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MURMURE — MUSELIÈRE

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contre Moïse et Aaron et contre Dieu à Mara, Esod., xv, 24, dans le désert de Sin, xvi, 1-12 ; Num., SX, 6 ; à Raphidim, Exod., xvii, 1-3 ; à Tabérah (Embrasement), Num., xi, 1-3 ; dans le désert de Pharan, Num., mi, 31 ; Xiv, 2-36, etc., et c’est à cause de leur manque de soumission et de confiance en Dieu qu’ils en turent punis. Ps. lxxi, 30 — Le livre de la Sagesse, i, 11, recommande de ne pas se laisser aller aux murmures ; saint Paul les condamne, en rappelant les châtiments qu’ils attirèrent sur les Hébreux dans la péninsule du Sinaï. I Cor., x, 10. Cf. Phil., ii, 14.

    1. MUSACH##

MUSACH, mot hébreu, mûsak, que la Vulgate reproduit sans le traduire : « Le musach du sabbat, qu’il (Achaz} avait bâti dans Je Temple, et l’entrée extérieure du roi, il les transporta dans le Temple du Seigneur, à cause du roi des Assyriens. » IV Reg., xvi, 18. Achaz en était à cette période de son règne, où, pour plaire au roi d’Assyrie, il s’efforçait d’introduire dans le Temple de Jérusalem les formes cultuelles en usage dans les temples des dieux d’Assur. Voir Achaz, t. i, col. 135. Le mot hébreu mûsa k vient du verbe sâkak, « couvrir, protéger. » II désigne donc quelque chose qui couvre et protège, non une simple tente, puisqu’il est question de construction, mais un ouvrage de maçonnerie, un portique. La Vulgate suppose que cette conslruction était l’œuvre d’Achaz ; l’hébreu’âSér bânû, « qu’ils construisirent, » attribue la construction à d’autres. Le texte peut se traduire ainsi : « Il changea le portique du sabbat, qu’on avait construit dans la ma.ison, et l’entrée extérieure du roi dans la maison de Jéhovah, par égard pour le roi d’Assyrie. » On n’a aucun renseignement sur ce portique et sur cette entrée royale, et l’on ne voit pas comment leur modification pouvait flatter le roi assyrien. Le portique servait pour le sabbat, comme son nom l’indique. Il avait sans doute été construit pour ménager l’ombre au roi quand il venait ce jour-là prier dans le Temple ou assister aux cérémonies. L’entrée extérieure était probablement celle qu’avait fait pratiquer Salomon. III Reg., x, 5. Un passage d’Ézéchiel, xlvi, 1, 2, mentionne un portique du parvis intérieur, à l’orient, ouvert seulement les jours de sabbat ou de néoménie, et un vestibule dans lequel le prince arrive du dehors pour pénétrer dans le portique. Il est à croire que ce vestibule et ce portique sont ceux que modifia Achaz. Ils étaient à l’orient, c’est-à-dire du côté de l’entrée du parvis des femmes et du parvis d’Israël. Le porti que, sans doute situé dans ce dernier parvis, devait do nner sur le parvis des prêtres, dans lequel le roi avait fait changer l’autel et modifier la œaer d’airain et ses bassins. IV Reg., xvi, 10-17. De cet endroit, il pouvait assister aux sacrifices et aux cérémonies que les prêtres accomplissaient. L’hiphil hêsêb, « mployé par le texte, ne signifie pas « détruire », mais « changer », comme on change un nom en un autre, IV Reg., xxiv, 17, et aussi « changer de place », comme traduit la Vulgate. L’une et l’autre opération étaient possibles ; la première est plus probable, le roi ayant dû procéder p our le portique comme il avait fait pour l’autel et la mer d’airain. Il modifia les édicules dans le goût assyrien. L’hébreu porte en ketib mlsak. La leçon n’était donc pas assurée. Les Septante ont lu massad, flejjii^iov, « fondement : » « Il bâtit le fondement du siège dans la maison du Seigneur. » La traduction n’est pas vraisemblable, car, dans tout ce passage, il n’est ques tion que de modifications apportées par Achaz aux choses existantes, et l’on ne peut dire de quel siège il serait fait mention. La Vulgate, ne comprenant pas le sens du mot, à préféré le reproduire tel quel. — Mûsak a donc un sens analogue à celui de mâsâk, qui revient souvent pour désigner le rideau <jui fermait l’entrée du Tabernacle, Exod., xxvi, 36 ; xxxix, 38 ; xl, 5, et ceux du parvis, Exod., xxxv, 12,


