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MILET — MILLÊNARISME


obligé d’y laisser son compagnon Trophime qui était malade. II Tim., IV, 22. Cet événement ne put avoir lieu qu’après la première captivité de saint Paul. Voir Conybeare et Howson, Life and Epistles of St. Paul, c. xxvii, in-12, Londres, 1877, p. 780. — On a peu de traces de l’Église primitive de Milet. Une inscription grecque mentionne le martyr Onesippos, Corpus inscr. grœc, n. 8847 ; une autre contient une invocation aux sept archanges gardiens de la cité, Corpus inscr. grœc, n. 2892. Elle paraît être du iv « siècle. Au v « siècle, Milet, qui jusqu’alors avait dépendu de la métropole d’Aphrodisias, devintune église indépendante, W. Ramsay, Historical Geography of Asia Minar, in-8°, Londres, 1890, p. 428. Bibliographie. — Texier, Asie Mineure, in-8°, Paris, 1862, p. 331-336 ; O. Rayet et Thomas, Hilet et le golfe Lalmique, in-4°, avec atlas in-f°, Paris, 1877 ; G. Perrot et Ch. Chipiez, Histoire de l’Art dan » l’Antiquité, t. VIII, in-4°, Paris, 1904, p. 268-270. E. Bebrlier.

    1. MILICHO##

MILICHO (Melôkî [heri : Melîkû] ; Septante : ’Au.ce-Xo’ix), prêtre qui revint de la captivité avec Zorobabel. II Esd., xii, 14. C’est, d’après plusieurs commentateurs, le même personnage que celui dont le nom est écrit ailleurs dans la Vulgate Melluch. Voir Melluch 2, col. 948.

    1. IMILKOM##

IMILKOM (hébreu : Milkôm), un des noms hébreux du dieu Moloch. Voir Moloch.

    1. MILLE##

MILLE (grec : jj-iXiov, mot formé du latin mille ; Vulgate : mille passus), mesure itinéraire d’origine romaine équivalant â mille pas, c’est-à-dire à un peu plus de

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287. — Bornes milliaires trouvées en Gaula sur la Via Doritia. A gauche, borne d’Auguste, de forme cylindrique avec l’inscription : IMPerator CAESAR IYLii Filius AVGuatus, PONTIFex MAXVMUS, COnSul XII, consul DESIGNATus XIII, Millia Passuum XIIII, TRIBVNTCIA POTESTATE XX, — 3 avant J.-C. — A droite, borne de Tibère ; à pilier carré avec l’inscription : TIhcrius CAES.AR DlVI AVGusti Filius, PONTIFex MAXimus TRIBunicii POTestate XXXIII REFECIT ^ RESTTTVIT, LXXIII, — 30 après J.-C. — D’après E. Desjardins, Géographie de la Gaule romaine, t. iv, p. 175, 177.

1 480 mètres. Notre-Seigneur donne à ses disciples ce précepte de charité : « Si quelqu’un veut t’obliger à faire mille pas, va avec lui pendant deux autres mille. » Matth., v, 41. Les routes romaines étaient divisées en longueurs de mille pas et à chaque mille était placée une borne ou milliarum. Sur ces bornes était gradée une inscription. Sous la République, elle contenait le nom d’un magistrat qui avait fait on réparé la route ;

DICT. DE Là BIBLE.

sous l’Empire, le nom du prince. Un chiffre précédé ou non des lettres M. P., millia passuum, indiquait la dislance d’un endroit déterminé (fig. 287). La forme ordinaire des bornes milliaires était celle d’une colonne ronde, de 3 mètres de hauteur et de 2 mètres de circonférence. Quelques bornes de Tibère sont des piliers quadrangulaires. En Orient, les inscriptions sont souvent bilingues, en grec et en latin. Corpus inscr. latin., t. iii, n. 205, 312, 347, 3705 ; t. ix, n.6072 ; t. x, n. 6854. On rencontre encore en Palestine des milliaires le long des anciennes voies romaines, en particulier sur la route de Jérusalem à Naplouse. La présence de ces bornes servait à donner les indications topographiques ; on disait : ad lapidem primum, secundum, etc. Tacile, Ann., xv, 60 ; Hist., H, 24, 45 ; iv, 11, etc.

