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MIDI — MIDRASCH


nios’Handwôrtet’buch, Leipzig, 1899, p. 695, et divers auteurs, tandis que Frz. Delitzsch, Dos Buch lob, Leipzig, 1876, p. 321, etd ! autres traduisent par « fouler l’huile ». Ce verbe ne se lit pas ailleurs, et les deux sens qu’on lui prête s’harmonisent à peu près également avec le contexte et le parallélisme. — 4° La chaleur. Le plein midi est le moment où les rayons du soleil sont le plus ardents et brûlent la terre. Eccli., xliii, 3. Aussi était-ce l’heure où, en Orient, l’on faisait la méridienne. II Reg, , iv, 5 ; xi, 2 ; Cant., i, 6. Le roi Bénadad qui, à cette heure, pendant le siège de Samarie, buvait et s’enivrait sous ses tentes avec ses alliés, et comptait bien que les assiégés ne sortiraient pas au fort de la chaleur, fut cependant surpris par eux et mis en déroute. III Reg., xx, 16. Couvrir d’ombre quelqu’un en plein midi, c’était le protéger et lui assurer la vie. Is.,

xvi, 3 ; Eccli., xxxiv, 19.

H. Lesêtre.

2. MIDI, point cardinal. Voir Cardinaux (Points), t. ii, col. 257.

    1. MIDRASCH##

MIDRASCH, commentaire rabbinique du texte de la Sainte Écriture. Le mot « Midrasch » vient du verbe ddras, a rechercher, expliquer, si Ce commentaire, qui porte à la fois sur la partie législative et sur la partie historique et morale des Livres sacrés, a pour but d’étudier le texte non seulement en lui-même, mais encore à l’aide de rapprochements avec d’autres passages, de combinaisons diverses et d’explications allégoriques. Les Midraschim, ou commentaires composant le Midrasch, sont tous écrits en hébreu.

I. Les livres du Midrasch. — Les livres qui composent le Midrasch sont les suivants :

1° Mechilta, de kûl, « mesurer, » la mesure, l’usage, sur une partie de l’Exode. Ce livre est attribué à R. Ismaël, qui vivait au sud de la Palestine, sur la frontière de l’Idumée, vers la fin du premier siècle. Son interprétation est littérale, quelquefois à l’excès. Cf. Morin, Exercitat. biblicse, Paris, 1669, ii, 9, 1 ; J.-B. De Rossi, Dizionario storico degli autori ebrei, Parme, 1802, t. ii, p. 44.

2° Siphra, « le livre, » sur le Lévitique.

3° Siphre ou Siphri, « les livres » par excellence, sur les Nombres et le ûeutéronome. Ce livre est également attribué, pour la plus grande partie, à R. Ismaël et à son école. Ces trois premiers livres sont traduits en latin dans Ugolini, Thésaurus antiquit. sacrar., t. xiv, p. 2-586. Cf. Kônigsberger, Die Quelien der Halacha, I Theil., Der Midrasch, Francfort, 1890.

4° Rabboth ou Midrasch Rabboth, « les grands commentaires, » ensemble de commentaires composés à différentes époques sur le Pentateuque et les Migilloth (Cantique, Rulh, Lamentations, Eçclésiaste, Esther). Ces commentaires sont les suivants : — 1. Bereschith rabba, sur la Genèse, rédigé en Palestine vers le VIe siècle, sauf les cinq derniers chapitres qui sont plus récents. — 2. Schemoth rabba, sur l’Exode, datant du XIe au XIIe siècle. — 3. Vayyikra rabba, sur le Lévitique, rédigé en Palestine vers le VIIe siècle. — 4. Bamidbar rabba, sur les Nombres, probablement dû à deux auteurs dont le dernier vivait au xiie siècle. — 5. Debarim rabba, sur le Deutéronome, du commencement du x° siècle. — 6. Schir haschirim rabba, ou Agadath Chasith, sur le Cantique, probablement antérieur au milieu du IX" siècle. — 1. Midrasch Rulh, de la même époque que le précédent.

— 8. Midrasch Echa, sur les Lamentations, rédigé en Palestine, dans la seconde moitié du vne siècle. —9. Midrasch Kohelelh ou Kolteleth rabba, sur l’Ecclésiasle, probablement antérieur au milieu du IX’siècle. — 10. Midrasch Eslher ou Hagadath Megilla, antérieur au x 8 siècle. Tous les Rabboth ont été traduits en latin, dans Ugolini, Thesaw, anliq. sacr., t. xiv, p. 586-1630 ; t. xv, p. 2-969, et en allemand par Wûnsche, Leipzig, 1880-1885.

