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MOSÉROTH — MOSOCH


xxxm, 31 ; Alexandrinus : Macropo-jf), dans les deux endroits), un des campements des Israélites dans le désert. Num., xxxiii, 30, 31. Il est cité entre Hesmona (hébreu : HaSmônâh) et Benéjaacan (hébreu : Benê Ya’âqân). Môsêrôf est généralement regardé comme lé pluriel de M ôsêrâh, qui indique, Deut., x, 6, le lieu de la mort et de la sépulture d’Aaron, Or, nous savons par d’autres textes, Num., xx, 25-30 ; xxxiii, 38, qu’Aaron mourut sur le mont Hor. La situation de cette montagne est aujourd’hui discutée. Voir Hor 1, c. iii, col. 747. Mais quelle que soit l’opinion qu’on adopte, on doit conclure que Moséra=Moséroth était une station voisine de ce lieu célèbre. Cependant Moséroth, dans le catalogue des campements israélites, est éloigné de Hor. Cf. Num., xxxiii, 30-38. Comment résoudre cette difliculté ? Par une simple transposition, qui, du reste, est exigée par le contexte lui-même. Si l’on maintient, en effet, l’ordre des stations suivant le texte actuel, les Hébreux sont conduits en une seule étape d’Asiongaber, sur le golfe Elanitique, à Çadés, actuellement Ain Qedéis, loin vers le nord-ouest. L’auteur du catalogue si détaillé ne pouvait ignorer le situation de ces points importants. Il n’a pas dû vouloir non plus s’écarter délibérément de la tradition qui ne conduisait les Israélites à Asiongaber qu’après l’échec de la tentative de Cadès, et pour tourner le territoire iduméen. Pour trouver les stations intermédiaires entre Asiongaber et Cadès, il suffit de transporter les ꝟ. 36 b -41 a après le t. 30°. De cette façon, Moséroth vient immédiatement après le mont Hor, et l’on explique très bien ainsi comment la tradition pouvait indifféremment désigner le lieu de la mort d’Aaron par Hor ou MoséraiMoséroth. Cf. M. J. Lagrange, L’itinéraire des Israélites du pays de Gessen aux bords du Jourdain, dans la Revue biblique, 1900, p. 273. — On a proposé d’identifier Moséra ou Moséroth avec le Djebel Madera, montagne isolée, située au nord-est d’Ain Qedéis. Cf. H. Clay Trumbull, Kadesh-Bamea, New-York, 1884, p. 132-139. Cette hjpolhèse demande confirmation. Cf. H. Guthe, H. Clay Trumbull’s Kadesh Barnea, dans la Zeitschnft des Deutschen Palàstina-Vereins, Leipzig, t. viii, 1885,

p. 213.

A. Legendre.

MOSES BEN NACHMAN. Voir Nachmamde.

    1. MOSOBAB##

MOSOBAB (hébreu : Mesôbàb, « revenu ; » Septante : Mooogà6), un des chefs de la tribu de Siméon qui, avec plusieurs de ses compatriotes, se trouvant trop à l’étroit dans leur pays, émigrèrent à Gador, du temps du roi Éiéchias. I Par., iv, 34. Voir Gador, t. iii, col. 34.

    1. MOSOCH##

MOSOCH (hébreu : MéSëk ; Septante : Mocrôx), mentionné dans la table ethnographique de la Genèse, x, 2 ; cf. I Par., i, 5, comme le siiiéme des sept descendants de Japhet, entre Thubal’et Thiras, éponyme d’un peuple d’Asie Mineure, désigné par Hérodote et Strabon sous le nom de Môa^ai, et souvent mentionné dans les inscriptions assyriennes sous la forme Mu-uski ou Mu-us-ki, contrée et’peuple. On voit par ces transcriptions grecque et assyriennes que les Septante et la Vulgate ont mieux conservé la prononciation véritable que le texte hébreu. — Quant au MeSek, Mosoch, de I Par., i, 17, c’est une erreur de copiste pour Mas, Mes, Gen., x, 23, descendant de Sem par Aram. Voir Mes, col. 1013. Celui du Psaume cxx, 5, opposé à Cédar dans l’hébreu, est employé au sens métaphorique, pour désigner une population ennemie et barbare du nord le plus lointain, comme Cédar personnifie les pillards nomades du midi ; les Septante et la Vulgate l’ont rendu seulement, Ps. cxix, 5, par (incolatus meus) prolongatus est, (un exil) long et lointain.

