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MUSIQUE DES HÉBREUX


Égyptiens, précurseurs des Grecs, au rang des sciences sacrées. Les Sémites la développèrent dans un sens moins austère. Nous en avons la preuve quand nous voyons, sous la xviiie dynastie, l’influence asiatique prédominer aux bords du Nil, et changer en l’amollissant le caractère de la musique égyptienne. Nous ne savons si les vices d’exécution de la musique orientale actuelle proviennent de l’influence arabe, ou s’ils existaient plus anciennement. Au dire de Clément d’Alexandrie, les chants hébreux étaient réguliers et harmonieusement cadencés, les mélodies simples et graves : â(j.[ie).T|ç eûXofla. yi.a awppcdv… aùuTiipà -/.ai <ruippcûvtxa (liVri » Bsedag.,

383. — Musiciens étrusques. Tombeau étrusque. D’après H. Lavoix, Histoire de la musique, p. 59.

II, iv, Venise, 1750, p. 194, 195 ; comme cellesdes temples égyptiens. L’exécution du chant était cependant bruyante dans certaines solennités extérieures. L’enthousiasme faisait élever la voix, et l’on chantait très fort, beqôl gâdôl, lema’àlâh, en élevant [le son]. II Par., xx, 19 ; I Par., xv, 16. Voir Chanteurs du Temple, t. ii, col. 557, Les Orientaux aiment les instruments bruyants et les notes hautes. Tandis que notre goût musical applique ordinairement à l’expression de la douleur des mélodies de teinte morne, conçues dans un diapason grave, les Orientaux emploient ici des variétés élevées des modes majeurs. Leurs plaintes s’exhalent en sons aigus. Cette tradition musicale a passé dans le répertoire ecclésiastique ancien de l’Occident. Il en est de même dans les chants populaires de nos provinces. Voir J. Parisot, Essai sur les tonalités, dans la Tribuns de Saint-Gervais, Paris, 1898, p. 196.

Lorsque la musique grecque étendit son prestige en Syrie, les Juifs l’accueillirent. Le chant et l’accompagnement instrumental devinrent unart noble. Eccli., XLiv, 5 ; xxxv, 3. La musique entra tout à fait dans les mœurs, et les Juifs. s’y adonnèrent avec succès. Si l’on voulait retrouver des vestiges de l’ancienne musique juive, c’est moins dans les synagogues européennes, où les traditions musicales se sont depuis longtemps altérées ou perdues, voir E.David, La musique chez les Juifs, dans les Archives israélites, Paris, 1873, p. 54 ; que dans les communautés orientales, qu’il faudrait opérer des recherches. Celles-ci, en effet, se prévalent d’un particulier attachement à leurs usages liturgiques, et quelques-unes ont joui jusqu’à nos jours d’une existence ininterrompue.

On nous saura gré de transcrire ici quelques mélodies israélites, recueillies à la synagogue de Damas, dont l’existence n’a jamais été interrompue, et dont les traditions rituelles et musicales peuvent remonter à une haute antiquité. Ce sont quatre récitatifs ou formules de lecture modulée, dont la parenté avec lès anciens chants chrétiens est remarquable ; deux chants ornés non strophiques, puis deux spécimens d’hymnes. Ces

airs nous semblent représenter mieux que les chants israélites occidentaux, l’art judéo-oriental dont nous avons cherché à étudier le caractère. Voir J. Parisot, Récitatifs israélites et chants de synagogue, dans les Nouvelles archives des Missions scientifiques, t. X, 1902, p. 174, 178-202.

RÉCITATIFS LITURGIQUES

I. job, iii, 1-4

M. J — 132. Lent.

1.’A-hâ-rê-kên pâ-talj, ’i-yôb’et pî-hû : va ye-qal-lêl’e{ yô-mô. 2. Vay-ya-’an’i - yô - b :

=f=^±J- ^=^ ^^^f

vay-yô - mar : 3. Yô-bad yôm iv-vâ-léd bô, vehal laye-lâh â-mar - - hô-râh gâ - bér. 4. Hay =â yôm ha-hû M. J = 126.

^ÊPEiEfe^p^

— ye-hî hô - ëék…. 2 : CANTIQUE, I, 1-3

Sîr ha8-sî-ri - - m’â-sér li Sal-ômôh.

IS-â-qê-nl minne-Sî-qôt pî-hû ; ki tô-bim dô dé - - kâ mîy-yâ - - in. le-rê - ah

ma-né - kâ tô-bîm : Sé-mén {û-râq së-mé kâ’al kê

n *â-lâmôf’a-hê-bû

kâ. 4. MoS-qê-nî’a-hâ-ré-kâ nâ-rû-sâh : hé-bî-’a-ni

hammé-lék hâ-dâ-râ v nâ-gî-lâh vc-niâ

^l||g

œe-bâh bâ - k..