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NABUTHÉENS


ressemblent à une paire d’oreilles. Ils supportent une gorge égyptienne, surmontée elle-même de deux escaliers qui se regardent comme des créneaux assyriens et qui comptent cinq marches, Quelquefois la gorge égyptienne est double et les créneaux sont multipliés comme un feston… Quand on a franchi la porte on entre dans une vaste salle. Le plus souvent — et c’est en cela que me paraît résider l’originalité intérieure du tombeau nabatéen — au moins deux parois sur trois ont été évidées de manière à former comme une série de stalles ou de boxes, dont les parois montent jusqu’au plafond. Elles sont en général au nombre de cinq sur chaque côté. Cela ressemble à des auges qui seraient placées debout. Cependant, je ne crois pas que le corps y ait été déposé ; il reposait dans le sol, et quelquefois même en avant de cette caisse vide, comme pour être plus

tuaire sémitique se présente sous une forme qui rappelle les œuvres d’une civilisation déjà plus avancée.

392. — Type du tombeau nabuthéen à Pétra. D’après la Revue biblique, 1897, p. 224.

soigneusement dissimulé. Une dalle le recouvrait, puis une maçonnerie compacte achevait de le préserver. » M. J. Lagrange, Notre exploration de Pétra, dans la Revue biblique, Paris, 1897, p. 223-224. Il est un autre centre de la civilisation nabatéenne où nous retrouvons les mêmes caractères d’architecture, c’est Médaïn Sdlih, ou el-Hedjr, au sein d’une région aujourd’hui presque déserte. Là aussi comme à Pétra, nous avons une plaine entourée de rochers en forme de fer à cheval. Sur les rochers, de superbes façades contiennent de belles inscriptions, car si les tombeaux de Pétra sont obstinément muets, ceux d’el-Hedjr parlent, et nous révèlent le nom du propriétaire de la tombe, quelquefois celui du sculpteur, l’année de la construction, etc. L’analogie de ces derniers monuments avec les premiers est frappante ; ce sont les mêmes motifs, la même disposition, le même style parfaitement caractérisé, quoique manquant d’originalité, puisqu’il unit la gorge égyptienne et le créneau assyrien au fronton grec. Voir fig. 393. On a remarqué aussi la ressemblance de [ces mausolées avec les tombeaux de la vallée du Cédron et les autres monuments funèbres taillés dans le roc, aux environs de Jérusalem.

Dans cette même vallée de Médaïn Sdlih, le sanc 393. — Tombeau de Médaïn Salin. D’après Perrot, Histoire de l’Art, t. iv, p. 344. « À l’une des entrées de la vallée se trouve une gorge taillée à pic. D’un des côtés, on voit les restes d’une vaste salle, qui est creusée dans le roc ; seulement au lieu d’être fermée par devant, elle est ouverte sur toute la largeur de la façade, que décorent deux pilastres (fig. 394). Elle ne présente pas de niches ; quelques

394. — Salle souterraine. Médaïn Salîh. D’après Perrot, Histoire de TAvt, t. iv, p. 390.

figures grossièrement dessinées au trait sur les murs, rien de plus. C’est, dans ce district, la seule construction qui n’ait pas de caractère funéraire. On l’appelle le Divan. Sur la paroi opposée de la gorge, au même niveau et dominant le précipice, on découvre toute une série de niches dans lesquelles se trouvent des pierres