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MINE

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rant à peser l’or et l’argent. — Salomon met dans le Temple 300 petits boucliers d’or du poids de 3 mines chacun. I (III) Reg., x, 17. La Vulgate donne pour le revêtement d’or de chacun 300 mines, ce qui est un poids exagéré. C’est évidemment une erreur de transcription ou de traduction. — Les chefs de famille, pour la reconstruction et l’ornementation du temple, après la captivité, offrent entre autres 5000 mines d’argent, suivant I Ésd., ii, 69 ; 2000 mines suivant II Esd., vii, 72. Simon Machabée envoie aux Romains un bouclier d’or du poids de 2C00 mines, 1 Mach., xiv, 24, de 1000 mines suivant I Mach., xv, 18. — Les Hébreux se servaient pour la mine du poids en usage chez les peuples voisins, en particulier du système babylonien. Ezéchiel, xlv, 12, évalue la valeur monétaire de la mine dans un texte reproduit d’une façon différente, dans l’hébreu et dans les Septante. Le texte hébreu qui est suivi par la Vulgate porte : vingt sicles, vingt-cinq sicles et quinze sicles, c’est-à-dire soixante] sicles font une mine. Les Septante disent que cinquante sicles font une mine. D’après l’hébreu, la mine vaudrait donc environ 852 grammes let d’après les Septante environ 710 grammes. Josèphe, Ant. jud., XIV, vii, 1, dit que la mine juive valait de son temps deux livres romaines et demie, c’est-à-dire environ 1068a r 65, ce qui est un peu plus que la mine babylonienne de poids fort. Ailleurs, Ant. jud., III, ii, 7, il évalue le poids du chandelier d’or à 100 mines, or, nous savons qu’il pesait un talent. Exod., xxv, 39. La mine serait donc ici le centième du talent. Ce serait dans ce cas une mine pesant la moitié de la précédente, c’est-à-dire environ le poids de la mine babylonienne légère ou 509 grammes. — La mine n’est mentionnée qu’en une seule circonstance dans le Nouveau Testamen t C’est dans une parabole de Notre-Seigneur rapportée par saint Luc, XIX, 13, 16, 18, 20, 24, 25. En voir l’explication, Jésus-Christ, 3e groupe de paraboles, 1°, t. iii, col. 1495.

II. La mine chez les Chaldéo-Assyriens. — La mine est mentionnée dans les documents chaldéens dès le XXe siècle avant J.-C. Il en est plusieurs fois question dans le code de Hammourabi. Voir Scheil, La loi de Uammourabi, in-18, Paris, 1904, n. 24, p. 6 ; n. 188, p. 41. La mine est divisée en tiers et en demies, ibid., p. 43, 48. Il s’agit toujours dans ces textes de mines d’argent. Dans les lettres découvertes à Tell el-Amarna, il est question de mines d’or. Voir Monnaies. Les contrats de toutes les époques mentionnent les prix des esclaves, des maisons, etc., en mines d’or et d’argent. E. Babelon, Les origines de la monnaie, in-18, Paris, 1897, p. 56-57.

Les Chaldéo-Assyriens faisaient usage de deux systèmes de poids, dont l’un était exactement le double de l’autre. Chacun de ces deux systèmes avait les mêmes unités : le talent qui valait 60 mines, et la mine qui valait 60 sicles. La série forte ou lourde était appelée poids du roi, la série faible ou légère, poids du pays. Dans la série forte, la mine pesait environ 1009s r 20, dans la série faible 5040 r 60. Mais si le système des divisions était partout le même, le poids varia suivant les époques et suivant les parties de l’empire ; aussi dans l’indication des pesées a-t-on soin d’indiquer qu’il s’agit de mines du roi Doungi, de mines de Babylone ou de mines de Charcamis. Sur le poids on trouve parfois ces indications avec le nom du fonctionnaire qui les vérifiait. Fr. Lenormant, E. Babelon, Histoire ancienne, 9e édit., in-4°, Paris, 1887, t. v, p. 190-191. On possède dans les musées des poids ayant la valeur des multiples ou des sousmultiples de la mine, ils ont la forme de lions (fig. 290), ou de canards ou d’autres animaux. Cf. Fr. Lenormant, E. Babelon, Rist. anc., t. iv, p. 229 ; t. v, p. 190. Les Grecs adoptèrent la mine avec le talent ; la mine était la soixantième partie du talent, mais elle était divisée en 100 drachmes ; le slatère ou didrachme valait 1/50 de

mine.- Le poids de la mine varia selon les temps et les pays, la mine de Phidon d’Argos pesait 637 grammes. Dans les systèmes eubéens et athéniens primitifs, elle pesait 873 grammes. Rien qu’à Athènes on trouvait sept poids différents de la mine. La mine solonienne pesait 436V 60, la mine éginète du commerce 6020’60 ; l’ancienne mine éginète de 672 grammes réduite après Solon à 655 grammes ; la mine faible phénicienne, de 373 gram 290. — Mine forte assyrienne. D’après l’original. Musée du Louvre. Poids : 1009 grammes.

mes ; la mine babylonienne faible d’argent de 560 grammes ; la mine forte d’argent de 1120 grammes ; la mine babylonienne faible d’or de 420 grammes ; la mine babylonienne forte d’or de 840 grammes. F. Hultsch, Griechische und Rôniische Métrologie, 2e édit., in-8°, Berlin, 1882, p. 138. Au temps des Machabées, nous trouvons un poids de plomb d’une mine portant le nom d’Antiochus IV Épiphane et pesant 51 9 grammes (fig. 291),

291. — Mine d’Antiochus. Poids en plomb du Cabinet des médailles. — Victoire, debout, entre deux étoiles, tenant dans la main droite une couronne et dans la main gauche une palme-BASIAEÛE ANTIOXOr 6E0r EIII » ANOrE MUA.

une autre d’Antiochus X le Pieux, de l’an 220 des Séleucides (92 avant J.-C.) pèse 6149°-40. Soutzo, Étalons pondéraux primitifs, in-8°, Bucharest, 1886, p. 61. Une autre mine du Cabinet des médailles, « galement en plomb, pèse 1069 grammes. C’est une mine de poids fort babylonien. Elle est originaire d’Antioche (fig. 292). Au temps des Romains, on comptait encore cinq mines différentes, la mine de 16 onces, pesant 4369’50 ; la mine de 18 onces, pesant 4910 r 20, appelée mine italique ; la mine de 28 on-