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MUIS — MULET


radicutn hebraicarum, autore J. B. Martignac, S. J. : tmxiiia per eumdem Musium recognita, in-8°, Paris, 1622 ; les notes ajoutées par S. de Muis sont distinguées par les initiales S. M. ; 4° Commentarius litteralis et historicus in 50 Pialmos Davidis priores, in-8°, Paris, 1623. Essai du commentaire complet ; o" Varia sacra variise rabbinis contexta, in-8°, Paris, 1629. Cet ouvrage, désigné aussi sous le titre de Varia sacra in Pentateuchum, contient des notes tirées des rabbins sur le Pentateuque et sur quelques passages des Juges et de Samuel (I et II Reg.). Il a été reproduit dans les Critici sacri d’Angleterre ; 6° Commentarius litteralis et historicus in omnes Psalmos et selecta Veteris Testamenti cantica, cum versione nova ex hebraïco, in-f°, Paris, 1630. Il faut signaler la réédition donnée par Paquot, 2 in-4°, Louvain, 1770, où l’on a réuni les notes de Muis et celles de Bossuet ; 7° Assertio veritatis hebraicee adversus Joan.-Morini Exercitationes in ulmmque Samaritanorum Pentateuchum, in-8, Paris, 1631 ; 8° Assertio veritatis hebraïcse altéra, in-8°, Paris, 1634 ; 9° Epistola ad CM. qua defenditur lxx et Vulgatse interpretatio versus iO Psalmi XIX sive xx : Domine, salvum fac regem, adversus Joannem Dal-Useum, in-8°, Paris, 1636. Ejusdem Epistola altéra ad eumdem super litteris ad ipsum a Joanne Dalliieo datis de interprétations versus ejusdem, in-8°, Paris, 1636. Ces deux lettres, souvent jointes au n° 8, font ensemble 32 pages. Il y a un post-scriptum qui ne se trouve pas dans toutes les éditions ; 10° Castigatio animadversionum M. Joannis Morini Blesensis in censuram exereitationum ecclesiasticarwniadPentateuchum samaritanum, sive hebraicee veritatis assertio tertia, in-8°, Paris, 4639 ; 11° Notée ad librum 1 Criticse sacra Ludovici Capelli. Publiées dans l’édition de Gapel de 1650, pages 635-646. — On cite encore quelques opuscules de S. de Muis publiés dans les ouvrages d’autres écrivaius, par exemple : des vers hébreux, en tête du commentaire de Kimchi sur quatre Psaumes publiés par Bourdelot en 1619 ; une approbation du dictionnaire hébraïque-rabbinique de Philippe d’Aquin, en 1629 ; des vers hébreux sur la prise de La Rochelle, dans un recueil de poésies en plusieurs langues composées pour célébrer cet événement. — En 1650, Claude d’Auvergne, successeur de Muis au Collège de France, donna une nouvelle édition de ses principaux ouvrages, sous ce titre : Simeonis de Muis opéra omnia in duos tomos dislribula, Paris, 2 en 1 in-f°. — Outre ces ouvrages imprimés, S. de Muis a laissé un manuscrit de 500 feuillets sur les fautes qui se trouvent dans la Polyglotte de Le Jay. Ce travail avait été entrepris par ordre de Richelieu, piqué de ce qu’on ne lui^vaitpas dédié la fameuse Bible, et désireux de la décrier avant même qu’elle fût livrée au public. Il pourrait être intéressant de rechercher ce manuscrit. Voir les renseignements donnés par le P. Le Long. Biblia Parisiens, polygl., % 15 (dans la Bibliotheca sacra, édit. de 1733, p. 34). On conservait aussi dans la bibliothèque de l’ancienne abbaye de Saint-Victor un manuscrit intitulé Libellus de benedictionibus Patriarcharum, attribué à S. de Muis. — Tous les ouvrages de Muis témoignent d’une grande érudition, mais que l’auteur sait mettre en œuvre avec beaucoup de méthode et de clarté. Dans la discussion avec le P. Morin, il se fit le défenseur du texte hébreu, que son adversaire disait très corrompu et décriait au profit du Samaritain, des Septante et de la Vulgate. Les arguments donnés de part et d’autre contribuèrent à faire avancer la question de la valeur et de l’autorité relative des versions et des textes anciens.

La meilleure gloire de Muis est dans son commentaire sur les Psaumes. L’auteur s’efforce surtout d’établir le sens littéral par l’étude directe de l’hébreu et par les explications des rabbins. Les Pérès et les auteurs chrétiens sont peu cités. Cependant Muis, très attaché au

sens catholique, se sert fréquemment de son érudition hébraïque pour défendre la traduction et les interprétations traditionnelles. En regard de la Vulgate est placée une traduction latine nouvelle, œuvre de S. de Muis. Cette version, tout en s’écartant très peu de la Vulgate elle-même, permet de constater toutes les différences dignes d’attention entre celle-ci et l’hébreu : les variantes sans importance sont seulement notées en marge. L’ouvrage de Muis a été très loué par Godeau, Ellies du Pin, Calmet, etc. Valérien de Flavigny exprime bien son mérite en disant dans son Approbation « doctus, facundus, catholicus ». Bossuet écrit au P. Mauduit (lettre du 7 mars 1691), à propos des commentateurs des Psaumes : « Parmi les catholiques, Muis emporte le prix, à mon gré, sans comparaison. »

Voir R. Simon, Histoire critique duVieux Testament, 1. III, c. xviii, p. 425 ; 1. III, c. xviii, p. 470-471 (édit. 1685) ; Ellies du Pin, Bibliothèque, XVIIe siècle, seconde partie, p. 320 sq. (édit. 1708). On s’est surtout servi, pour rédiger le présent article, de la notice manuscrite de dom Geron sur S. de Muis. Notices manuscrites de dom Geron, Bibliothèque publique d’Orléans, ms. 467, t. ii, ꝟ. 73 sq. R. de LA Broise.

    1. MULET##

MULET (hébreu : péréd, piràah, « mule ; » Septante : » lquovo « ; Vulgate : mulus, mula), produit hybride de

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873. — Mulet.

l’âne avec la jument ou du cheval avec l’ânesse. De là Je nom grec du quadrupède,-fnxfovoî, « demi-âne. » — 1° Histoire naturelle. — Le mulet est un produit dû à l’intervention de l’homme. Par sa conformation générale, il tient des deux animaux dont il provient, ayant plus spécialement les jambes du cheval et les oreilles de l’âne (fig. 373). Comme tous les produits issus de croisements entre espèces différentes, le mulet est impropre à la reproduction ; cependant l’incapacité de la mule sous ce rapport ne paraît pas être absolue. Le mulet a des qualités qui, dans certaines circonstances, le font préférer au cheval. Il est plus robuste et plus sobre, supporte mieux la chaleur, a la marche plus sûre dans les chemins escarpés et gravit plus aisément les sentiers de montagnes, même avec de pesantes charges. Il vit aussi plus longtemps. Son nom assyrien, puridu, le rapide, le courrier, indique à quel usage on l’employait. Les premiers mulets orientaux durent naître dans les contrées qui s’étendent entre le Gange et le littoral méditerranéen de Syrie, quand les chevaux asiatiques se rencontrèrent avec les ânes africains. Cf. Piètrement, Les chevaux dans les temps préhistoriques" et historiques, Paris, 1883, p. 718-728. On les trouve représentes