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MICHEL — MIDI


1886 ; Bousset, Der Antichrisi in der Ueberlieferung des Judenthums, des neuen Testaments und der alten Kirche, Gœttingue, 1896, p. 151-153, 166, 171 ; cf. Revue biblique, 1896, p. 652, 653 ; W. Lueken, Miehæl. Eine Darstellung und Vergleichung der jâdischen und der morgenîândisch-christlichen Tradition von Erzengel

Miehæl, in-8°, Gœttingue, 1898.

H. Lesêtre.

1. MICHOL (hébreu : Mikal, peut-être forme contractée de Mîka’êl, « qui (est) comme Dieu ? « Septante : MeX-^iiX ; Joséphe, Ant. jud., VI, XI, 4, Mzyaka), la plus jeune des deux filles de Saùl et femme de David. Sa mère devait être Achinoam. IReg., xiv, 49-50. Saül avait promis de donner sa fille aînée, Mérob, en mariage au vainqueur de Goliath, mais il ne tint pas sa parole. Voir Mérob, col. 997. Il lui promit cependant plus tard de lui donner Michol qui l’aimait, à la condition qu’il tuerait cent Philistins. David en tua deux cents et il épousa Michol, Il avait alors une vingtaine d’années. IReg., xviii, 19-28. Elle lui sauva la vie peu de temps après, lorsque Saûl voulut le faire périr. Ayant appris que son père envoyait ses gardes pour s’emparer de David, elle le fit échapperde la maison par la fenêtre et mit un theraphim ou une espèce de mannequin dans son lit afin qu’on le crût malade. Lorsque la supercherie fut découverte, son mari était en sûreté. Saùl fit de violents reproches à sa fille ; elle se justifia en disant que David l’avait menacée de la tuer. I Reg., xix, 12-17. Elle devait rester plusieurs années sans revoir David. Son père se vengea en la mariant de force à Phalti ouPhaltîel de Gallim. IReg., xxv, 41. Son premier époux la recouvra plus tard, en mettant pour condition à sa réconciliation avec Abner, l’ancien général de Saül et le soutien d’Isboseth, son rival, que Michol lui serait rendue. Abner la lui ramena, en effet, malgré les pleurs de Phaltiel. II Reg., iii, .12-16. L’affection était-elle le seul motif de la conduite de. David ? La politique n’y était-elle pas pour sa part ? Avec quels sentiments Michol reprit-elle sa place auprès de lui, où elle trouvait deux autres femmes, Abigaïl et Achinoam ? Nous l’ignorons. Elle reparaît seulement en une circonstance, lors du transfert de l’arche de la maison d’Obédédom à Jérusalem, et c’est pour faire des reproches à David. En regardant par la fenêtre du palais la procession solennelle, elle avait vu David, revêtu d’un manteau de byssus et d’un éphod de liii, dansant et jouant devant l’arche, « et elle l’avait méprisé dans son cœur. » Il Reg., vi, 16 ; I Par., xv, 29. Quand le roi revint, elle alla à sa rencontre et lui manifesta violemment sa désapprobation. David lui répondit avec vivacité en lui rappelant le rejet que Dieu avait fait de son père et en justifiant sa conduite par ses sentiments de piété. Lé texte sacré termine le récit en disant : « Et Michol, fille de Saûl, n’eut point d’enfant jusqu’au jour de sa mort. » II. Reg., VI, 20-25. Le nom de Michol se lit encore une fois II Reg., xxi, 8, mais on admet communément que c’est Mérob qu’il faut lire à la place. Voir Mérob, col. 997. Josèphe, Ant. jud., VII, iv, 3, prétend, en s’appuyant évidemment sur II Reg., xxi, 8, que Michol serait revenue plus tard auprès de Phaltiel, qu’il désigne sans le nommer, et en aurait eu cinq enfants, mais cette affirmation est formellement contredite par II Reg., vi, 25. Le Targum sur Ruth, iii, 3, appelle Phaltiel, hàsîdà’, « pieux, » et dit qu’il plaçait une épée entre lui et Michol pendant leur mariage. Les Qusest. hebr. in I Reg., Xxv, 44, dans les Œuvres de saint Jérôme, t. xxiii, col. 1344, font allusion à cette tradition. Elles disent de plus, in II Reg., m, 5 ; vi, 23, col. 1347, 1350, que Michol est la même qu’Égla (t. ii, col. 1599), qui donna à David Jéthraam et qu’elle mourut en couches, mais tout cela ne repose sur aucun fondement.

