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MEULE


gneur fera taire « la voix de la meule et la lumière de la lampe », double signe de la vie dans une maison. Saint Jean emploie la même image à propos de la ruine de la grande Babylone. Apoc., xviii, 22. Le bruit de la meule est encore aujourd’hui caractéristique des lieux

278. — Cheval tournant la meule.

Bas-relief du Vatican. D’après Baumeister,

Denkmâler des klassichen AUertums, t. ii, p. 933.

habités en Orient. On l’entend parfois une grande partie de la nuit. L’Ecclésiaste, xii, 3, 4, dit aussi dans sa description allégorique de la vieillesse : « Alors chôment celles qui avaient coutume de moudre (les dents), parce qu’elles ne sont plus en nombre… et le son de la meule s’affaiblit. » Il est d’ailleurs assez probable qu'à la voix de la meule se joignait parfois la voix de celles qui la ournaient et qui charmaient par des chants les longs

nana. C'était une meule tournée par un âne, au lieu de l'être par un homme. Cf. Caton, De re rust., H ; Ovide, Fast., vi, 318, etc. Un marbre du Vatican (fig. 278 ; représente cette meule. Elle a la même forme que celles des boulangers de Pompéi, mais elle est naturellement plus considérable. Un cheval la tourne ; il a des plaques de cuir sur les yeux pour n'être pas incommodé par le mouvement gyraloire. Il se pourrait que les Philistins, en crevant les yeux à Samson, Jud., xvi, 21, aient voulu le mettre en état de tourner une meule semblable à la meule à âne. Il est toutefois plus probable qu’ils songèrent surtout à exercer leur vengeance et à rendre la fuite impossible à leur ennemi. Cf. F. L. Goetz, De pistrini$veterum, Zwickau, 1730 ; Hoheisel, De molismanualibus veterum, Gedan, 1728, tous deux dans le Thésaurus d’Ugolini, t. xxix ; Ch. Dezobry, Morne au siècle d’Auguste, 5e édit., 1886, t. iii, p. 419-428. Sur le moulin à olives, voir PRESSOIR.

II. Le poids des meules. — 1° Quand Abimélech eut pris la ville de Thébès, les habitants se réfugièrent dans une tour et montèrent sur le toit. Abimélech s'étant approché de la porte pour y mettre le feu, une femme jeta d’en haut sur sa tête un pélal} rékéb, la partie supérieure d’une meule, xXâ<j|/.a imj.ûim, fragmen moles. Il fut tué sur le coup. Jud., ix, 53 ; II Reg., xi, 21. Une pareille pierre, tombant de haut, devenait un projectile redoutable. Cf. Odyss., vii, 103 ; Suétone, Tib., 51. — Notre-Seigneur, en parlant de ceux qui portent au mal les petits enfants, dit qu’il vaudrait mieux pour, eux être jetés au fond de la mer avec une meule à âne attachée au cou. Matth., xviii, 6 ; Marc, ix, 41 ; Luc., ! xvii, 2. Ainsi ils périraient sûrement, mais du moins ils ne feraient pas périr l'âme de ceux qui sont incapables de se défendre. La submersion n'était pas un supplice juif. Cf. Exod, , I, 22. Les Romains l’employaient pour châtier le parricide, cf. Cicéron, Pro Rose Jm 23 Juvmal vin 214 et partout on le considé X. 4

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279. — rierro avec inscription chrétienne. 280. -^ Pierre avec inscription musulmane.

D’après Loi-tet, La Syrie, p. 661.

ennuis de leur mouvement monotone. Chez les Grecs, il est question d’une iropûXioc ù>Sr, « chant de la meule, » pendant le travail de la mouture. Cf. Élien, Var. hUt., vii, 4. — Sur les dents comparées à la meule, tahândh, Eccle., xii, 3, voir Dent, t. ii, col. 1381.

4° Enfin, dans saint Matthieu, xviii, 6, et saint Marc, ix, 41, il est parlé de meule à âne, puiXoç ôvtx<5 ; , tnola asi rait comme un grave supplice. Cf. Suétone, Octav., 67 ; Quinte Curce, x, 4 ; Josèphe, Ani. jud., XIV, xv, 10 ; Bell, jud., i, xxii, 2, etc. Parfois, on attachait au corps des objets pesants pour qu’il allât au fond de l’eau sans pouvoir surnager. Cf. Jer., ii, 63. Josèphe, Cont. Apion., r, 34, rapporte un récit de Lysimaque d’après lequel un roi d’Egypte, que celui-ci appelle Bocchoris, aurait dé-