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MONARCHIE — MONNAIE


Moïse, Deut., xvil, 18-20 ; cf. III Reg., xxi ; de plus, toutes les fois qu’il le jugea utile ou nécessaire, il lui intima ses ordres par ses prophètes. Le ministère prophétique donna à la royauté en Israël un caractère spécial qu’elle n’a jamais eu et n’a jamais pu avoir ches aucun autre peuple. Les prophètes furent les interprètes de Dieu auprès de la personne royale, et ils opposèrent une résistance inébranlable, quoique non toujours victorieuse, à ses tentatives de tyrannie, d’idolâtrie et d’abus, de quelque nature qu’il pût être.

Outre ce caractère théocratique, la monarchie israélite eut aussi un caractère démocratique. Le peuple prit une part capitale à l’établissement de la royauté ; les droits du monarque, consignés dans un livre par Samuel, lui furent communiqués et acceptés par lui.

I Reg., X, 24, 25. Quand Israël reconnut David comme roi, il fit alliance, berît, avec lui. Il Reg., II Reg., iii, 21 ; v, 3. Les dix tribus exposent leurs griefs à Roboam et refusent de lui obéir, parce qu’il ne veut pas leur rendre justice. III Reg., xil, 3-20. À l’avènement de Joas, le grand prêtre Joïada renouvela l’alliance, berît, entre le peuple et le roi. IV Reg., Xi, 17. Après la mort de Josias, tombé sur le champ de bataille, le peuple lui donna pour successeur son fils Joachaz. II Par., xxxvi, 1.

III. Ordre de succession. — La royauté fut d’abord élective. Dieu choisit Saûl, I Reg., ix, 15-17, mais il le fit désigner au peuple par le sort et le peuple l’agréa comme roi. I Reg., x, 17-27. Il en fut de même pour David. Le Seigneur l’indiqua d’abord à Samuel, I Reg., xvi, 12-13 ; puis, après la mort de Saûl, la tribu de Juda à laquelle il appartenait, le plaça à sa tête comme roi,

II Reg., H, 4, à Hébron, et plus tard tout Israël lui conféra le même titre. II Reg., v, 1-3. Le premier roi d’Israël, Jéroboam, avait appris par le prophète Achias que Dieu lui donnerait dix tribus, III Reg., XI, 29-30, mais ce fut l’assemblée du peuple qui le proclama roi,

III Reg., xii, 20.

Une fois la monarchie établie, le principe d’hérédité fut naturellement reconnu, selon l’usage général. Aussi, malgré la répudiation que Dieu avait faite de Saûl, son fils Isboseth régna-t-il après la mort de son père sur la majorité des tribus, II Reg., ii, 8-10, et ce ne fut qu’après l’assassinat de ce prince qu’elles se soumirent à David. La couronne semblait revenir de droit à l’aîné, et c’est pourquoi le fils aîné de David, Adonias, y aspirait et fut soutenu par de nombreux partisans. III Reg., I, 5, 9, 24-25. Mais le droit de succession n’était pas encore rigoureusement fixé et, par la volonté de Dieu et le choix de David, ce fut Salomon, plus digne que son frère de la royauté, qui lui succéda. III Reg., i, 2940. La dérogation faite en sa faveur au droit d’aînesse fut approuvée par le peuple. III Reg., i, 40. La succession fut régulière, dans la suite, dans le royaume de Juda, excepté sous les derniers rois, où plusieurs d’entre eux furent imposés par les conquérants, mais la dynastie de David se maintint sur le trône de Jérusalem jusqu’à la captivité de Babylone. Voir Juda (Royaume de) 7, t. iii, col. 1774. En Israël, des révolutions violentes amenèrent plusieurs changements de dynastie. En temps ordinaire, le fils aîné succéda aussi au père dans le royaume du nord. Voir Israël (Royaume d’), t. iii, col. 1000. Lorsque la royauté fut rétablie sous les Hasmonéens, l’ordre de succession fut plus ou moins exactement respecté. Voir Machabéés 1, col. 483. Sur le pouvoir des rois, leur cour, leurs revenus, etc., voir Roi. — Cf. E. Lévy, La Monarchie chez les Juifs en Palestine selon la Bible et le Talmud, in-8°, Paris, 1885.

    1. MONDE##

MONDE (grec : xô<t(j.o ;  ; Vulgate : mundus), mot employé rarement dans l’Ancien Testament et fréquemment dans le Nouveau, dans des significations très diverses.

