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MOÏSE

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spéciale en récompense de leur fidélité et de leur courage. Exod., xxxii, 20-29. Voir col. 202.

Le lendemain, Moïse reprocha au peuple son crime et s’engagea à en obtenir de Dieu le pardon. Étant remonté vers le Seigneur, il sollicita l’oubli de la faute, préférant plutôt être effacé du livre des vivants. Le Seigneur promit à Moïse son assistance pour l’accomplissement de sa mission, mais refusa de pardonner aux coupables. Exod., xxxii, 30-35. Il tiendra ses promesses, mais il menace d’abandonner son peuple. Celui-ci se mit à pleurer. Dieu exigea la continuation du deuil. Moïse transporta sa tente hors du camp, où le peuple allait le consulter et où Dieu se manifestait à Moïse face à face. Exod., xxxiii, 1-11. (Ce récit est enchevêtré.) Moïse intervient de nouveau auprès de Dieu et le supplie dé ne pas l’abandonner et de l’aider dans l’accomplissement de sa mission. Dieu cède à sa sollicitation et lui révèle sa gloire comme preuve qu’il le protège et qu’il ne délaisse pas son peuple. Exod., xxxiii, 12-23. Voir t. iii, col. 251.

Après avoir ainsi rendu sa grâce à son peuple coupable, Dieu voulut renouveler l’alliance violée par l’adoration du veau d’or. Il dit à Moïse de tailler deux tables de pierre pareilles aux premières et de monter seul le lendemain matin auprès de lui. Moïse obéit à son ordre et monta avec les deux tables. Exod., xxxiv, 1-4. Unrabbin a imaginé que Moïse s’était enrichi par les déchets de ces tables, taillées dans des matériaux fort précieux. Mais un autre rabbin expliquait autrement la richesse de Moïse ; il disait que Dieu lui découvrit dans sa tente une mine de pierres précieuses et de perles. Talmud de Jérusalem, traité Scheqalim, v, 2, trad. Schwab, Paris, 1882, t. v, p. 295. Dieu descendit dans la nuée, et Moïse le priait humblement d’effacer les iniquités de son peuple. Dieu renouvela ses promesses, promulgua de nouveau le décalogue et résuma les ordonnances du culte qu’il imposait. Exod., xxxiv, 5-26. Moïse écrivit ces parolesde l’alliance et demeura surleSinaï quarante jours et quarante nuits sans manger ni boire. Exod, , xxxiv, 27, 28 ; Deut., ix, 18, 25 ; x, 10. Il descendit de la montagne avec les deux tables écrites de sa main. Des rayons de lumière partaient de son visage, depuis qu’il s’était entretenu avec Dieu, et il l’ignorait. Aaron et les anciens d’Israël n’osaient l’approcher. Moïse les convoqua avec le peuple et leur communiqua les ordres qu’il avait reçus de Dieu. Moïse couvrit ensuite son visage d’un voile, qu’il enlevait pour parler à Dieu et qu’il remettait pour converser avec les Israélites. Exod., xxxiv, 29-35. Cf. II Cor., lu, 7, 13-16. La Vulgate disant que Moïse était cornutus, on a pris l’habitude de le représenter avec des cornes sur le front, en donnant à ce mot un sens qu’il n’a pas. Moïse renouvela les prescriptions relatives au tabernacle, aux vases sacrés et aux vêtements sacerdotaux. Les Israélites offrirent volontairement et surabondamment les matériaux nécessaires que des ouvriers habiles mirent en œuvre. Exod., xxxv, 4-xxxix, 42. <Juand tout fut achevé, Moïse bénit le peuple. Exod., xxxix, 43. Dieu lui donna ensuite ses ordres pour la -consécration du tabernacle et des prêtres. Moïse les « xécuta fidèlement, érigea le tabernacle, le plaça dans l’arche, disposa tous les instruments du culte, et Dieu vint habiter le tabernacle. Exod., XL, 1-36. De ce tabernacle, Dieu promulgua les lois sur les sacrifices. Lev., i-vn. Il régla aussi ce qui concernait la consécration d’Aaron et de ses fils. Moïse leur imposa les vêtements sacrés, oignit Aaron, Eccli., xlv, 18, et tous les objets du culte, et offrit un triple sacrifice pour la consécration des prêtres. Il ordonna enfin à ces derniers de demeurer dans le tabernacle pendant sept jours. Lev., vm. Le huitième jour, les prêtres inaugurèrent leurs fonctions. Lev., ix. Les deux fils aines d’Aaron, Nadab et Ahiu, furent dévorés par le feu pour avoir mis un feu profane dans leurs encensoirs. Moïse fit porter leurs cadavres ihors du camp et dél’endi de prendre le deuil. Lev., x,

