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NAZARETH


de saint Joseph, le fiancé de Marie, qui y fut enterré par les mains très pures du Christ… Au-dessus de cette grotte est érigée une église consacrée â l’Annonciation. Ce saint lieu avait été dévasté auparavant, et ce sont les Francs qui ont renouvelé la bâtisse avec le plus grand soin. » Cf. Itinéraires russes en Orient, Genève, 1889, p. 70, 71. Ce témoignage concorde avec celui de Soewulf (1103), Peregrinatio ad Hierosolymam, dans les Mémoires de la Société de géographie, t. iv, p. 850 : « La ville de Nazareth a été complètement dévastée et

420. — Le sanctuaire de l’Annonciation. D’après une photographie.

ruinée par les Sarrasins. Mais cependant un très beau monastère indique le lieu de l’Annonciation. » À mesure qu’on avance dans les siècles antérieurs, les détails deviennent moins précis. L’église de l’Annonciation est néanmoins mentionnée, au vme siècle, par S. Willibald, Hodœporicon, dans les Itinera Hierosolymitana de T. Tobler et A. Molinier, Genève, 1880, t. i, p. 260 ; au vu 8, par Arculfe, Relatio de Locis sanctis, dans le même recueil, 1. 1, p. 184 ; au VIe, par lepseudo-Antonin, ibid., p. 93. Dans un petit traité intitulé : Liber nominum locorum ex Aclis, qu’on trouve parmi les œuvres de saint Jérôme, t. xxiii, col. 1302, on lit au mot Nazareth qu’il y avait alors dans ce bourg deux églises, l’une à l’endroit où l’ange était entré pour annoncer à Marie le mystère de l’Incarnation, l’autre sur le lieu où Notre-Seigneur avait été élevé. Mais cet ouvrage est regardé comme apocryphe. L’origine constantinienne de la

basilique n’a pas de preuves positives. On peut cependant la conjecturer d’un passage de saint Épiphane, Adv. hmres., t. xli, col. 426, qui, parlant, d’un certain Joseph, de Tibériade, juif d’origine, puis converti au christianisme et élevé à la dignité de comte par Constantin, dit en particulier : « Il ne demanda rien autre (à l’empereur qui lui offrait de lui accorder ce qu’il voudrait), que cette grande grâce d’être autorisé, par édit impérial, â construire des églises pour le Christ dans les villes et les villages des Juifs, là où personne

421. — Plan de la crypte de l’Annonciation, d’après un croquis de la Palestine des professeurs de N.-D. de France.

A, B, C, D. Lignes pointillées indiquant les dimensions de la sainte Maison de Lorette. — 1. Escalier de l’église à la crypte.

— 2. Chapelle de l’Ange. — 3. Autel de saint Gabriel. — 4, Autel des saints Joachim et Anne. — 5. Chapelle de l’Annonciation. — 6. Autel de l’Annonciation. — 7. Autel de saint Joseph. — 8. Abside ancienne. — 9. Escalier conduisant à la grotte. — 10. Grotte, ancienne citerne.

n’avait pu en construire, aucun Grec, Samaritain ou chrétieù n’étant supporté au milieu d’eux ; principalement à Tibériade, à Diocésarée, à Sepphoris, à Nazareth et à Kapharnaum, où les Juifs veillent avec soin à ce que qui que ce soit d’un autre peuple n’habite avec eux. » Et plus loin, le même Père nous dit que le comte Joseph construisit des églises à Diocésarée et en d’autres villes. Cf. Clermont-Ganneau, Recueil d’archéologie orientale, t.iv, Paris, 1901, p. 353-354. C’est jusqu’à cette époque seulement qu’il nous est permis de suivre la tradition relative au sanctuaire de l’Annonciation. 2° Eglise de la Nutrition. — Les anciens témoignages