1° Ancien Testament. — Dans la Vulgate, mundus traduit divers mots hébreux : ’ères, « la terre, » dans Job, xxviii, 24 (Septante : t » )v un’oopocvov xâoav) ; ’ôlâm, dans l’Ecclésiaste, iii, 11, où l’hébreu porte : « [Dieu] a mis aussi dans leur cœur (la pensée de) l’éternité, » comme l’ont rendu les Septante, mais où le latin dit : « Il a livré le monde à leurs disputes ; » le même mot’ôlâm dans Habacuc, iii, 6, colles mundi, où il s’agit dé’  « collines antiques ». Le mot mundus d’Ecclésiastique, xiv, 12, n’a rien qui lui corresponde dans l’hébreu ni dans le grec ; Eccli., xxvi, 21, il répond à l’âv û^ioToiç du grec ; Eccli., xliii, 10, au xiinnoç du grec (rien ne correspond en hébreu, ꝟ. 9). Le mot mundus se lit une fois dans la Genèse latine pour traduire le nom égyptien de $âfenat pa’enéah (voir Joseph 1, t. iii, col. 1668) : « Sauveur du monde, » traduction qui n’est pas littérale. — On voit par là qu’il n’existe dans la langue hébraïque aucun terme qui signifie spécialement le « monde s. L’idée exprimée par ce mot est d’origine grecque et latine. On lit six fois mundus dans le second livre des Machabéés, m, 12 ; vii, 9, 23 ; ma, 18 ; xii, 15 ; xiii, 14, pour désigner Dieu ou la création, son œuvre, et il traduit partout le grec y.daivoc.

2° Nouveau Testament. — Le terme grec x<j<7u.oc signifie tout d’abord « ordre », Iliad, , xii, 223 ; Thucydide, m, 77 ; Xénophon, Œcon., viii, 20 ; ensuite, « ornement, » Iliad., Xiv, 187 ; I Pet., iii, 3 ; cf. mundus muliébris, Ezech., xxiii, 40, et par extension « le monde », à cause sans doute de l’ordre avec lequel le Créateur a disposé toutes ses œuvres et aussi à cause de leur beauté. Voir Sap., vii, 17 ; xvi, 17 (texte grec). Quem x<5<T[iov Græci nomine ornamenti appellarunt, eum nos a perfecta absolutaque elegantia mundum, dit Pline, H. N., ii, 3. Cf. Platon, Gorgias, 1. 1, p. 508. On croit que c’est Pythagore qui a le premier employé le mot x6ay.oi dans le sens de « monde ». — Dans la Vulgate, mundus se dit : — 1. De l’universalité des choses créées, Matth., xvi, 26 ; Luc, xi, 50 ; Joa., viii, 12 ; I Cor., viii, 4 ; Heb., iv, 3 ; ix, 26 ; Apoc, xiii, 8 ; xvll, 8, etc. — 2. De la terre habitée, Matth., iv, 8 ; Rom., i, 8 ; Apoc, xi, 15, etc. ; Joa., i, 10 ; vi, 14 ; xi, 27, etc. — 3. Dans un mauvais sens, de ce qu’il y a de vicieux et de vain parmi les hommes. I Cor., ii, 12 ; iii, 19 ; vii, 33, 34 ; Gal., vi, 14 ; II Pet., i, 4 ; I Joa., ii, 15, etc.

— 4- Des habitants de la terre, II Cor., i, 12, c’est-à-dire des hommes, Matth., xiii, 38 ; Joa., i, 29 ; Rom., iii, 6, etc., en particulier de ceux qui ne sont pas disciples de Jésus, Joa., vii, 4, 7 ; I Cor., i, 21, etc., et aussi des gentils opposés aux Juifs, dans Luc, xii, 30 ; Rom., xi, 15 ; Eph., H, 12. — 5. Il s’entend quelquefois des hommes d’une même génération ou d’une même époque. II Pet., ii, 5 ; Eph., ii, 2. — Pour la création du monde, voir Création et Cosmogonie, t. ii, col. 1101, 1034. — Pour la Fin du monde, voir t. ii, col. 2262.

MONiTOR, saurien long de cinq à six pieds, tenant le milieu entre le crocodile et le lézard ordinaire. C’est l’Hydrosaurus niloticus, commun en Egypte, et qui a existé aussi en Palestine. Voir Lézard, t. ii, col. 226.

    1. MONNAIE##

MONNAIE, pièce de métal précieux, pesée ou frappée, servant au commerce. Elle n’a pas de nom spécial en hébreu. On la désigne en général par les mots késéf, « argent ; » nehôsét, « bronze ; « grec : àpyùpiov, vôjjno-ijia ; Vulgate : aes, argentur », numisma, nummus, pecunia. Les principaux termes employés dans l’Ancien Testament pour désigner les monnaies particulières sont les suivants : 1° Hébreu : iéqr.l ; Septante : aivXoi, Stêpdtx (iov ; Vulgate : siclus. 2° Hébreu : béqa’; Septante : Spaxw, biniou toj 313pâx(AO’j ; Vulgate : dimidium sicli, 1/2 sicle. 3° Hébreu : re&a’; Septante : « taptov o-ixXou ; Vulgate : quarta pars stateris, 1/4 de sicle. 4° Hébreu : gwâh ; Septante oêoXo ;  ; Vulgate, obolus,