1° Pris au sens propre, Mosoch est presque toujours accompagné de Thubal, dans la Bible, les inscriptions

cunéiformes et Hérodote. Josèphe y voyait avec raison une nation de l’Asie Mineure, les Cappadociens, Ant. jud., i, vi, 1, qu’il localisait près des Ibères d’Asie. Cette dernière indication, mal comprise, et appliquée aux Ibères d’Espagne, a donné occasion à beaucoup d’auteurs de transporter Mosoch en Europe. Saint Jérôme, Lib. hebr. qussst. in Gen., x, 2, t. xxiii, col. 950, y voit encore après Josèphe les Cappadociens et leur capitale Mazaca ; mais les Talmuds et le Targum des Paralipomènes y voient la Mœsie Danubienne ; Eusèbe, d’après Georges le Syncelle, Chronogr., édit. de Bonn, 1829, 1. 1, p. 91, y voit les Illyriens. Knobel, Dis Vôlkertafel, die Genesis, Giessen, 1850, p. 119-123, y voit enfin les Ligures. Bochart a repris la localisation asiatique de Josèphe, en montrant dans Mosoch les Mrfcrxot d’Hérodote, toujours accompagnés dans son texte par les Ttë<xp7)v< » comme Mosoch dans la Bible par Thubal. Cette identification a été depuis pleinement confirmée par les inscriptions cunéiformes qui placent toujours dans cette région les Muski communément accompagnés des Tabali. Elles nous apprennent que Mosoch était situé dans la Petite-Arménie, au nord-est de la Cappadoce, au nord de la Mélitène, au delà des frontières septentrionales de l’Assyrie, dans la région montagneuse du cours supérieur de l’Euphrate, entre le Khumukh ancien ou Comagène et le Kas-ki ou pays des Cholches.

2° D’après Ézéchiel, xxvii, 13, les habitants de ce pays étaient marchands d’esclaves et d’ustensiles d’airain, et Ty rieur servait d’intermédiaire pour les écouler dans tout le bassin de la Méditerranée. Leur présence dans la table ethnographique de la Genèse montre que c’était une nation puissante. Les inscriptions assyriennes du XIIe au vne siècle nous montrent les MuSki comme un peuple redoutable, capable par sa vaillance et par sa situation d’accès difficile, de s’opposer à la conquête assyrienne. Théglathphalasar I er (xiie siècle) nous dit que les Mosques, qu’aucun roi précédent n’avait jamais soumis, envahirent la Comagène avec une armée de 20000 hommes conduits par cinq rois ; mais il les en chassa et les contraignit à payer tribut. Assur-nasir-habal (883-858) reçut encore leur tribut. Ils ne sont guère plus mentionnés jusqu’à l’époque de Sargon (722-705). Cette fois leur roi Mita s’entendit avec Rousa ou Oursa, roi d’Arménie, pour secouer la domination assyrienne, puis envahit au sud-ouest, la Cilicie, jusqu’à la Méditerranée : les généraux de Sargon les repoussèrent, imposèrent à Mita, avec un tribut, l’abandon de quelques districts que Sargon peupla d’Araméens après en avoir envoyé les habitants en Chaldée. Depuis lors les Mosques ne font plus parler d’eux dans les annales assyriennes. Cependant le coup fatal leur fut porté seulement au VIIe siècle, par les Scythes, qui envahirent tout à la fois l’Arménie, Thubal et Mosoch au temps d’Assurbanipal ou sous ses faibles successeurs, vers l’an 650. Une cinquantaine d’années plus tard, Ézéchiel, xxxil, 26-27, menace l’Egypte d’un sort analogue à celui de « Mosoch et Thubal, et leur multitude…, morts par l’épée pour avoir semé la terreur sur la terre des vivants. » Ils sont descendus dans le schëôl comme Assur, Élam, Édom, c’est-à-dire que leur pouvoir a été détruit totalement comme celui de ces derniers royaumes. Plus loin, xxxviii, 2, 3 et xxxix, 1, le même prophète représente le pays de Thubal et celui de Mosoch comme appartenant en effet à Gog, que les annales d’Assurbanipal nous mentionnent comme chef des Scythes, voisin de l’Arménie. Il est vraisemblable que les vaincus se confondirent avec les envahisseurs, qui les entraînèrent dans leurs différentes expéditions vers le sud. Néanmoins une portion des Mosques résistèrent au torrent et se cantonnèrent dans le nord, ainsi que les Tabab ThoubaUTiSaprivo ! , jusqu’aux rives orientales du Pont-Euxin, où ils formèrent, au temps de Darius, une grande