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NATHANIÀS — NATHINÉENS


division, comprenant ses fils et ses frères au nombre de douze. I Par., xxv, 2, 12.

5. NATHANIAS (hébreu : Ne(anyâhû), un des lévites qui furent envoyés par le roi Josaphat avec deux prêtres et cinq des principaux de sa cour dans les villes de Juda, afin d’instruire le peuple avec le livre de la loi du Seigneur. I Par., xvii, 8.

    1. NATH ANMÉLECH##

NATH ANMÉLECH (hêbreu-.Netàn-Mélék, Septante : Niôav pa<71XI(o « , « Nathan du roi » ), eunuque qui vivait du temps du roi Josias. Il habitait près de l’entrée du temple et peut-être dans une de ses dépendances (Vulgate : Pharurim ; voir ce mot), à côté de l’endroit où les rois de Juda, Achaz, Manassé ou Amon avaient consacré au soleil des chevaux que Josias fit enlever, IV Reg., xxiii, 11. « Gomme les chevaux furent simplement enlevés (n3* » i), tandis que les chars (consacrés au soleil) furent

brûlés, on ne doit pas voir là des chevaux* sculptés, Selden, De Diis Syr., ii, 8, mais des chevaux vivants qui étaient donnés (wna), c’est-à-dire entretenus pour

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le culte du soleil, dit Frd. Keil, Die Bûcher der Kônige, in-8°, Leipzig, 1865, p. 361. Chez beaucoup de peuples, les Arméniens, les Massagètes, les Éthiopiens et les Grecs, les chevaux étaient consacrés au soleil et lui étaient offerts en sacrifice (voir les preuves dans Bochart, Hierozoicon, I, lib. II, c. x) et les Israélites avaient sans doute tiré ce culte, avec celui du soleil lui-même, de la haute Asie, peut-être par l’intermédiaire des Assyriens. » Nathanmélech avait-il eu à s’occuper des chevaux du soleil, qui servaient probablement à conduire le char du soleil dans les fêtes idolâtriques qu’on célébrait en l’honneur de cet astre ? Nous l’ignorons. Nous ne connaissons de lui que son nom.

    1. NATHINÉENS##

NATHINÉENS (hébreu : ham-nefinîm, « les donnés, » Septante ordinairement : oi Na9sivi[i ; Vulgate : Nathinsei), serviteurs du temple. — i ù Nom. — En hébreu leur nom est toujours précédé de l’article et il n’est jamais employé au singulier. Les Septante, I Par., îx, 2, le rendent, d’après sa signification, par oi ôeôo|iévoi, « les donnés ; » ailleurs, on lit, avec de légères différences dans les divers manuscrits : Naôiv(u.ou Naôeivst[i, NaOaviji ou Naôavétm Naôivaïot, et, par corruption, dans I Esd., viii, 17, ’Aflavet’ii. Dans les dix-sept passages où les nathinéens sont expressément nommés, la Vulgate traduit toujours par Nathinxi. Josèphe a rendu Netînîrn par îep680uXoi, « serviteurs sacrés. » Ant. jud., XI, 1, 6, édit. Didot, t. i, p. 411.

2° Origine des nathinéens. — Ils n’apparaissent sous ce nom que dans les livres postérieurs à la captivité de Babylone, mais, d’après la tradition juive, leur origine remonte au temps de Josué. Yebamoth, 78 6, Midrasch Yalkut, sur Jos., ix, 20. Dans la première organisation du culte mosaïque, le service des esclaves ne fut point prévu. Les nathinéens primitifs, ce furent les lévites : ils en eurent les fonctions, étant chargés de « faire le service, ’âbôdaf, du Tabernacle », Num., iii, 8, 9 ; ils en eurent presque le nom, puisque le texte dit en termes formels qu’ils étaient les netûnîm des prêtres. Num., iii, 9 ; viii, 19 ; I Par., vi, 33 (Vulgate, 48). Mais comme leur service était trop chargé, il fallut trouver un moyen de les soulager et de leur venir en aide.

