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MIROIR — MISAEL


<ju’on verse, » xre fusi sunt, « sont fondus en airain. » Cette conception d’un ciel qui ressemble à un miroir de métal répond à la double idée que se faisaient les anciens d’un ciel plus ou moins solide, voir Firmament, t. ii, col. 2280, cf. Deut., xxviii, 23, et en même temps d’un ciel lumineux, éclairé par l’éclat du soleil et des astres et brillant comme un miroir poli. — Isaïe, iii, 23, mentionne, parmi les atours des femmes de Sion, les gilênîm, spécula. Le mot est employé une autre fois au singulier, gilldyôn, Is., toi, 1, pour désigner une tablette polie sur laquelle on écrit. II se rattache à la racine gâlâh, « être lisse. » Les miroirs ne pouvaient manquer de figurer parmi les nombreux objets de toilette qu’énumère le prophète. Les Septante traduisent par 81 « çavî| Xaxwvai, sortes de vêtements diaphanes et transparents de Laconie, comme les étoffes de Cos dont parlent Pline, H. N., xi, 26 ; Horace, i>at. i, ii, 101 ; Sénèque, De beneftc., 10, etc. La racine gâlàh

296. — Grecque se regardant dans un miroir. Terre cuite de Tanagra. D’après la Gazette archéologique, t. iv, 1878, pi. 10.

signifie aussi, en hébreu et en arabe, « être net, dénudé. » Rosenmûller, Jesajee vaticin., Leipzig, 1810, t. i, p. 130-131, défend l’étymologie adoptée par les Septante. La première est généralement préférée. — Au livre de la Sagesse, vii, 26, la sagesse est présentée comme le « miroir sans tache » de la majesté de Dieu. Cette sagesse, qui vient de Dieu et qui gouverne l’âme de l’homme, reproduit en effet en quelque manière les attributs divins. Mais, quoique le miroir soit sans tache, ce n’est encore qu’un miroir, et, comme remarque saint Paul, I Cor., xiii, 12, en cette vie, nous ne voyons les choses divines que « par un miroir », c’est-à-dire par une vision intermédiaire et imparfaite. Quelques auteurs ont pensé que saint Paul fait allusion ici, non au miroir, mais au specular, substance transparente, pierre, corne, ivoire, etc., que les anciens mettaient aux/ fenêtres en guise de vitres. Cf. Odyss., xix, 563 ; Pline ; H. N., xix, v, 23 ; Martial, viii, 14, etc. On lit dans Terlullien, Deanim., 53, t. ii, col. 741 : « La lumière des choses est confuse pour l’âme, comme à travers un specular de corne. » Saint Paul voudrait dire alors que nous voyons les choses divines comme à travers une substance qui ne laisse passer qu’une lumière incomplète et confuse. Mais l’Apôtre se sert du mot ïaanzpov, qui a toujours le sens de miroir. Cf. Pindare, Nem., vii, 14 ; Josèphe, Ant. jud., XII, ii, 10, etc. Le vitrage en pierre spécu laire se nomme en grec àfoir-rpa. — Enfin saint Jacques i, 23, compare celui qui écoute la parole de Dieu et ns la pratique pas, à « un homme qui regarde son visage dans un miroir et qui, après s’être regardé, s’en va et oublie aussitôt quel il était ». Ni l’un ni l’autre ne tirent parti de la connaissance qu’ils ont acquise. A. l’époque où écrivaient les deux Apôtres, l’industrie grecque fabriquait des miroirs de grande beauté. Il y avait des miroirs en forme de disques, avec une face convexe soigneusement polie, et une surface concave ornée de figures gravées au burin. Ces miroirs avaient un manche sculpté qui permettait de les tenir à la main, ou une sorte de socle au moyen duquel on les posait sur un meuble. Différentes peintures et des figurines (fig. 296) représentent des femmes se regardant au miroir. Cf. une peinture de Cumes, dans Monumenti an~ tichi, in-f", Milan, 1839, t. i, vis-à-vis la col, 955 ; J. E. Middleton, Engraved Gems, in-4°, Cambridge, 1891, pi. I, n. Il et p.. vu. D’autres miroirs faisaient partie d’une boite en forme de disque ; le couvercle, orné de figures en basreliefs à l’extérieur, présentait à l’intérieur une surface polie et argentée qui se relevait verticalement et réfléchissait les images. Cf. M. Collignon, Manuel d’archéologie grecque, Paris, s. d., p.’346-354. Quand il écrivait aux Corinthiens, saint Paul avait eu l’occasion de voir ces différentes sortes de miroirs à Athènes et dans les villes de Grèce et d’Asie Mineure qu’il avait parcourues.

Voir J. de Witte, Les miroirs chez les anciens, in-8°, Bruxelles, 1872 ; Baumeister, Denkmàler des clasisscheti AUerthums, 3 in-4°, Munich, 188M888, t. iii, p. 16901693 ; Mylonas, ’EXXvrvmà xa-rou-rpa, in-8°, Athènes, 1876 ; Ed. Gerhard, Etruskische Spiegel, 4 in-4°, en 5 vol., Berlin, 1843-1867 ; Id., Ueber die Metallspiegel der Etrusker, 2 part, in-4°, Berlin, 1838-1860 ; Wilkinson, Manners and customs of the ancient Egyptians, édit. Birch, t. ii, p. 350-351 ; Dumont, Miroirs grecs ornés de figures ou de traits, dans les Monuments grecs de l’Association des études grecques, 1873 ; Guhl et Koner, Leben der Griechen und Rbmer, 6e édit., in-8°, par fi. Engelmann, Berlin, 1893, p. 317, 746, ’747.

H. Lesêtre.
    1. MISAAM##

MISAAM (hébreu : Mis’àm ; Septante : MciraaX), fils d’Elphaal, de la tribu de Benjamin. I Par., viii, 12.

    1. MISACH##

MISACH (hébreu : Mêsak ; Septante : Mkt « x), nom chaldéen donné à Misaël, un des trois compagnons de Daniel. Dan., i, 7 ; ii, 49 ; iii, 12. Ces jeunes Israélites ayant été choisis pour être élevés à la cour du roi Nabuchodonosor, leur nom fut changé selon la coutume du pays. Voir Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iv, p. 277. On a donné du nom de Misach les étymologies les plus diverses. Toutes les explications fondées sur le sanscrit et le perse doivent être rejetées, puisque le mot est chaldéen. Pour l’histoire de Misach, voir Misaël 3.

    1. MISAEL##

MISAEL (hébreu : MiSd’êl, « qui est ce que Dieu est » ), nom de trois Israélites.

1. MISAEL (Septante : Miaar^ ; UaraSiri, Alexandrinus ; Mio-aSaî dans Lev.), fils d’Oziel, de la tribu de Lévi. Exod., vi, 22. Oziel était l’oncle d’Aaron et de Moïse.

MJuand Nadab et Abiu, fils d’Aaron, eurent été frappés de mort pour avoir mis un feu étranger dans leur en-, censoir, Moïse ordonna à Misaël et à son frère Élisaphan d’emporter leurs cadavres du sanctuaire en dehors du camp et il les y transportèrent vêtus de leur tunique de lin. Lev., x, 4-5.

2. MISAEL (Septante : MiiraïjX), un des Israélites qui étaient placés à la gauche d’Esdras, lorsque ce dernier lut la loi au peuple sur un marchepied de bois dans la place située devant la porte des Eaux. II Esd., viii, 4.