1-7. Dieu promulgua â Moïse et à Aaron les lois relatives à la pureté. Lev., xi-xv. Il communiqua à Moïse seul les rites de la fête de l’expiation, Lev., xvi, voir t. H, col. 2136-2139, les lois de la sainteté, Lev., xvii-xxvi, et quelques autres lois. Lev., xxvii. Les rabbins concluent de Lev., xxiii, 44, que Moïse institua parmi les Israélites l’usage de lire le Pentateuqué, les samedis, jours de fêtes, néoménies et jours de demi-fêtes, Talmud de Jérusalem, traité Meghilla, iv, 1, trad. Schwab, Paris, 1883, t. vi, p. 247.

Le premier jour du second mois de la deuxième année après l’exode, Dieu ordonna à Moïse de faire le dénombrement du peuple, tribu par tribu, sauf celle de Lévi. Num., i. Sur le procédé suivi par Moïse dans ce dénombrement selon les rabbins, voir Talmud de Jérusalem, traité Sanhédrin, i, 4, trad. Schwab, Paris, 1888, t. x, p. 241-243. Dieu régla aussi l’ordre des campements et des marches. Num., Ji. Il associa les lévites aux prêtres, en ordonna le dénombrement et détermina leurs fonctions propres. Num., iii, 5-iv, 49. Voir col. 205-207. Diverses lois particulières furent encore promulguées. Num., v, vi. Les chefs des douze tribus firent des offrandes au tabernacle. Num., vii, 1-88. Quand Moïse entrait dans le tabernacle, il entendait la voix de Dieu qui lui parlait du propitiatoire. Num., vii, 89. Il lui indiqua à quelle place il fallait mettre le candélabre et lui décriait les rites de la consécration des lévites, et fixa la durée de leur ministère. Num., vin. Quand l’époque de la célébration de la seconde Pâque fut venue, Dieu renouvela ses ordonnances relatives à cette fête et régla quelques particularités de la solennité. Num., IX, 1-14. Il détermina aussi les signaux du départ et de l’arrêt dans les campements. Num., ix, 15-x, 10.

3° Les campements dans le désert, — Le vingtième jour du même mois, les Israélites quittèrent le Sinaï et vinrent camper au désert de Pharan. Num., x, 11-28. Moïse invita Hobab à s’associer au peuple d’Israël et à lui servir de guide dans le désert. Num., X, 29-32. Voir t. iii, col. 725-726. Pendant trois jours, les Israélites marchèrent guidés par l’arche, et Moïse priait au départ et à la halte. Num.. x, 33-36. Le peuple fatigué de la marché s’irrita contre le Seigneur, qui mit le feu à l’extrémité du camp. Deut., IX, 22. Il recourut à Moïse, qui intercéda pour lui auprès du Seigneur, et le feu s’éteignit. Num., xi, 1-3. La troupe des Égyptiens qui s’était jointe aux Israélites se dégoûta de la manne et se prit à regretter les viandes de son pays. Elle entraîna Israël dans sa convoitise. Moïse entendant les pleurs de ses frères se plaignit vivement au Seigneur irrité, préférant la mort à la lourde charge qu’il lui avait imposée. Dieu fit convoquer soixante-dix anciens et annoncer au peuple pour le lendemain la viande nécessaire à l’alimentation de tous pendant un mois entier. Pour vaincre l’incrédulité de Moïse, il lui assura que sa parole est toute-puissante ; Moïse convaincu fit choisir soixante-dix anciens et les plaça auprès du tabernacle ; Dieu leur communiqua une part de l’esprit qu’il lui avait donné à lui-même. Moïse ne fut pas jaloux des dons prophétiques faits à Eldad et Médad, et il répondit à Josué que son désir était de voir le peuple entier prophétiser. Num., xi, 4-30. Des cailles vinrent une seconde fois rassasier le peuple, qui fut puni de sa gourmandise. Num., xi, 31-34 ; Deut., ix, 22 ; Ps. lxxviii, 25-31. Voir t. ii, col. 33-34.

Marie et Aaron eux-mêmes parlèrent contre Moïse à cause de sa femme qui était Éthiopienne. Les commentateurs se sont demandé quelle était cette femme éthiopienne de Moïse. Quelques-uns ont cru qu’après la mort de Séphora, Moïse avait réellement épousé au désert une autre femme d’origine éthiopienne, et ils ont rapporté à ce mariage la légende de Moïse ayant, d’après Josèphe, Ant. jud., X, ii, pris pour femme la fille du roi d’Ethiopie. Voir t. ii, col. 2013-2014. Mais