Bible complète. Mais le plan n’a réussi que pour le Nouveau Testament, dont la « version synodale » parut vingt ans après. Les traducteurs, W. A. van Hengel, A. Kuenen, J. J. Prins et J. H. Scholten, étaient des critiques assez avancés. Mais pour une raison ou pour une autre ils déclaraient dans la Préface, que leurs introductions et leurs notes « s’abstiennent soigneusement de raisonnements dogmatiques et polémiques, et ne donnent aucune place à des jugements sur des recherches historiques ou critiques ». Néanmoins malgré cette prudente réserve, et malgré le caractère plus ou moins officiel de l'édition, il semble qu’elle est encore loin d’avoir supplanté chez le peuple le vieux Statenbybel, Quant à l’Ancien Testament, le travail a été repris en mains, indépendamment du Synode, en 1885, par À. Kuenen, J. Hooykaas, W. H. Kosters et H. Oort. Ils ont fini par publier (1897-1901) en deux forts volumes les seuls livres protocanoniques de l’A. T. avec introductions, notes et tables. En fait de critique textuelle — dont H. Oort a rendu compte dans l’opuscule Textus hebraici emendationes, quibus in V. T. neerlandice vertendo usi sunt A. Kuenen, etc., Leyde, 1900 — le travail n’est pas sans mérite. La version est d’un hollandais pur et correct, souvent même élégant. Les notes exégétiques sont assez sobres et succinctes, mais les introductions, qui précèdent soit les livres entiers soit des parties plus ou moins longues, sont en général très développées. Il s’y étale une critique littéraire et historique d’un radicalisme outré. C’est la vulgarisation des