Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/744

Cette page n’a pas encore été corrigée
4435
4436
NABO — NABOTH


des scribes, le culte du Nabo se répandit partout où pénétra la civilisation babylonienne, surtout en Assyrie, où les textes religieux nous le représentent écoutant les prières du roi Assurbanipal, et y répondant par ses oracles. Fr, Martin, Textes religieux, assyriens et babyloniens, Paris, 1903, p. 26 et suiv. Comme dieu de la planète Mercure, il trouve sa place dans le panthéon astronomique sémitique, chez les Mandéens et les Sabiens,

9. — Le dieu Nabo Bnt sh Muséum,

D’après une photographie.

les Chananéens et les Amorrhéens, dont une ville, appelée Nebo, I Par., v, 8 ; cf. Num., xxxii, 38, passa plus tard aux Moabites. Is., xv, 2 ; Jer., xlviii, 1. Le mont Nébo, où mourut Moïse, lui devait son nom également, et d’autres localités encore. — Le prophète Isaïe, xlvi, 1, prédit que, lors de la chute de Babylone, l’idole de Nabo sera emportée avec celle de Bel par les vainqueurs.

On a retrouvé à Calah-Nimroud en Assyrie et transporté à Londres plusieurs statues de Nabo, debout, coiffé d’une tiare autour de laquelle s’enroule une paire de cornes, lés deux mains jointes comme s’il écoutait la révélation de Mardouk, une longue barbe descendant sur la poitrine, une longue robe frangée lui retombant jusque sur les pieds (fig. 389). Voir Eb. Schrader, dans les Theo logische Studien und Kritiken, 1874, p. 337, dans les Jahrbùcher fur protestantischer théologie, 1875, p. 338 ; Schrader-Whitehouse, The cuneifcrm inscriptions and the Old Testament, t. ii, 1888, p. 104 ; Sayce, Lectures on the origin and growth of religion, p. 115-120, 488, 491, 514, 520 ; The cuneifoni inscriptions of the Western Asia, t. i, pi. ii, ii, 1, lig. 3, 13, etc. ; t. ii, pi. vii, lig. 36, 41, g. h ; pi. xlviit, lig. 28, 39 ; Frd. Delitzsch, Assyrische Lesestûcke, 1878, Syllabar S a, p. 43, lig, 29 ; Jeremias, dans Roscher, Lexicon der Mythologie, t. ni »

S, col. 45-68.

E. Pannier.

2. NABO (hébreu, Nebô ; Septante : Na6aû, Num., xxxh, 3 ; Jer., xlviii, 1, 22 ; IPar., v, 8 ; Nagaù TîiçMwa61TtSo ; , Is., xv, 2 ; Vulgate : Nabo, Num., xxxii, 38 ; Is., xv, 2 ; Jer., xlviii, 1, 22 ; Nebo, Num., xxxii, 3 ; I Par., v, 8), ville de Moab, appartenant à la tribu de Ruben. Num., xxxii, 3, 38 ; I Par., v, 8 ; Is., xv, 2 ; Jer., xlviii, 1, 22. Elle est mentionnée, Num., xxxii, 3, entre Saban et Béon (ce dernier mot n’est que l’abréviation de Baalméon ) ; Num., xxxii, 38, entre Cariathaïm, aujourd’hui Quréiydt, au sud de l’ouadi Zerqa Ma’în, et Baalméon, actuellement Ma’în, à trois lieues sud-sud-ouest à’Hesbân, l’antique Hésébon, et à deux lieues sud du Djebel Néba ou mont Nébo. Elle est citée avec Béelméon (Baalméon), I Par., v, 8 ; avec Médaba, Mâdeba, au nordest de Ma’în, Is., xv, 2 ; avec Cariathaïm, Jer., xlviii, 1 ; avec Dibon, Dhibân, au nord de Youadi Modjib, ancien Arnon, Jer., xlviii, 22. On la trouve au milieu des mêmes noms, avec l’orthographe ros, au lieu de is : , sur la stèle de Mésa, ligne 14. Cf. Mésa, col. 1014. Ces indications et surtout le voisinage de Baalméon et de Médaba suffiraient pour guider nos recherches, si elles n’étaient fixées par la montagne de même nom, har Nebo, le mont Nébo, témoin de la mort de Moïse, et appelé encore aujourd’hui Djebel Néba, au sud-ouest A’Hesbân, Deut., xxxii, 49 ; xxxiv, l.Voir Nébo (Mont). Mais à quel point précis se trouvait la ville ? c’est ce que nous ne savons point, pas plus que nous ne savons si elle tenait son nom de la montagne ou si la montagne lui devait son nom. Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 141, 142, 283, distinguent les deux, plaçant le mont Nabau, Nctëaû, à six milles (près de neuf kilomètres) d’Esbus ou Hésébon, vers l’ouest, et la ville de Nabo, Naêeip, dans un lieu désert, nommé Naba, NaSàê, à huit milles (plus de onze kilomètres) au sud d’Hésébon. Quelques auteurs cependant supposent qu’il faut chercher l’emplacement de la ville dans les ruines que conserve le Djebel Néba. Cf. F. Buhl, Géographie des alten Palâstina, Leipzig, 1896, p. 266.

La ville de Nabo se trouvait dans la contrée fertile, riche en pâturages, que les enfants de Ruben et de Gad demandèrent à Moïse, Num., xxxii, 3. Elle fut rebâtie par les Rubénites. Num., xxxii, 38. Elle était revenue aux Moabites lorsque Isaïe, xv, 2, et Jérémie, xlviii, 1, 22, prophétisaient ses malheurs. Mésa, dans son inscription, lignes 14-18, se vante de l’avoir prise sur Israël. Obéissant à Chamos, il alla de nuit et combattit contre elle depuis l’aurore jusqu’à midi ; s’en étant rendu maître, il tua tout, sept mille hommes, jeunes garçons, femmes, jeunes filles et servantes, et emporta les objets religieux consacrés à Yahvéh pour les traîner devant Chamos. Cf. col. 1014-1015. Saint Jérôme, Comment, in Is., xv, 2, t. xxiv, col. 168, dit que Nabo renfermait l’idole de Chamos ou Béelphégor.

A. Legendre.
    1. NABOTH##

NABOTH (hébreu : nâbôf ; Septante : Na60u6àé ; AJeœa » drinus : Naëo-j6), Israélite qui vivait à l’époque du roi Achab. — Naboth possédait à Jesraël une vigne avoisinant le palais du roi. Ce dernier désira la lui échanger ou la lui acheter pour en faire un jardin potager. Mais Naboth ne voulut à aucun prix se dessaisir d’une terre qu’il avait héritée de ses pères. Achab se montra fort