5° Pesikta, commentaire des passages du Pentateuque

et des Prophètes qui se lisaient aux jours de fêtes et aux principaux sabbats de l’année. On en place généralement la composition vers le début du tiii « siècle. Cf. Wûnsche, Pesikta des Rab Kehana in’s Deutsche ùbertragen, Leipzig, 1885. En dehors de cette Pesikta, attribuée à R. Abba ben Kahana, il existe encore une Pesikta rabbathi, de la seconde moitié du IXe siècle, commentant les lectures de certaines fêtes et d’un certain nombre de sabbats, et une Pesikta sutarta, commentaire d’un rabbin de Mayence, Tobia ben Éliézer, au commencement du xii » siècle, sur le Pentateuque et les cinq Megilloth. Cette dernière apparlient donc plutôt aux Rabboth. Elle est traduite en latin dans Ugolini, Thésaurus, t. xv, xvi.

6° Pirke de rabbi Éliézer ou Barajtha de rabbi Éliézer, commentaire en cinquante-quatre chapitres, datant au plus tôt du vme siècle, et se rapportant à l’histoire de la création, du premier homme, des patriarches et du temps de Moïse. Il a été traduit en latin par G. H. Vorstius, Leyde, 1644. Cf. Lévi, Éléments chrétiens dans le Pirké Rabbi Éliézer, dans la Revue des études juives, t. xviii, 1889, p. 83-89.

7° Tanchuma ou Yelandenu, dont le fond paraît remonter à Tanchuma, rabbin du Ve siècle, et dans lequel on rencontre fréquemment la formule Yelandenu rabbenu, « que notre maître nous l’apprenne. » Ce midrasch ne prit sa forme définitive que vers le ix° siècle, probablement en Grèce ou dans l’Italie méridionale. Cf. Neubauer, Le midrasch Tanchuma, daus la Revue des études juives, t. viii, 1886, p. 224-238 ; Midrasch Tanchuma, ein agadischer Commentar zum Pentateuch von Rabbi Tanchuma ben Rabbi Abba, zum erstenMale herausgegeben von S. Buber, Wilna, 1885.

8° Yalkut Schimoni, commentaire d’ensemble sur toute la Bible hébraïque, composé d’extraits des commentaires antérieurs, à la manière des chaînes bibliques des catholiques. Le Yalkut, de lâqat, « rassembler, » est attribué à R. Siméon, qui aurait vécu au sud de l’Allemagne, vraisemblablement à Francfort-s.-M., au commencement du xiiie siècle. — Cf. Zunz, Die gottesdienstlichen Vortrâge der Juden, Berlin, 1832, 3e édit. par Brull, 1892 ; M. Schwab, Répert. des articles relatifs à l’hist. et à la liltér. juives, de 1783 à 1898, 1 er part., Paris, 1899, 2 c -3° part, autogr., 1900 ; Schûrer, Geschischte der jûdischen Volkes im Zeit. J. C., Leipzig, 1. 1, 1901, p. 138146 ; A. Wûnsche, Bibliothecarabbinica, eine Sammlung aller Midraschim zum ersten Maie im deutsche ùbertragen, in-8°, Leipzig, 1880 sq. ; Ret ha Midraschim, Sammlung kleiner Midraschim herausgegeben von Ad. Jellineck (en hébreu), 4 in-8°, Leipzig, 1855-1877.

II. Objet du Midraschim. — Les commentaires rabbiniques portent, les uns sur les textes juridiques des Livres Saints, les autres sur les textes historiques et moraux. Les premiers prennent le nom de Halaka ou Halacha, de hâlak, « aller, » par conséquent, règle à suivre ; les autres celui de Hagada ou Agada, c’est-à-dire « récit » ou « enseignement ».

1° La Halacha. — 1. Elle ne s’appliquait qu’aux textes législatifs. Elle faisait donc surtout l’objet de la Siphra et des autres Midraschim qui abordaient plus ou moins incidemmeut des textes de cette nature. Les halachistes avaient pour mission de connaître parfaitement les lois, d’en déterminer le vrai sens, d’indiquer les cas dans lesquels leur application s’imposait, d’en modifier la teneur pratique quand les circonstances l’exigeaient, de résoudre les conflits qui naissaient d’obligations inconciliables dans des cas donnés, de suppléer par analogie au silence des textes législatifs dans un très grand nombre d’autres cas, etc. Pour faire face à toutes ces exigences, les docteurs s’inspiraient non seulement de la loi écrite, mais aussi du sens de la justice qui devait les animer et du droit coutumier. En somme, la législation hébraïque s’alimentait à deux sources, la Loi mosaïque et la Halacha, qui d’orale ne devint écrite que postérieurement à l’ère