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MOLOCH


sages suivants, où, d’après certain -, commentateurs, ils auraient dû lire Moloch : Is., xxx, 3d ; lvii, 5. — Lesmassorètes ont considéré le mot Mlkm, comme nom divin, Milcom, dans trois passages seulement, I (III) Reg., xt, 5, 33, et II (IV) Reg., xxiii, 13. Ils ont lu Malkam, « leur roi, » dans plusieurs endroits où divers critiques lisent Milcom. II Sam. (II Reg.), xii, 30 (Septante : MoXxôf. toî-paffiXÊioi ; ) ; I Par., xx, 2 (Septante : MoX/bp. toû’Pcmti-X £wç) ; Jer., xlix, 1, k Cf. Amos, I, 15 (Septante : oi(3a<ji>£’.î)> Amos, v, 26 ; Soph., i, 5. D’après les Septante (toj PeunXéwç a-JTôv), la Vulgate et divers critiques modernes, dans ce dernier passage, il s’agit du dieu Moloch et non du roi, et cette opinion est fort probable. Sur Amos, i,

308. — Stèle votive à Moloch-Baal. Haut. : 0-20 ; larg. : 0-14.

Musée Lavigerie à Saint-Louis de Cartbage.

On y lit : Gippe de Moloeh-Baal ; vœu fait par Bod-Astaroui,

fila de Bod-Melqarth, etc.

15, les sentiments sont très partagés : les uns traduisent : « leur roi (des Ammonites) sera emmené en captivité ; » les autres : « Milcom (ou Moloch) sera emmené captif. » On peut alléguer en faveur de cette dernière explication que le passage semblable de.Jérémie, xlix, 3, s’applique certainement à Moloch. Dans Amos, v, 26, au contraire, l’interprétation de Milkam par Moloch, au lieu de « votre roi », souffre plus de difficultés. Les anciens commenta-, teurs ont généralement vu dans ce passage une allusion à l’idolâtrie des Israélites dans le désert du Sinaï et supposé qu’ils y avaient adoré Moloch. Les Septante, Aquila, la Vulgate, la Peschito ont rendu Malkekém par Moloch. Cf. Act., vii, 43. Beaucoup de modernes adoptent une autre explication et, au lieu de « tente de Moloch », traduisent Sikkuth (ou Sakkuth), « votre roi. « Voir Kion, t. iii, col. 1892.

Le mot mélék ou mélech entre comme élément composant dans un grand nombre de noms propres, chez tous les peuples sémites, et il y a lieu de croire que

dans beaucoup de cas, c’est de Moloch ou d’un dieu considéré comme roi qu’il s’agit, par exemple, dans les stèles votives de Carthage (fig. 308, 309), quoiqu’on puisse soutenir que dans certains noms Mé lech doive s’entendre du roi régnant. Sennachérib, dans le Prisme de Taylor, mentionne un roi édomite appelé Malik-rammu. Eb. Schrader, Die Keilimchrtften und das dite Testament, 1872, p. 57. Dans l’onomastique phénicienne, plusieurs noms propres renferment aussi l’élément Mlk, Malkyathon, Abdmalk, Bodmalk, etc. Voir M. A. Levy, Phônizischer Wôrterbuch, 1864, p. 28, 35 ; Id., Phônizische Studien, t. iv, 1870, p. 82. Cf. M. de Vogué, Stèle de Yehavmélek, roi de Gebal, Paris, 1875, p. 6. Chez les Hébreux eux-mêmes, nous rencontrons MalkUû’a (Melchisua), I Reg., xiv, 49 ; Malkiram (Melchiram), I Par., m, 18 ; 18 ; Natanmélék (Nathanmélech), IV Reg., xxiii, . 11 ; Regem mélek (Rogommélech), nom d’un Juif babylonien, Zach., vii, 2. Ébedmélek (Abdémélech), mentionné Jer., xxxix, 16, était Éthiopien. Il est possible que dans, la catégorie de noms hébreux Mélek désigne Jéhovah^ « ..A

tv). ?.$ i pî i &r,

309. — Autre stèle votive à Moloch-Baal. Haut. : 0-32 ; larg. : 0-18, .

Musée Lavigerie à Saint-Louis de Carthage.

On y lit : Cîppe de Moloch-Baal ; vœu fait par Magon,

fils d’Adonibaal, fils de Magon, fll9 de Bod-Astharoth, etc.

considéré comme le roi de son peuple. Cf. Is., vi, 5, où. le Dieu d’Israël est appelé ham-mélek, « le roi. » II. Culte. — Moloch était le dieu des Ammonites.

III Reg., xi, 5, 7, 33} IV Reg., xxiii, 13. Cf. Amos, i, 15 ( ?), Des prêtres particuliers étaient attachés à son culte, , Jer., xlix, 3, mais nous n’avons aucun détail sur la manière dont ils l’honoraient. C’est par l’histoire de l’idolâtrie en Israël que nous savons qu’on lui offrait des. victimes humaines et surtout des enfants. On « faisait, passer », hé’ëbîr, les enfants par le feu et on les consumait en l’honneur du dieu, Lèv., xviii, 21 ; Jer., xxxii, 35 ; Ezech., xx, 26, à qui ils servaient de nourriture. Ezech., xvi, 20 ; xxiii, 37 (lé’ëkôl, le’oklah ; Vulgate ad devorandum). Le Lévitique interdit sévèrement ce : rite barbare. Lev., xviii, 21 ; xx, 2, 3, 4, 5.. Cf. Deut., . xviii, 10. Il n’en fut pas moins pratiqué plus d’une fois, dans le royaume d’Israël, IV Reg., xvii, 17, et même dans le royaume de Juda. IV Reg., xxiii, 10 ; Is., lvii, 5 ; Jer., vii, 30-32 ; xix, 1-13. Cf. Ps. cv (cvi), 37-38 ; Ezech., xvi, 20-21 ; xxiii, 37-39. Les rois eux-mêmeseurent la cruauté d’offrir ainsi leurs fils à Moloch : c’est, ce que fit Achaz, roi de Juda, IV Reg., xvi, 3 ; II Par.„ xxviii, 3 ; c’est ce que fit aussi son petit-fils Manassé..

IV Reg., xxi, 6. Ces sacrifices s’accomplissaient à Topheth (voir Topheth), dans la vallée de Géennom (t. hl, col. 153), ce qui, du temps de Notre-Seigneur, avait fait donner le nom de cette vallée, transformé en-fésvva ou,