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MOUCHE — MOUETTE


mouches et qu’on respire des mouches. » Wood, Bible Animais, Londres, 1884, p. 633 ; Munis, Palestine, Paris, 1881, p. 120. Elles affectent de se poser sur le visage, spécialement au coin des paupières, et donnent ainsi un caractère de virulence aux ophtalmies si fréquentes sur les bords du Nil ( Rien n’est pénible comme de voir le très grand nombre de pauvres enfants qui ont ainsi les yeux couverts de mouches, sans pouvoir se défendre contre elles. La mouche commune, musca (fig. 365), est beaucoup plus irritante en Egypte que dans les autres pays. Le cousin partage avec elle le soin de tourmenter les habitants. Voir Cousin, t. ii, col. 1093. D’autres espèces, comme le tsetsé (fig. 366), s’attaquent aux ani 366. — Mouche tsetsé (Glossina palpalts).

D’après E. Ed. Austen, À monography of the Tsetse-fltes,

1903, pi. 1.

maux, le taon, œstru (fig. 367), aux quadrupèdes, surtout aux bœufs et aux chevaux, Vhippoboscida aux chevaux, le tabanus marocanus aux chameaux, etc. Au moment de la quatrième plaie, les mouches d’Egypte devinrent beaucoup plus exaspérantes que d’ordinaire, tant par leur multiplication que par la cruauté de leurs piqûres.

367.

Taon.

Elles pénétraient dans les maisons, Exod., viii, 21, et le pharaon fut bientôt obligé de céder. 2° Zebûb, la mouche de Palestine en général, (iuïa, musca. Les mouches de Syrie sont les mêmes qu’en Egypte, mais moins nombreuses et moins importunes, Chauvetlsambert, Syrie, Palestine, Paris, 1890, p. 95. Elles y étaient pourtant assez gênantes pour qu’à Accaron, les Philistins eussent un dieu des mouches, Beelzébub, pour qu’il les préservât de ces insectes, de même que les Grecs avaient leurZsùç’Aicopiutoç, Pausanias, V, xiv, 2, ou dieu p.uiarpoç, « chasse-mouches ». Pausanias, VIII, xxvi, 7. Le Beelzébub d’Accaron fut probablement à l’origine le dieu qui chassait les mouches des sacrifices. Dans l’épopée chaldéenne sur le déluge, tablette xi, 1. 162,

on lit que « les dieux se ressemblèrent au-dessus du sacrificateur comme les mouches ». On compta ensuite sur le dieu pour proléger contre les mouches même dans l’usage commun de la vie. Cf. Lagrange, Études sur les religions sémitiques, Paris, 1905, p. 85. Voir Beelzébub, t. ii, col. 1547. Les mouches pénétraient partout. Leurs cadavres infectaient et faisaient fermenter l’huile du parfumeur. Eccle., x, 1. Isaïe, vii, 18, dit que le Seigneur sifflera les mouches et qu’elles envahiront les vallons désolés, les fentes des rochers, les buissons et les pâturages. Les mouches désignent ici, sous un nom méprisant, les Égyptiens qui doivent venir châtier Juda. Les Arabes appellent encore dthebab le zebûb ancien. Ils donnent ce nom à la mouche qui suce Je sang et spécialement à celle qui tourmente les animaux en Palestine, comme dans la vallée du Nil. Cet insecte pique les hommes comme les animaux ; il fait même périr des chameaux, quand ceux-ci ne sont pas suffisamment soignés à la suite dès piqûres reçues. Le dthebab est une longue mouche grise qui se multiplie surtout dans la saison chaude, en juin et en juillet. Les mouches sont encore fort gênantes dans la vallée du Jourdain, sur le bord de la mer et en maints autres endroits. On a vu parfois des tribus nomades obligées de lever leur camp pour échapper à leur invasion. Cf. Wood, Bible Animais, p. 632-634. Parmi les dix miracles permanents qu’ils prétendaient’constater dans le Temple, les rabbins comptaient celui-ci : « On ne voyait jamais de mouches dans les abattoirs du Temple. »

Pirké Aboth, v, 8.

H. Lesêtre.

MOUCHE DE L’OLIVE. Voir DACUs.t. ii, col. 1201.

MOUCHERON. Voir Cousin, t. ii, col. 1095, 3°.

    1. MOUCHETTES##

MOUCHETTES (hébreu : mélqàfyayim, duel provenant du verbe làqah, « prendre ; » Septante : Xaëîç ; Vulgate : emunctoria), instrument de métal composé de deux espèces de couteaux s’articulant l’un sur l’autre par le milieu, et servant à manipuler et à couper les mèches des lampes. Moïse et plus tard Salomon firent fabriquer des mouchettes d’or pur pour le service des lampes du sanctuaire. Exod., xxv, 38 ; xxxvii, 23 ; Num., iv, 9 ; III Reg., vii, 49 ; II Par., iv, 21. — Le même mot hébreu sert à désigner, dans Isaïe, vi, 6, la pincette, Xa." ! i, fo rce P s > avec l a quelle l’ange prend le charbon

sur l’autel. Voir Pincettes.

H. Lesêtre.
    1. MOUETTE##

MOUETTE (hébreu : sahaf ; Septante : Xàooç ; Vulgate : larus), oiseau de mer, , de l’ordre des palmipèdes etdela famille des longipennes. Cet oiseau a la tête assez grosse, le bec allongé et pointu, les ailes longues et aiguës (fig. 368). Il vole lourdement, mais avec continuité et malgré les plus fortes tempêtes. Il dépose ses œufs dans les creux des rochers et vit de toutes sortes d’animaux, morts ou vivanls, qui flottent sur les eaux, ou échouent au bord de la mer. Ce genre de nourriture donne à la chair de la mouette un mauvais goût et une odeur désagréable. La législation mosaïque la proscrit de l’alimentation. Lev., xi, 16 ; Deut., xiv, 15. La mouette est caractérisée par ses cris continuels, sa lâcheté devant le moindre ennemi et sa voracité. Aristophane, Aves, 567, 591, donnée nom de Xapocà l’homme vorace et rapace. A cause de leur genre de vie, les mouettes sont aussi appelées vautours de mer. Les espèces dont la taille atteint ou dépasse celle du canard, portent le nom de goélands. — Il existe, en Palestine plusieurs espèces de mouettes, qui fréquentent les côtes de la mer et celles du lac de Tibériade, le larus ichthyætus, ou mouette grand aigle, qui dépasse les autres en taille et en beauté, le larus Andouini, qui est très abondant, le larus ridibundus ou mouette rieuse, ainsi nommée à cause de son cri, le larus argentatus et le larus fuscus, qui