Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/655

Cette page n’a pas encore été corrigée
1257
1258
MONTAGNE — MOQUERIE


46. Mont de l’Oiïanse (hébreu : har ham-mashît : Septante : tb à’poc toO Moo9â6). IV Reg., xxiii, 13.

III. Origine ; — Nous n’avons point ici à entrer dans de longs détails sur la formation des montagnes. Rappelons seulement qu’elle se rattache en général à trois causes, qui suffisent pour expliquer l’origine des montagnes bibliques, que nous venons de mentionner. Ces causes sont : 1° Une déformation de l’écorce terrestre, produisant une surélévation plus ou moins étendue. La plupart des chaînes montagneuses ont été ainsi produites à différentes époques géologiques, quelques-unes à intervalles successifs, et ont gardé depuis les premiers âgés leurs caractères dominants. À cette catégorie appartient le massif du Sinaï, qui remonte aux premières assises continentales et a maintenu sa position suréminente pendant la submersion générale des contrées voisines, aux époques crétacée et tertiaire. — 2° Une accumulation de matériaux provenant d’éruptions volcaniques. Les laves vomies par les cratères ont fini par former autour des cônes de projection des amas plus ou moins larges, qui constituent les flancs plus ou moins raides des montagnes. À ce genre appartiennent les monts du Djôlan et du Hauran, à l’est du Jourdain. Le Djebel Hauran, avec sa série de cônes volcaniques, correspond aux montagnes de Basan, Ps.Lxvii (hébreu lxviii), 16-17, et ses éruptions ont donné naissance au singulier pays qu’on appelle le Ledjah, l’ancienne Trachonitide. Voir Auran, t. i, col. 1253 ; Basan, t. i, col. 1486 ; Angob 2, t. i, col. 950. — 3° Le morcellement par érosion d’un massii de terrain, isolant des parties qui demeurent comme des éminences au-dessus du pays environnant. Cl. A. de Lapparent, Leçons de géographie physique, Paris, 1898, p. 708. Il s’agit ici de plateaux que l’action de l’eau a creusés en vallées plus ou moins larges et plus ou moins profondes, de manière à les diviser en hauteurs détachées. Telles sont les montagnes d’Édom et de Moab ; tel le massif méridional de la Judée, etc. Cette troisième cause ne peut devenir efficace que s’il s’est produit, au préalable, un abaissement relatif du niveau de base ; la production d’une montagne par simple érosion est donc toujours subordonnée à un mouvement du terrain. Elle peut d’ailleurs, en s’appliquant aux structures de la première et de la deuxième classe, en transformer absolument le caractère.

IV. Les montagnes dans l’Écriture. — Les termes dont se sert l’Écriture pour désigner les différentes parties de la montagne en font une sorte de personnification : — 1° Hô’S, « la tête, » le sommet. Gen., viii, 5 ; Exod., xix, 20, etc. — 2°’Aznôt, « les oreilles, » allusion possible à quelques saillies de la montagne, se retrouve dans le nom d’une ville Irontière de la tribu de Nephthali, près du Thabor, c’est-à-dire Azanot-Thabor. Jos., xix, 34. — Z°Kâtêf, « l’épaule, » lecôté.î)eut., xxxiii, 12 ; Jos., xv, 8, 10 ; xviii, 16. — 4° Kislôt, « les flancs, » se retrouve également dans le nom d’une ville de la tribu d’Issachar, CésélethThabor ou Casalolh (hébreu : Kislôt Tàbôr ; hak-Kesullô{). Jos., xix, 12, 18. — ¥ ïarhah, € la cuisse » ouïe côté. Jud., Xix, l, 18 ; IVReg., six, 23. — 5° Pour « les côtés », on rencontre aussi : sad, I Reg., xxiii, 26 ; II Reg., xiii, 34 ; sêla’, II Reg., xvi, 13.

— La Bible parle des sources et torrents des montagnes, Deut, , viii, 7 ; des métaux qu’elles renferment en leur sein, Deut., viii, 9 ; des pierres de construction qu’elles fournissaient, III Reg., v, 15 ; II Par., ii, 2 ; des arbres* vignes et herbes qui couvraient leurs flancs, II Par., sxvl, 10 ; des cavernes et sépulcres qui y étaient creusés, Jud., vi, 2 ; IV Reg., xxiii, 16 ; des animaux qu’elles abritaient, I Reg., xxvi, 20 ; Ps. x (hébreu, xi), 2 ; Ps. cm (hébreu, civ), 18, etc. ; de l’écho qui s’y fait entendre, Sap., xvii, 18. Les montagnes, comme les autres parties de l’univers, sont appelées à chanter la gloire de Dieu. Is., xux, 13 ; Ps. cxlviii, 9. Enfin, c’est la solitude des montagnes que Noire-Seigneur choisissait

pour s’abîmer dans la prière, Matth., XIV, 23 ; c’est sur une montagne qu’il promulgua la charte de son royaume, Matth., v, 1 ; qu’il se transfigura, Matth., xvil, 1 ; sur uno petite colline de Jérusalem qu’il consomma la rédemption du monde, Matth., xxvii, 93 ; sur le mont des Oliviers qu’il monta au ciel, Act., i, 9, 12. — Pour les montagnes considérées au point de vue du culte des lausses divinités, voir Hauts-Lieux, t. iii, col. 449. A. Legendé^e.

