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MORÉH (CHÊNE DE) - MORÉH (COLLINE DE)


moly, Itinéraires de la Terre-Sainte, Bruxelles, 1847, p. 386 ; Uri de Biel (1564), « Tombeaux des Patriarches, » ibid., p. "445 ; Barges, Les Samaritains de Naplus, Paris, 18, p. 71 ; Victor Guérin, Samarie, t. i, p. 382 ; Stanley, Sinai and Palestine, Londres, 1871, p. 142, 252, 518-519 ; Couder, Balatah, dans Pales t. Expl. Fund. Quarterly Statetnents, 1877, p. 149. L. Heidet.

2. MORÉH (COLLINE DE) (hébreu : gibeat ham-Môrêh ; Valicanus : Taësaô [iwpaf ; Sinaiticus : Taëaa9a |iwpâ ; Alexandrinus : (Wjiov toO’Aë<ôp ; Vulgate ; collis excelsus), mont de la tribu d’Issachar, près duquel étaient canipés les Madianites, quand Gédéon les battit avec ses trois cents hommes, Jud., vu.

I. Nom et situation. — « Le mont Moréh, » pour la

donné aussi à ces monts. Voir Gelboé, t. iii, col. 157158. — L’identité de la fontaine de Harad avec l’actuelle’aln Djâloud, ou Djalout dans la plupart des écrivains arabes, ne paraît pas contestable : sa situation est indiquée par les récits bibliques et la tradition locale semble l’avoir toujours désignée. Cf. Coran, H, 250252 ; Maçoudi, Les prairies d’or, édit. Barbier de Meynard, Paris, 1864, 1. 1, p. 99-102, 108. Les Arabes, il est vrai, confondent Gédéon avec Saül qui campa aux mêmes lieux, I Reg., xxviii, 4 ; xxix, 1 ; et ce seraient les guerriers de ce dernier qui auraient été choisis quand ils buvaient l’eau à la fontaine. Cf. Jud., vii, 3-6. Ils confondent encore la campagne de Saül contre les Philistins dans laquelle David défit Goliath avec la campagne contre les Philistins dans laquelle le premier roi

352. — Le Djebel Dafyy. D’après une photographie de M. L. Heidet.

version syriaque qui traduit son nom par ramfa’, serait, comme pour la Vulgate, « le Haut-Mont » ou « le Grand-Mont » ; ce serait à peu près l’équivalent de Maspha, « l’observatoire » comme d’autres interprètes l’ont rendu ailleurs. Pour quelques-uns ce serait « la montagne en état de braver les efforts des ennemis » ou « Mont fort » ou encore « le mont de l’Archer », « le mont du Maître ; du Docteur. » Le targum de Jonathan y voit a la colline s’avançant sur la plaine ». — Cette plaine est « la vallée » dans laquelle (bâ-’êmêq) ou sur la lisière de laquelle le texte et la plupart des versions, Jud., vii, 1, placent la colline de Môréh, c’est-à-dire la grande plaine de Jezraèl ou d’Esdrelon, le Merdj ibn-Amér actuel, appelé encore simplement le Merdj, où les Madianites, suivant l’indication positive de l’Écriture, Jud., vi, 35, avaient établi leur camp. — La colline était peu distante de la fontaine de Harad près de laquelle Gédéon était venu, suivant le texte hébreu, camper avec les siens, au mon t Gelboé, puisqu’il peut aller deux fois, dans un espâBë de temps nécessairement fort restreint, de son camp au camp des Madianites. Cf. Jud. vii, 1, 3, 8 ; et vu, 9-10. — Au lieu de Gelboé on lit dans le texte et la plupart des versions Galaad, c’est une erreur des copistes, à moins qu’on ne suppose que ce nom ait été

d’Israël fut défait et tué, et enfin la victoire de Gédéon sur les Madianites avec la victoire de Saül sur les Philistins et celle de David sur Goliath. Djdlout est le nom arabe de Goliath. Cette confusion est fort ancienne puisque en 333, on montrait au pèlerin de Bordeaux, près de Stradelon (Jezraël^ aujourd’hui Zéra iii), « le< champ où David tua Goliath. » Itinerarium a Burdigala Hierusalem usque, Pat. lut., t. viii, col. 790. Cette tradition, malgré la confusion des personnes et des faits ne témoigne pas moins de l’identité de Vaïn Djâloud avec la fontaine Harad de la Bible. — Le « champ » ainsi indiqué par cet itinéraire est l’oud(a’Djâloud, la partie orientale de la vallée de Jezraël dans laquelle était le camp des Madianites, et sur le bord de laquelle s’étendait la colline de Môrèh. L’ouâfa’ou « vallée basse », s’étend sur une largeur de cinq kilomètres, de’Ain Djâloud, au sud, jusqu’au Djebel DaMy (fig. 352) au nord, au pied duquel est Soulam, l’ancienne Sunam près de laquelle était le camp des Philistins, quand ils se préparaient à attaquer Saûl. I Reg., xxviii, 4. — Les Madianites, au temps de Gédéon, avaient établi leur camp au même endroit près de Sunam, au pied du Dal.iy où viendront plus tard les Philistins, et le Djebel Dahij actuel est celui désigné comme l’antique colline Môréh.