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MISCHNA

MISÉRICORDE

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51. Kinnim, sur les sacrifices de pigeons faits par les pauvres.

vi. sixième obdre ou Sédér tohorôp, « ordre des purifications : »

52. Kelim, sur la purification des ustensiles.’53. Ohaloth, sur la purification d’une habitation, surtout après un décès.

54. Negaim, sur les lépreux.

55. Para, sur la vache rousse.

56. Tohoroth, sur différentes sortes de moindres impuretés.

57. Mikvaoth, sur l’eau qui convient aux purifications.

58. Nidda, sur les impuretés de la vie du mariage.

59. Machschirin, sur les impuretés causées par les liquides tombant sur les fruits. Lev., xi, 34, 38.

60. Sabim, sur les flux de pus ou (le sang.

61. Tebul Yom, « c le baigné du jour, » sur l’impureté qui demeure jusqu’au coucher du soleil même pour celui qui s’est baigné.

62. Yadayim, sur le lavement des mains.

63. Dkzin, sur la purification des fruits.

III. Auteurs de la Mischna. — 1° Quand Jérusalem eut été prise et le Temple ruiné, les docteurs juifs comprirent que le rôle politique de leur nation était terminé. Il cherchèrent alors à consolider leur unité religieuse en consacrant tous leurs efforts à l’étude de leurs lois et de leurs traditions. La Mischna fut le résultat de cette activité. Cette compilation cite environ cent cinquante docteurs, la plupart assez rarement, d’autres dans presque tout les traités, les uns tenant pour l’affirmative dans une question, les autres pour la négative. — 2° La comparaison des textes et la manière dont sont habituellement groupés les interlocuteurs permet de distinguer quatre générations successives da docteurs : Première génération, de 70 à 100 : R. Jochanan ben Sakkai, K. Zadok, R. Chananja, chef des prêtres, R. Éliézer ben Jakob. — Seconde génération, de 100 à 130 : R. Gamaliel il, cité 84 fois ; R. Josua ben Chananja, cité 146 fois ; R. Éliézer ben Hyrcanos, cité 324 fois ; R. Ismaël, cité 71 fois ; R. Akiba ben Joseph, cité 278 fois, voir Akiba ben Joseph, t. i, col. 329 ; R. Tarphon, cité 51 fois, etc.

— Troisième génération, de 130 à 160 : R. Juda ben Élai, cité 609 fois ; R. José ben Chalephta, cité 335 fois ; R. Meir, cité 331 fois ; R. Simon ben Jochai, cité 325 fois ; R. Simon ben Gamaliel, cité 103 fois, etc. — Quatrième génération, de 160 à 200 : R. Juda han-Nasi, cité 37 fois, voir Juda han-Nasi, t. iii, col. 1777 ; R. José ben Juda Élaï, cité 14 fois. Ces docteurs enseignaient dans les écoles fondées à Séphoris et à Tibériade. — 3° La date des autorités citées dans la Mischna permet de conclure qu’elle a été rédigée par écrit vers la fin du second siècle. Cette rédaction est attribuée à R. Juda han-Nasi, surnommé Je Saint. Mais comme ce docteur a dû certainement avoir à sa disposition autre chose que des sources purement orales, on est amené à penser qu’il existait déjà des recueils écrits datant de la seconde et de la troisième génération des docteurs. Saint Épiphane, Hxr. xxxui, 9, t. xli, col. 563, distingue quatre êevrep<i<rsi{ des Juifs : celle de Moïse, c’est-à-dire le Deutéronome, celle de R. Akiba, celle de Juda et celle des Asmonéens, probablement la codification entreprise par Jean Hyrcan, pour fixer les doctrines des pharisiens. Il en est question dans Megillath Taanith, 10. Cf. Deronbourg, Essai de restitution de l’anc. rédaci.de Masséchèt Kippourim, dans la Revue des études juives, Varis, 1883, t. vi, p. 41.

IV. La Tosephta. — C’est un recueil, surtout aggadiste, <}ui a été ajouté à la Mischna, d’où son nom de fôséftà’, a addition. » La matière en appartient à l’époque des docteurs de la Mischna et la division par traités est la même ; seuls les traités 39, 49, 50, 51, font défaut. Ce xecueil est assez étroitement apparenté à la Mischna, dont il prétend être le complément. Les rédacteurs ont utilisé des sources antérieures à la Mischna ; ils citent

certains documents d’une manière plus complète ; par contré, ils allèguent des autorités postérieures aux docteurs de la Mischna. Us sont donc de date plus récente que ces derniers. — Sur la Gémara et les commentaires de la Mischna, voir Taimud.

