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MILAN — MILET


hiver ; l’été, il abandonne les terres basses pour vivre de préférence dans les régions montagneuses. On le

trouve fréquemment au Carmel, prèsde Naplouse et dans le nord de la Galilée. En hiver, il vit par troupes le long de la côte, au sud de la Judée, â l’ouest de la mer Morte et dans les déserts voisins de Bersabée. — Le milan est rangé parmi les oiseaux impurs, probablement sous le nom de’ayydh, que les Septante traduisent par Jxtïvoç, « milan, » Lev., xi, 14 ; Peut., xiv, 13, alors que la Vulgate donne le nom de milan au dà’âh, qui est probablement le vautour, voir Da’ah, t. ii, col 1195, et le nom de vautour au’ayydh. Dans Job, xxviii, 7, il est dit que le sentier souterrain delà mine échappe même à l’œil du’ayydh, que les deux versions traduisent alors par vautour.Comme le milan ne pouvait manquer d’être mentionné, il est probable qu’il est bien désigné par’ayydh, ainsi que l’ont cru ies traducteurs grecs du Pentateuque. Cf. Tristram, The natural history of the Bible, Londres,

1889, p. 188. Voir Vautour.

H. Lesêtre.
    1. MILET##

MILET (grec : Mî^toî), ville d’Asie Mineure, située à l’entrée du golfe Latmique (fig. 283). — En se rendant

282. — Le milan royal.

283. — Monnaie de Milet.

EEBAETŒ TJEPQN. Tête de Néron. — $ EniTI AAMA.

(Nom de magistrat.) Apollon assis, son arc à la main.

de Macédoine à Jérusalem par l’Asie Mineure, saint Paul, venant de Samos, aborda par mer à Milet. Comme il ne voulait pas aller à Éphèse, c’est à Milet qu’il convoqua les anciens de l’Église d’Éphèse. Act., xx, 15-18. Dans une autre occasion que nous ne connaissons pas, saint Paul vint de nouveau à Milet et y laissa Trophime qui était malade. II Tim., iv, 20.

1° Description et histoire de Milet. — D’après Strabon/ XIV, I, 6, qui tire ses renseignements d’Éphore, Milet fut à son origine un établissement crétois fondé par Sarpédon, non sur la côte même, mais un peu au-dessus de la mer. De son temps la ville fondée par Sarpédon s’appelait le Vieux-Milet. Nélée, originaire de Pylos, fonda, non loin de là, la Nouvelle Milet, où il s’établit avec les Ioniens chassés du Péloponèse par l’invasion dorienne. Strabon, XIV, i, 3. C’est la ville ionienne qui est surtout célèbre dans l’histoire. Arrien, Anab., 1, 18, mentionne les deux cités, la vieille et la nouvelle Milet,

entourées chacune de fortifications. La nouvelle Milet avait quatre ports dont un pouvait contenir une flotte entière. Strabon, XIV, i, 6. Ces ports étaient protégés par le groupe des lies Tragées, dont la plus grande était Ladé. Assise sur le bord du golfe Latmique près de l’embouchure du Méandre, le plus considérable des fleuves de l’Asie Mineure, Milet voyait affluer vers elle les produits que les caravanes allaient chercher jusqu’à l’Euphrate et au Tigre, ceux de la Carie, de la Lydie et de la Phrygie. Par ses ports, elle recevait les cargaisons que lui apportaient les navires de la Méditerranée. La plaine du Méandre, large et fertile, nourrissait d’abondants troupeaux, qui fournissaient les laines que travaillaient les Milésiens. Strabon, XII, viii, 16 ; Pline, H. N., viii, xxix, 2 (9). Aujourd’hui la baie a été comblée par les alluvions du Méandre et ce n’est plus qu’un vaste marais dont les émanations empoisonnent l’air. Les

284. — Carte des environs de Milet.

ruines ae Milet se trouvent à sept kilomètres de la mer, et l’emplacement de la ville ancienne est occupé par un village turc appelé Palatia. L’insalubrité du pays n’a pas permis jusqu’ici d’y faire des fouilles suffisantes pour retrouver les monuments antiques. 0. Rayet, en 1872, y a découvert les ruines du théâtre. Les fouilles de M. Wiegand ont dégagé quelques restes (fig. 285) des époques hellénistique et romaine. Jahrbuch dek. deutsch. arch. Instituts : Archàol. Anzeiger, t. xvi, 1901, p. 191-199. Milet fut la métropole de l’Ionie, et elle fonda de nombreuses colonies, surtout sur les bords du Pont-Euxin. Strabon, XIV, i, 6 ; Pline, H. N., iv, 11 (18) ; 12 (26) ; v, 32 (40) ; vi, 2 (2) ; 6 (6) ; 28 (32). Comme toute la côte, elle fut successivement soumiseâ la domination des Lydiens, des Perses, d’Alexandre et des Séleucides, tout en conservant son organisation particulière, c’est-à-dire le gouvernement de chefs qu’on appelait les tyrans. Lorsque les Romains conquirent l’Asie Mineure, Milet resta une cité importante de la province, mais au second rang seulement. Voir Carie 1, t. ii, col. 279. Telle était sa situation au temps où saint Paul y aborda. Milet était la patrie de plusieurs personnages célèbres de l’antiquité, en particulier de Thaïes, d’Anaximène, d’Hécatée et d’Eschine le rhéteur. Strabon, XIV, 1, 7. C’est près de Milet que se trouvait le temple fameux d’Apollon Didyméen (fig. 286), connu sous le nom de Temple des Branchides du nom de la famille sacerdotale qui le desservait. Ce temple fut brûlé par Darius, lors de la prise de la ville, et la statue d’Apollon, œuvre de Kanachos, fut transportée à Ecbatane. Séleucus la rendit à Milet. Hérodote, i, 46, 92. 127-, ii, 159 ; vi, 19. Cf. G. Perrot et Ch. Chipiez, Histoire de l’Art, t. viii, p. 270-280.