Après la défaite des Madianites, Moïse donna (iftên) 320 prisonniers de guerre aux lévites qui gardaient la nuit le tabernacle. Num., xxxi, 47. Josué fit plus encore. C’est lui qui le premier attacha officiellement et exclusivement des esclaves au service du sanctuaire. Il avait conservé la vie aux Gabaonites par respect pour le serment qu’ils lui avaient arraché en le trompant sur leur origine. Mais il y avait mis pour condition qu’ils porteraient le bois et l’eau nécessaires pour le service de

l’autel et des sacrifices. Jos., ix, 23, 26-27. Leur nombre fut augmenté plus tard à diverses époques. Quand David eut organisé dans de plus grandes proportions le culte divin et surtout lorsque Salomon eut construit le temple, les Gabaonites, dont le nombre avait été diminué par les persécutions de Saûl, II Reg., xxi, 1-6, ne purent plus suffire aux travaux du service des prêtres et des lévites et à l’entretien de la maison de Dieu et de ses dépendances. David leur « donna » donc des aides nouveaux. Son exemple fut suivi par les principaux de la nation : « Les nathinéens que David avait donnés (hébreu : ndtan) et aussi les princes pour le service des lévites, » lisons-nous dans I Esdras, viii, 20. Salomon accrut à son tour les esclaves du Temple. I Esd., H, 56-58. Comme ce ne furent plus alors seulement les Gabaonites qui s’occupèrent des soins matériels du sanctuaire, leur nom fut sans doute changé et c’est peut-être depuis cette époque qu’on les appela nathinéens ; ils devinrent ainsi officiellement les serviteurs des lévites, de même que les lévites étaient les serviteurs des prêtres. Num., xiii, 18-19 ; xviii, 1-6. Dans Josué, ix, 27, il est dit que le successeur de Moïse « donna » les Gabaonites « à l’autel de Jéhovah », tandis qu’il est marqué dans I Esd., viii, 20, que les nathinéens furent « donnés’pour le service des lévites ».

Les nathinéens qui furent ainsi offerts à Dieu par le roi David et ses principaux officiers et aussi probablement par les rois, ses successeurs, devaient être surtout des prisonniers de guerre. La loi prescrivait le partage des prisonniers entre les fils d’Israël etune part spéciale était réservée aux prêtres et aux lévites. Num., xxxi, 25-47. Quoiqu’il ne soit pas marqué que ceux qui deviennent esclaves des lévites doivent être consacrés au Tabernacle de manière à former une sorte de caste à part, et quoique l’origine de leur institution n’apparaisse formellement que dans Josué, ix, 27, on ne peut guère douter cependant, comme on l’a vu plus haut, que les lévites ne se soient fait aider dans leurs fonctions par leurs esclaves et que plus tard ceux qui ont été offerts à Jérusalem comme nathinéens n’aient été pris de préférence parmi les prisonniers de guerre, C’était un usage assez commun dans l’antiquité. On le trouve chez les Phéniciens, chez les Syriens et chez les Grecs ; Pausanias, XI, xiii, 2 ; X, xxxii, 8 ; Hérodote, VI, 134 ; Hermann, Lehrbuchder griech. Antiq., ^" édit.. part. ii, p. 107 ; il existe aussi en Arabie, où il y a des esclaves qui sont assujettis au service du temple de la Kaaba à la Mecqueet du tombeau de Mahomet à Médine. Burckhardt, Travels in Arabia, t. i, p. 228 ; t. ii, p. 174, 181, Les noms de plusieurs familles nathinéennes semblent bien indiquer qu’elles sont devenues esclaves à la suite de la guerre. Ainsi les Munim ou Maonites, I Esd., H, 50 ; II Esd., vii, 52, doivent être des nathinéens descendant des Maonites qui avaient été faits prisonniers de guerre par les rois de Juda, sans doute par Ozias. II Par., xxvi, 7-8. Voir Maonites, col. 705-706. Les nephusim, nommés après les munim, I Esd., ii, 50, peuvent être regardés comme des esclaves provenant de la tribu ismaélite de Naphis. Cf. Gen., xxv, 15. Voir Naphis, col. 1473. « Les fils des serviteurs de Salomon » qui sont énumérés à la suite des nathinéens, I Esd., ii, 55-58, comme s’ils en faisaient partie, devaient descendre de Chananéens attachés au service du Temple par son fondateur.

Quelle que fût d’ailleurs l’origine diverse des nathinéens, on ne peut guère mettre en doute qu’ils pratiquaient au moins pour la plupart, la religion juive. Néhémie les range expressément parmi « ceux qui s’étaient séparés des peuples de la terre pour servir la loi de Dieu ». II Esd., x, 27. — Si l’on doit en croire le Talmud, les nathinéens élaient très méprisés, et il leur était interdit d’épouser une femme juive. Yebamoth, ii, 4 ; Kidduschin, iv, 1. Cependant la Ghemara de Jérusalem, Horayoth, 48 b, ne parle pas d’eux avec la même