E. Beorlier.

    1. MILLÊNARISME##

MILLÊNARISME, erreur de ceux qui ont cru à un règne temporel et triomphant du Christ et de ses saints sur la terre. Comme, dans sa forme chrétienne, cette erreur supposait un règne de mille ans, ses partisans furent appelés millénaires, millénaristes ou chiliastes.

I. Origines de cette erreur. — 1° Origines juives.

— 1. La croyance à un règne temporel du Messie futur est née chez les Juifs d’une interprétation littérale et servile des anciennes prophéties. Déçus dans leurs espérances d’indépendance, de prospérité et de domination nationales, la plupart des Juifs palestiniens se sont consolés en cherchant dans les prophéties l’assurance d’un avenir meilleur et plus conforme à leurs désirs. Isaïe, xxrv-xxvii, annonçait le châtiment des impies et le rétablissement d’Israël dans le pays de Chanaan, la gloire du peuple élu, xxxv, et de la nouvelle Sion, Liv, Lx, le rassemblement des peuples à Jérusalem, lxvi, 18-23. Ézéchiel, xl-xlviii, décrivait le nouveau royaume de Dieu. Aggée, ii, 7-9, et Zacharie, ii, 6-13, célébraient le nouvel ordre de choses. Daniel surtout promettait à la nation choisie la délivrance et la domination, sous l’empire de son Messie triomphant. Dan., vii, 9-14, 26, 27. Ces heureux événements devaient se produire à une époque déterminée. Dan., xii, 5-13. Les prophéties visaient le royaume spirituel, mais les Juifs, trop pressés de les interpréter dans uu sens qui leur convenait mieux, les entendaient d’un royaume temporel dont ils devaient être les maîtres par la grâce de leur Messie. Ces idées constituent le fond des apocryphes composés aux environs de l’époque évangélique. Voir Jésus-Christ, t. iii, col. 1436-1439 ; Messie, col. 1032 ; Lepin, Jésus Messie et fils de Dieu, 2 8 édit., Paris, 1905, p. 11-23. — 2. La durée de ce règne temporel restait problématique. Elle était certainement bornée, puisque les apocryphes supposaient, à la suite de ce règne, un renouvellement du monde, une résurrection générale et un dernier jugement. Cf. Schûrer, Geschichte der judischen Volkes im Zeit J. C, Leipzig, t. H, 1898, p. 544-553. Suivant certaines données, le règne temporel du Messie devait durer jusqu’à la fin de ce monde corrompu, Apoc. Baruch, XL, 30, jusqu’au jour du jugement, 1 VEsd., xii, 34, et, somme toute, pendant quatre cents ans. IV Esd., vil, 28, 29 ; Sanhédrin, 99 a. Ce chiffre était obtenu par l’application à la durée de la captivité en Egypte, Gen., xv, 13, d’un verset du Psaume xc (lxxxix), 15 : « Rejouis-nous… autant d’années que nous avons connu le malheur. » Selon d’autres, les jours de la création représentaient la durée du monde en milliers d’années, puisque, d’après le même Psaume, ꝟ. 4, mille ans sont aux yeux de Dieu comme le jour d’hier. On obtenait ainsi 2000 ans avant la. Loi, 2000 anssous la Loi, 2000 ans sous le Messie et lOOOans pour le règne temporel représenté par le repos de Dieu le septième jour. Sanhédrin, 97 a. La version syriaque du IVe livre d’Esdras réduit la durée de ce règne à 30 années. Au dire d’autres rabbins, il devait être de 40 ans, selon le temps du séjour des Israélites au désert ; de 7000 ans, parce que les noces juives duraient sept jours

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