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MORTE (MER)


4. De Aïn Feschkhah au bord oriental

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3. De Aïn Teràbéh au Zerqa Ma’in

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4. De Aïn TeràKh au Modjib

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. 6. De Aïn Djidi à la pointe N. de la Lisân

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. 7. Du bord 0. à la pointe N. de la Lisân « :

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8. Gué près de la pointe sud de Lisân.

9. À travers la lagune mérid 1’. de l’Est à l’Ouest.

308. — Coupes de la mer Morte.

grande transparence, car le fond reste invisible à une petite profondeur. D’un très beau bleu dans certaines conditions atmosphériques, elles présentent généralement une légère teinte verdâtre, due probablement aux matières salines dissoutes ou tenues en suspension à l’état de fines particules. Si l’on a la curiosité d’en avaler une gorgée, on sent un goût salé, horrible, qui laisse dans la bouche la plus amère saveur. Il semble que ce soit un affreux mélange de sedlitz, d’eau de mer et d’huile de pétrole. Ce goût très désagréable provient de sels de magnésie et de soude dont la quantité paraît varier suivant les différentes époques de l’année. Si l’on s’y lave les mains, à l’instant même elles sont couvertes d’une efflorescence blanchâtre et restent gluantes jusqu’à ce qu’on les trempe dans l’eau douce.

Cette eau a en même temps une densité considérable, qui varie entre 1160 et 1230. Cette dernière est constante à partir d’une certaine profondeur, ce qui prouve que les eaux douces, plus légères, se ramassent dans les couches supérieures. Voir Vignes, Notes sur la mer Morte, dans le Voyage d’exploration à la mer Morte du duc de Luynes, Paris, t. ii, p. 5. Les analyses chimiques qui ont été faites ne donnent pas toutes les mêmes résultats. Voici celle que nous trouvons dans le D r Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, dans le Tour du monde, t. xliji, p. 173 :

Sel marin ou chlorure de sodium G, 0125

— — de magnésium… 16, 349

— — de potassium …. 0, 963

— — de calcium 1, 0153

Bromure de magnésium 0, 504

Sulfate de chaux 0, 078

Eau 74, 8899

s La forte proportion de brome, ajoute-t-il, l’absence complète d’argent, de cœsium, de lithium, de rubidium et d’iode est une preuve de plus que le lac n’a jamais communiqué avec les océans. » Les parties salines qui, dans les autres mers, sont dans la proportion de 4 p. 100, sont ici de 26 1/4 p. 100. La pesanteur spécifique de la mer Morte dépasse donc d’un sixième celle de l’eau douce. On voit combien la Bible a raison d’appeler ce lac Yâm ham-mélak, « la mer de sel.- » C’est à cause de cette grande densité que l’eau porte le corps d’une façon extraordinaire et qu’il est presque impossible de s’y noyer. Le corps flotte comme un morceau de bois, sans efforts, mais la difficulté qu’on éprouve à bien diriger ses mouvements empêche de nager rapidement. Les éléments corrosifs de l’eau picotent les yeux d’une manière cuisante.

Il est reconnu depuis longtemps que les êtres organisés ne peuvent vivre dans cette mer si justement appelée Morte. Aristote, Meteorologica, 1. III, c. iii, rapporte cette tradition ; S. Jérôme, Comment, in Ezeck., XL vii, t. XXV, col. 473, la confirme. Nous la retrouvons au xii 8 siècle avec le géographe arabe Edrisi, Géographie, trad. Jaubert, t. 1, p. 338. Les voyageurs modernes les plus compétents sont unanimes pour affirmer le fait. Lynch déclare, dans le rapport officiel de son expédition, que, pendant tout le temps qu’il a navigué sur le lac, il n’y a rien vu d’animé, et qu’il a soumis, à son retour en Amérique, de l’eau qui en provenait à un microscope très puissant, sans pouvoir y découvrir le plus petit animalcule ou la moindre trace de substance animale. Cf. Lynch, Narrative, p. 377, note. « L’eau de cette mer, dit M. Lartet, Essai sur la géologie de la Palestine, 1 « partie, Paris, 1869, p. 261, est extrêmement riche en chlorure et en bromure de magnésium, et c’est sans doute à l’abondance de ces sels qu’il taut attribuer l’absence complète, dans cette petite mer, de toute espèce de ces êtres animés qui vivent généralement dans les nappes d’eau salée. Ce qu’il y a de certain, c’est que des animaux accoutumés