2. MICHOL, nom donné par la paraphrase chaidaïque au prophète dont l’histoire est racontée III Reg., xiii,

12. C’était un faux prophète, selon les uns ; un vrai prophète, selon les autres. Voir Keil, Die Rucher der Kùnige, 1865, p. 154.

MICHTHAM. Voir Miktam.

. MIDI (hébreu : négêb, sâhârayim, duel de sokar, « lumière, » par conséquent « la double lumière », la lumière dans sa plus grande force, nehôn hay-yôm, Prov., iv, 18, « le fort du jour » ; Septante : u.s.ci)(iëp ! a, vôtoç ; Vulgate : meridies, meridÀanum), le moment du jour où le soleil est au plus haut point de sa course. En hébreu, comme dans la plupart des langues, le midi désigne plusieurs choses différentes. — 1° La région. Un pays, une montagne, une ville sont au midi quand ils se trouvent, par rapport à un spectateur ou relativement â d’autres lieux, du côté où brille le soleil quand il est au milieu de sa course. Gen., xii, 9 ; Exod., xxvi, 18, 35 ; Num., ii, 10 ; Jos., x, 40 ; Ezech., xx, 46 ; Act., vin, 26, etc. Le côté méridional d’une construction, d’un objet fixe, etc., est celui qui est tourné juste en face du soleil à midi. Exod., xxvii, 9, etc. — 2° L’heure. Le midi désigne également le milieu du jour, c’est-à-dire le moment où le soleil, parvenu à son plus haut point dans le iirmamènt, mettra autant de temps à descendre sous l’horizon qu’il en a mis à monter. Le moment exact de midi ne pouvait pas être déterminé avec précision chez les Hébreux, Le cadran solaire d’Ézéchias, Is., xxxviii, 8 ; IV Reg., xx, 9-11, était une rareté. Voir Cadran solaire, t. ii, col. 26. Pratiquement, d’ailleurs, on n’avait pas besoin de fixer le milieu du jour avec grande exactitude, et l’heure de midi se rapportait approximativement à un temps plus ou moins long. Ainsi saint Jean, xix, 14, dit qu’il était « à peu près la sixième heure », allant de midi à trois heures, quand le Sauveur fut livré aux Juifs par Pilate, et saint Marc, xv, 25, dit que c’était « la troisième heure », allant de neuf heures à midi, quand on le crucifia. Cette double indication revient à dire que le chemin de l’Antonia au Calvaire fut parcouru par le Sauveur et son cortège autour de midi, avec une certaine latitude dans ! a détermination de l’heure. — C’est à midi que Joseph prit son repas avec ses frères, Gen., xun, 16 ; que mourut d’insolation le fils de la femme de Sunam, IV Reg., iv, 20 ; que Jésus s’assit au puits de Jacob pour attendre la Samaritaine, Joa., iv, 6 ; que les ténèbres commencèrent à couvrir la terre le vendredi-saint, Matth., xxvii, 45 ; Marc, xv, 33 ; Luc, xxiii, 44 ; que saint Pierre priait. Act., x, 9, etc. — 3° La lumière. À midi, la lumière du soleil a son plus vif éclat. Cette lumière est un symbole de la prospérité du juste, Job, xi, 17 ; Prov., iv, 18, de son innocence, Ps. xxxvii (xxxvi), 6, de sa bienfaisance. Is., lviii, 10, etc. L’absence de la lumière à midi est un signe de la malédiction divine ; Am., viii, 9. Aller à tâtons en plein midi, c’est être frappé d’aveuglement moral par la justice de Dieu. Deut., xxviii, 29 ; Job, v, 14 ; Is., lix, 10. Une ville attaquée ou un pays ravagé en plein midi ont la ruine à craindre, car l’ennemi est assez puissant pour n’être pas obligé d’opérer la nuit et par ruse. Jer., vi, 4 ; xv, 8 ; xx, 16. Le « démon du midi », Ps. xci (xc), 6, dont parlent les versions, n’est autre chose que « la ruine qui dévaste en plein midi », qétéb ydiûd sâhârayim. , qui s’attaque à l’homme en plein jour comme la flèche, aussi bien que d’autres fléaux qui le surprennent pendant la nuit. Les Septante ont rattaché yaèûd au mot $êd, « idole, » qu’ils traduisent ordinairement par « démon ». Dans un passage de Job, xxiv, 1 1, il est parlé des malheureux qui endurent les ardeurs du soleil, meridiati sunt, au milieu des récoltes. Le verbe hébreu correspondant, yaçhiru, vient de sâhar, c’est-à-dire de la même racine que $âharayîm, d’où le sens adopté parla Vulgate, et reconnu par Buhl-Gese-