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MEUBLES — MEULE


parure de toilette, Is., lxi, 10 ; des navires en papyrus, Is., xviii, 2 ; des instruments de musique, II Par., xxx, 21 ; xxxiv, 12 ; Ps. lxxi (lxx), 22 ; Am., 'vi, 5 ; des engins de destruction, Gen., xux, 5 ; 1s., xxxii, 7 ; Ezech., ix, 2 ; des moyens de défense, I Mach., xiv, 10 ; des armes de toute nature, Gen., xxvii, 3 ; Jud., xviii, 14 ; Ps. vii, 14 ; Eccle., îx, 18 ; Jer., xxi, 4 ; li, 25, 20 ; Judith, xvi 23 ; l'équipement d’un berger, Zach., xi, 15 ; les agrès d’un bateau, Jon., i, 5, etc. La même expression se retrouve dans le Nouveau Testament pour désigner les meubles de la maison, Luc, xvii, 31 ; les objets de toutes sortes qui y sont gardés, Matth., xii, 29 ; Marc, iii, 27 ; les ustensiles du Temple, Hebr., ix, 21 ; des agrès de navire, Act., xxvil, 17 ; un objet portatif quelconque. Marc, xi, 16. On appelle vases d'élection, de colère ou de miséricorde, Act., IX, 15 ; Rom., ix, 22, 23, les hommes qui sont l’objet du choix divin, de la colère ou de la miséricorde. Saint Paul recommande au chrétien de traiter son corps, iras-jo ; , t’as, avec respect et sainteté. I Thés., iv, 4. Le mobilier des Israélites était peu compliqué, ce qui se comprend dans un pays où la vie se passe presque tout entière en plein air. Quand la Sunamite veut meubler une chambre pour Elisée, elle y met « un lit, une table, un siège et un chandelier ». IV Reg., iv, 10. Qu'à ces quatre meubles on ajoute un moulin à bras, Deut., xxiv, 6, et une cruche, voir Cruche, t. H, col. 1136, l’on aura à peu près tout ce qui semblait nécessaire pour rendre une maison habitable. Quelques cavités ménagées dans l'épaisseur des murs servaient à ranger un certain nombre d’objets accessoires, comme les couvertures, les vêtements de rechange, les vases pour la cuisine ou la conservation des denrées, etc. Les gros, ustensiles de cuisine, comme le four à pain, le fourneau, etc., n’encombraient guère l’intérieur de la maison, puisque la cuisine se faisait ordinairement dehors. Voir Cuisine, t. ii, col. 1146. — Les maisons des riches comportaient un mobilier plus considérable que le contact avec les civilisations étrangères rendit peu à peu plus compliqué. Voir Maison, col. 586 ; Palais. Le traité Kelim, le premier du sixième livre de la Mischna, s’occupe du mobilier des maisons et des règles à suivre pour lui garder ou lui rendre la pureté légale. — Sur les meubles proprement dits, voir Boisseau, 1. 1, col. 1840 ; Chaire, t. ii, col. 508 ; Chandelier, t. ii, col. 541 ; Chaudière, t. ii, col. 620 ; Lampe, t. iv, col. 54 ; Lit, t. iv, col. 285 ; Moulin, Siège, Table, Tapis. Cf. Jahn, Archxolog. biblic, dans le Cursus complet. Scripturse Sacrx, de Migne.

Paris, 1852, col. 852-853.

H. Lesêtre.
    1. MEULE##

MEULE (hébreu : tefyôn, tâhânah, rêhvyîm, pélah, rékéb ; Septante : puiXo ; , èrcijiiSXtov, X£80 ; [uvixd ; ou [ivlivii ;  ; Vulgate : mola, lapis molaris), ustensile de pierre servant à réduire le grain en farine.

I. Les meules des anciens. — 1° Quand les premiers hommes ont connu l’usage du blé, ils se sont préoccupés de le réduire en farine pour en faire du pain, bien que, même au temps de Notre-Seigneur, on eût gardé l’usage de manger les grains de blé encore frais sans les moudre. Matth., xii, VI, 1 ; Luc, vi, 1. Dans le principe, on se contenta d'écraser le grain dans un mortier. Voir MORTIER. On perfectionna ensuite le procédé et l’on_écrasa le blé sur une pierre dure à l’aide d’une autre pierre mise en mouvement à grand effort. Un monument égyptien (fig. 273) représente une femme agenouillée devant une pierre oblongue, creusée légèrement à la surface, et écrasant le grain à l’aide d’une pierre plus petite qu’elle pousse et ramène des deux mains. La farine ainsi obtenue était mélangée de son, de poussière et de débris de pierre ; elle renfermait des grains à peine concassés et d’autres encore entiers. Les dents avaient à compléter le travail. Aussi celles des vieillards se retrouvent-elles souvent usées jusqu'à la gencive. Les Chaldéens employaient le même procédé. Sur un ca chet chaldéen (fig. 274), on aperçoit en haut, à gauche, une femme agenouillée qui broie le grain, et devant elle de petits disques qui ont l’air d'être des pains préparés

273. — Égyptienne écrasant le grain avec une pierre. Musée du Caire.

pour la cuisson. Cf. Maspero, Histoire ancienne de& peuples de l’Orient classique, Paris, t. i, 1895, p. 320, 699, 739.

2° Les Hébreux ont connu de bonne heure les meules à mains. Ils s’en servaient au désert, Num., xi, 8, comme ils le faisaient antérieurement dans la terre de Gessen. Il n’est pas à croire cependant qu’ils aient emporté avec eux des objets aussi pesants ; le désert leur fournissait en abondance les pierres nécessaires pour moudre, d’autant qu’ils n’avaient pas dû prendre beaucoup de blé avec eux. La meule se composait de deux pierres. L’une,

274. — Femme chaldéenne broyant le grain.

D’après Heuzey et de Sarzec, Découvertes en Chaldée,

pi. 30 bis, n. 13.

plus lourde et plus dure, s’appelait pélah falifit, « t meule de dessous, n Dans Job, XLI, 15, il est dit du crocodile qu’il a le cœur dur comme la meule de dessous. Les versions prennent cette meule inférieure pour une enclume, axii, (ov ivriXatoi ; , malleatoris incus. La meule supérieure était appelée rékéb, « la coureuse, » ou pélafr rékéb, « la meule coureuse, » îmiJAiai, « la meule de dessus, » le catillus des Latins. Deut., xxiv, 6 ; Jud., rx, 53 ; II Reg., xi, 21. L’ensemble de l’appareil prenait le nom de rèhdyîm, « les deux meules. » Exod., XI, 5 ; Is., xl vii, 2. Les Hébreux broyaient la manne à la meule, Num., xi, 8, comme plus tard ils broyèrent le blé. Les meules étaient si indispensables dans un ménage qu’il était défendu de prendre en gage soit les deux meules, rêhàyîm, soit même la meule de dessus, rékéb, ce qui eût été prendre en gage la vie même. Deut., xxiv, 6. Cf. Josèphe, Ant. jud., IV, viii, 26. C'étaient ordinairement