17 ; xxxa, 34, 38 ; XL, 5, 21. Ailleurs, II Reg., xvii, 19, il désigne une couverture qu’on peut étendre sur l’ouverture d’un puits pour dissimuler la présence d’hommes cachés à l’intérieur. La nuée de la sortie d’Egypte s’étendait sur les Hébreux lemdsâk, « en couverture, » pour les protéger. Ps. cv (civ), 39. Enfin, dans lsaïe, xxii, 8, il est dit de Juda, menacé par les ennemis qui sont à ses portes, qu’on lui a été son mâsâk. Rosenmûller, Jesaiæ vaticinia, Leipzig, 1793, t. H, p. 501, regarde comme certain, à la suite de Schultens, que l’enlèvement du voile est ici un symbole de honte et d’ignominie, comme quand on ôte celui d’une femme ou d’une vierge. Mais le mot mâsâk ne désigne jamais un voile de toilette ; c’est un rideatè qui ferme une enceinte, une couverture qui protège contre le froid de la nuit. Si on a ôté à Juda son mâsâk, c’est qu’il est maintenant à découvert, que rien ne le sépare plus de ses ennemis, que ses préparatifs de défense sont vains, comme l’indique Je contexte. Nous appelons en français troupes de « couverture » celles qui sont postées à la frontière, entre l’ennemi et le pays à protéger. Dans un sens analogue, Juda n’est plus « couvert », ni par ses défenses naturelles, ni par le le Dieu qui « couvrait » les Hébreux à la mer Rouge.

Is., xxii, 14.

H. Lesêtre.
    1. MUSARAIGNE##

MUSARAIGNE, petit mammifère nocturne, presque aveugle, et insectivore, assez semblable à la souris, habitant des trous dans la terreou les vieux murs. Le mus araneus n’a guère que huit centimètres de long, sans compter la queue. Son museau est très pointu et ses poils sont doux et soyeux (fig. 379). Il se dégage de son corps une humeur

379. — Musaraigne.

grasse et odoriférante. Ce petit animal détruit un grand nombre d’insectes nuisibles. Les Égyptiens traitaient avec honneur les musaraignes et transportaient leurs restes à Buto. Hérodote, ii, 67. — Les Septante ont vu la musaraigne, nvyà).Yi, mygale, dans la’ânàqâh, rangée parmi les animaux impurs. Lev., xi, 30. La version chaldaïque y voit la sangsue. La musaraigne existe bien en Palestine. Cf. Tristram, TheFauna and Flora of Palestine, Londres, 1884, p. 24. Mais la place qu’occupe le mot’ânâqâh dans le texte du Lévitique rend peu probable le sens que lui attribuent les Septante. Dans le verset précédent, le législateur a prohibé la taupe, la souris et une espèce de lézard, selon leurs espèces. Il est à croire que la musaraigne est comprise dans les espèces de la souris et de la taupe. La série suivante, commençant par la’ânâqâfi, se continue par des noms de sauriens. On infère de là, avec beaucoup de vraisemblance, que la’ânâqâh est aussi un saurien, comme l’animal qui précède et celui qui suit. Ce saurien serait le gecko.

Voir Gecko, t. iii, col. 144.

H. Lesêtre.
    1. MUSCULUS##

MUSCULUS, non latinisé de Meuzel. Voir Meuzel, col. 1055.

    1. MUSELIÈRE##

MUSELIÈRE (Septante : çtixôç), appareil servant à emprisonner la bouche de certains animaux. Le mot

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