V. Valeur de la Mischna. — La Mischna, « répétition de la Loi, » finit par devenir pour les Juifs une seconde loi dont l’importance dépassait celle de la première. Beaucoup de pharisiens envisageaient déjà les choses de cette manière au temps de Notre-Seigneur, qui le leur reproche sévèrement. Matth., xv, 2, 3 ; Marc, vii, 5, 8. Ce faux jugement ne fit que s’accentuer avec le temps. La Mischna se contente de rapporter les opinions des docteurs célèbres par rapport à la pratique de la Loi. Celle-ci n’avait pu entrer dans tous les détails. Il était donc bon que des hommes sages intervinssent pour fixer ceux qui avaient besoin de l’être. Seulement ils tombèrent trop souvent dans la minutie et l’arbitraire. Leurs règles, avec leurs multiples prescriptions, finirent par occuper dans les préoccupations des Juifs autant de place qu’elles en avaient dans l’enseignement oral ; la Loi, courte et lumineuse, disparut ainsi comme étouffée par les broussailles de la haie au moyen de laquelle on prétendait la protéger. Ce fut un très grave inconvénient pour la religion juive, qui, au lieu d’être un culte « en esprit et en vérité », se réduisit, pour beaucoup, à un vain formalisme, aussi onéreux à pratiquer qu’impuissant à sanctifier, Matth., xxiii, 4 ; Luc, xi, 46 ; Act., xv, 10. Néanmoins la Mischna est pour nous une source très précieuse de renseignements. Elle nous fait connaître, avec les détails les plus circonstanciés, ce qu’était la vie juive à l’époque de Notre-Seigneur. Comme les traditions consignées dans ce livre se transmettaient depuis les anciens âges, nous trouvons là des éclaircissements sur la manière dont on comprenait et dont on pratiquait beaucoup de prescriptions légales, sur lesquelles la Sainte Écriture ne contient que de brefs articles. Bien des minuties, sans doute, sont de date relativement récente, et bien des décisions représentent des opinions particulières plutôt que des traditions autorisées. « Bien que la Mischna soit plus épurée » que la Gémara, qui en est le commentaire, « les passages de l’Écriture n’y sont guère souvent expliqués selon le sens littéral. On les a accommodés aux préjugés de la tradition, pour autoriser les décisions de leurs docteurs. » R. Simon, Hist. crit. du Vieux Testament, Amsterdam, 1685, p. 372. Cf. Cornely, Inlroduct. in U. T. libros sacros, 1. 1, Paris, 1885, p. 595. Il n’en est pas moins vrai que les traités de la Mischna sont d’un secours très utile pour l’intelligence d’un bon nombre de passages de l’Ancien et du Nouveau Testament. Les traités sont d’ailleurs assez courts, bien divisés et par conséquent d’une consultation facile.

VI Bibliographie. — La Mischna a été traduite en latin et annotée par G. Surenhusius, Mishna sive totius Hebrseorum juris systema, 6 in-fol., Amsterdam, 16981703 ; en allemand, par Rabe, in-4°, Anspach, 1760-1763 ; on a aussi édité The Mischna on which the Palestinian Talmud rests, Cambridge, 1883, et Mischnajoth, Die sechs Ordnungen der Mischna, Berlin, 1887-1898. — Sur le texte même, voir Frankel, Rodegetica in Mischnam, Leipzig, 1859 ; Additamenta et index, 1867 ; J. Briill, Einleitung in die Mischnah, Francfort, 1876-1884 ; Weiss, Zur Geschichte der judischen Tradition, Vienne, 18711891 ; Derenbourg, Les sections et les traités de la Mischnah, dans la Revue des Études juives, Paris, 1881, t. iii, p. 205-210 ; Schûrer, Geschichte des judischen Volkes im Zeit J. C, Leipzig, 1901, t. i, p. 113-125.

H. Lesêtre.
    1. MISÉRICORDE##

MISÉRICORDE (hébreu : hanndh et hannôf, (ehinnâh, fahânûnîm, mots dérivés du verbe hânan, « avoir pitié ; » héséd, rahâmim et en chaldéen : rahàmîn, « entrailles, s voir t. ii, col. 1818 ; Septante : sXeoç, oïx-