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DICTIONNAIRE
DE LA BIBLE
L


L, douzième lettre de l’alphabet hébreu. Voir Lamed.

LAABIM (hébreu : Lehâbim ; Septante : Λαϐιείμ, Λαϐείν), nom d’un peuple descendant de Mesraïm. Gen., x, 13 ; I Par., i, 11. La plupart des exégètes pensent que ce mot, qui n’apparaît pas ailleurs dans la Bible, est le même que Lûbim. Voir Libyens. Cependant S. Bochart, Opera, 4e édit., in-fol. 1712, t. i, p. 279, nie cette identification. Il fait remarquer que Phut ou Lûbim est le frère de Mesraïm et non son fils. Son argument est sans valeur, car Pût ou Phut et Lûbim (Vulgate : Africa et Libyes) désignent deux peuples différents, Nahum, III, 9, et c’est Phut qui est le frère de Mesraïm. On n’a aucun renseignement précis sur les Laabim, s’ils sont distincts des Lûbim.Tout ce qu’on peut dire, c’est qu’ils sont une nation africaine, du groupe égyptien.

E. Beurlier.

LAAD (hébreu : Lâhad ; Septante : Λαάδ), fils de Jahath de la tribu de Juda. I Par., iv, 2.

LAADA (hébreu : La’edâh ; Septante : Λααδά), second fils de Séla et petit-fils de Juda. Il est appelé père, c’est-à-dire fondateur ou restaurateur de la ville de Marésa. I Par., iv, 21. Voir Marésa.

LAADAN (hébreu : La’edân ; Septante : Λααδάν), Éphraïmite, fils de Thaan et ancêtre de Josué, successeur de Moïse. I Par., vii, 26. — Un lévite, qui porte le même no n dans le texte hébreu, est appelé par la Vulgate Léédan dans I Par., xxiii, 7, 8, 9, et Lédan dans I Par., xxvi, 21. Voir Léédan.

LABAN (hébreu : Lâbân, « blanc » ), nom du frère de Rébecca et d’une localité dans le voisinage de la mer Rouge.

1. LABAN (Septante : Λάϐαν), frère de Rébecca et beau-père de Jacob. — Quand Jacob se fut attiré la colère d’Ésaü, en se faisant attribuer le droit d’aînesse par son père Isaac, Rébecca lui conseilla de fuir à Haran, près de Laban. Gen., xxvii, 43-44. Voir Haran, t. iii, col. 424426. Laban, frère de Rébecca et par conséquent oncle de Jacob, avait jadis bien accueilli le visiteur d’Abraham, Éliézer, qui venait chercher une épouse pour Isaac, Gen., xxiv, 29-33 ; il avait donné, conjointement avec son père Bathuel, voir Bathuel, t. i, col. 1508, son consentement au mariage de Rébecca avec Isaac et avait reçu des présents à cette occasion. Gen., xxiv, 50-60. Rébecca suggéra elle-même à Isaac d’ordonner à son fils d’aller prendre pour épouse une des filles de Laban. Celui-ci résidait à Paddan-Ararn. Gen., xxviii, 2-5. Jacob partit et arriva dans le pays de Haran, près d’un puits autour duquel les bergers se réunissaient pour abreuver leurs troupeaux en commun. Il apprit d’eux que Rachel, fille de Laban, allait arriver avec les brebis de son père. Quand elle fut venue, Jacob fit passer au puits les premiers les troupeaux de la jeune fille, puis salua sa cousine et se fit connaître à elle. Averti par Rachel, Laban accueillit Jacob, qui lui raconta tout ce qui pouvait l’intéresser au sujet de son voyage. Au bout d’un mois de séjour, Laban apprécia les services que pouvait lui rendre son neveu, très expert dans le soin des troupeaux. Pour le retenir, il lui fit donc cette proposition : « Puisque tu es mon parent, faut-il que tu me serves pour rien ? Dis-moi donc quel sera ton salaire ? » Jacob était venu pour demander en mariage une des filles de Laban ; il était obligé en conséquence de payer au père de la jeune fille une dot, le mohar. Voir Dot, t. ii, col. 1495-1496. Il offrit donc à Laban de le servir pendant sept ans, afin d’obtenir en mariage Rachel, sa fille cadette, qui lui plaisait bien, mieux que l’aînée, Lia, dont les yeux étaient délicats. Laban répondit : « Mieux vaut que je la donne à toi qu’à un autre, » et la convention fut acceptée.

Au bout de sept ans de service, Jacob réclama son épouse. Laban voulut que le mariage fût accompagné d’un festin, el, le soir, il amena à son neveu non pas Rachel, mais sa sœur aînée, Lia. La nuit et le repas qu’il venait de faire, dit Josèphe, Ant. jud., i, xix, 6, empêchèrent Jacob de reconnaître la vérité. Ce fut seulement le lendemain qu’il s’aperçut de la substitution frauduleuse dont il avait été la victime. À sa juste plainte, Laban répondit : « Il n’est point d’usage en ce pays-ci de donner la cadette avant l’aînée. » Il promit cependant à Jacob de lui donner Rachel au bout de sept jours, s’il s’engageait à le servir encore pendant sept autres années. Celui-ci accepta et Laban réussit de la sorte, bien que tort malhonnêtement, à assurer le sort de ses deux filles. Gen., xxix, 9-30.

Pendant quatorze ans, Jacob prit soin des intérêts de son beau-père et lui acquit une grande prospérité. Aussi, quand au bout de ce temps il demanda à partir, Laban le pria de rester encore, en lui offrant de fixer lui-même son salaire. Jacob avait appris, à ses dépens, à connaître l’avarice de son beau-père. Il fit donc avec lui une convention qui devait le mettre personnelle