    1. MONTANO##

MONTANO, MONTANUS. Voir Arias Montano, t. i, col. 953.

    1. MONTFAUCON##

MONTFAUCON (Bernard de), bénédictin, né au château de Soulage dans le diocèse de Narbonne le 13 janvier 1655, mort à Saint-Germain-des-Prës à Paris, le 21 décembre 1741. Après avoir suivi la carrière desarmes pendant quelques années il entra au monastèrede la Daurade de Toulouse et y revêtit l’habit des bénédictins de la congrégation de Saint-Maur. Il fit profession le 13 mai 1676. Après avoir habité les monastères, de Sorèze, de Grasse et de Sainte-Croix de Bordeaux, il vint en 1687 à Saint-Germain-des-Prés. De ses nombreux ouvrages, nous n’avons à mentionner que les deux suivants : La vérité de l’histoire de Jîtdith, in-12, Paris, 1690 ; Hexaplorum Origenis quse supersunt multis Patribus aucliora quam a Flaminio Nobilio et Joanne-Drusio édita fu.crv.nl : ex manuscriptis et ex libriseditis eruit et notis iUustravit D. Bemardûs de Montfaucon, 2 in-f>, Paris, 1713. — Voir dom Tassin, Histoire littéraire de la congr. de Saint-Maur, p, 585 ;  ; Vanel, Nécrologe des religieux de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, p. 199 ; Ch. de Lama, Biblioth. des écrimins de la congr. de S.-Maur (1882), p. 151 ; Ém. de Broglie, Bernard de Montfaucon et les Bernardins^ 2 in-8°, Paris, 1891. B. Heurtëbize.

MOOS (hébreu : Ma’as, « colère ( ?) ; » Septante : Maâç), . fils aîné de Ram et petit-fils de Jéraméel, de la tribu de Juda. Il eut pour frère Jamin et Achar. I Par., ii, 27.

MOPH (hébreu : Môf), nom de la ville Memphis ; dans le texte hébreu. Is., xtx, 13 ; Jer., ii, 16 ; Ezech. xxx, 13, 16 ; Ose., ix, 6. Voir Memphis, col. 954.

    1. MOPHIM##

MOPHIM (hébreu : Mupîm ; Septante : Monupep. ( ?), ’. Alexandrinas : ’Ocpipiv), le huitième des fils de Benjamin énumérés dans la Genèse, lorsque Jacob et sa lamillese rendirent en Egypte. Gen., xlvi, 21. Son véritablenom est douteux. Il paraît être le même que celui qui, est appelé Supham, Num., xxvi, 39 ; Sepham, I Par., vu, 12 ; Sephuphan, I Par., viii, 5. Voir ces divers noms et Suphamites.

    1. MOQUERIE##

MOQUERIE, actes ou paroles par lesquels on témoigne son mépris d’une manière plaisante. La moquerie traite par le ridicule ce qui est attaqué sérieusement par l’imprécation ou l’injure. Voir t. iii, col. 853, 878-La moquerie a des noms différents, suivant qu’elles’adresse à Dieu ou aux hommes.

I. La moquerie envers Dieu (hébreu : lâsôn, Septante : ûêpic). — 1° Le moqueur s’appelle U ?, mot que : les versions rendent par plusieurs termes différents, "Septante : Xoqjuic, « xoXàaroç, àvipioo ; , avoptoç, « iratSevcoc, , aspwv, xoexôç, iuepr^avoj ; Vulgate : dérisor, detractor, illusor, indoclus, pest-ilens, staltus. Se moquer se dit Us ou lus, et nâ’as, |iuXTf|pî(eiv, xataysXà^, racpoÇivstv, âxv.Xiveiv, illvdere, deridere, irritare, incitare. Il estquestion du Je » surtout dans le livre des Proverbes. Les. lêsîm y apparaissent comme des esprits frivoles et sceptiques, qui n’ont que mépris pour les choses de Dieu et tournent en ridicule ceux qui parlent en son nom. Ils sont hautains et arrogants, Prov., xxj, H, 24, nesupportent pas la contradiction, Prov., xiii, 1 ; xv, 12, .