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MÉSOPOTAMIE — MESSA

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Cette campagne est probablement l’une de celles dont il est parlé dans Il Reg. (Sam.), viii, 3 ; x, 6-19 ; I Par., xviii, 3. Voir David, t. ii, col. 1316, et Adarézer, 1. 1, col. 211. Dans I Par., xix, 6, nous voyons les Ammonites envoyer mille talents d’argent en Mésopotamie, afin d’y prendre à leur solde des chariots et des cavaliers. Ils y réunissent 32 000 chars, pour combattre David qui resta cependant vainqueur. Il est de nouveau question de la Mésopotamie dans le livre de Judith. Dans sa seconde « ampagne, Holopherne passa l’Euphrate, traversa la Mésopotamie et renversa toutes les places fortes bâties sur le torrent d’Abronas jusqu'à la mer. Judith, grec, ii, 24 ; Vulgâte, ii, 14. Le torrent dont il s’agit est le Chaboras, affluent de l’Euphrate. La Vulgate l’appelle Mambré (col. 635) et la Peschito Jaboc, ce qui est une erreur, car le Jaboc est un affluent du Jourdain. Voir Abronas, t. i, col. 92 ; Jaboc, t. iii, col. 1056. La Vulgate, Judith, m, 1, dit que les rois de Mésopotamie envoient des ambassadeurs à Holopherne, et m-, 14. Au temps d’Assurbanipal, Holopherne traversa la Mésopotamie et maintint dans la soumission les tribus toujours disposées à la révolte. Judith, grec, ii, 24 ; Vulgate, ii, 14 ; iii, 1, 14. La Mésopotamie suivit le sort du reste de l’empire assyrien ; elle passa sous la domination des Babyloniens, puis' sous celle des Mèdes et des Perses. Sous Darius I" la Mésopotamie du nord fit d’abord partie de la satrapie d’Athura ou de Syrie, et la plaine du sud de la satrapie d’Arabie. Inscription de Behistoun, col. 1, lig. 12-17 ; Weissbach-Bang, Die Altpersischen Keilinschriften, in-4o, Leipzig, 1893, p. 12-13 ; G. Maspero, Hist. anc., i. ii, p. 688.

IV. Histoire de la Mésopotamie en dehors de la Bible. — On sait peu de chose de l’histoire de la Mésopotamie jusqu'à l'époque où elle fut soumise aux Perses. Les Hébreux y séjournèrent au temps d’Abraham ainsi que nous l’avons vu plus haut. D’après les inscriptions assyriennes, le pays continua à être habité par des tribus indépendantes ayant chacune leur chef. Chusan Basa thaim qui asservit les Israélites au temps des Juges, était l’un de ces chefs. Jud., iii, 10-11. Au temps de David, les Araméens de Mésopotamie paraissaient avoir subi la domination du roi de Soba, Adarézer. II Reg. , (Sam.), x, 16. Les Assyriens furent souvent en lutte avec ces tribus. ïhéglathphalasar I er traversa toute la Mésopotamie du nord avec ses armées. G. Maspero, Hist. anc, t. ii, p. 643. Assurnazirhabal, en 880, soumit à la domination assyrienne les chefs des tribus araméennes à la suite d’une importante expédition. Maspero, Hist. anc, t. H, p. 28-32, 118. Salmanasar III affermit cette conquête (859-855). Ibid., p. 66. Cf. II (IV) Reg., xis, 13. Cf. F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iii, p. 445, 668. Lors de la conquête de l’empire perse par Alexandre, la Mésopotamie fut soumise avec le reste des provinces. C'était une des régions qu’il avait lui-même parcourues avec son armée en suivant une route qui va de Chapsaque sur l’Euphrate à Carrhæ l’ancienne Haran, à Nisibe et de là à Arbèles. Àrrîen, Anab., III, va. Après la mort d’Alexandre, Perdiccas donna la satrapie de Mésopotamie à Archélaûs ; lors du partage de Triparadisos, en 321, Antipater donna la satrapie de Mésopotamie à Amphimachos. Diodore de Sicile, XVIII, xxxix, 6. Elle passa ensuite sous le gouvernement de Blitor qui fut destitué par Antigone ; enfin elle fut soumise à Séleucus I er en 310. Josèphe, Ant. jud., XII, iii, 4 ; Appien, Syriac, 55. Cf. G. Droysen, Histoire de V Hellénisme, trad. fr., t. ii, in-8o, Paris, 1884, p. 32, 133, 293, 515. Nicanor fut satrape sous Antiochus. Pline, H. N., vi, 26 (30). Les Grecs fondèrent dans la Mésopotamie un certain nombre de colonies. Pline, H. N., vi, 26 (30). Les principales sont Nicéphorîon fondée par Alexandre, Pline, H. iV./vi, 26 (30) ; Apamée et Amphipolis fondées par Séleucus I er, Pline, M. N., y, 24 (21) ; Antioche Callirhoé qui porta ensuite

le nom d'Édesse. Pline, H. N., v, 24 (21). Nisibe prit le nom d' Antioche de Mygdonie. Josèphe, Ant. jud., XX, m, 3 ; Strabon, XVI, i, 23. G. Droysen, Histoire de l’Hellénisme, t. ii, p. 670, 739-744. Après la chute de la dynastie des Séleucides, la Mésopotamie fut le théâtre des luttes entre les Parthes, les Arméniens et enfin les Romains. Ceux-ci la conquirent une première fois sous Trajan. Ce prince s’empara d'Édesse où régnait depuis 137 avant J.-C. une dynastie indigène, de Nisibe et de Singara et organisa une province de Mésopotamie. Eutrope, viii, 3. Il ne put conserver ses conquêtes et Hadriendutles ahandonnertoutàfait.DionCassius, LXvm, , 29 ; Spartion, Hadrien, v ; Eutrope, viii, 6. Sous Marcvurèle, la Mésopotamie fut reprise, Capitolin, Marc Antonin, vin et ix, Verus, vi, vii ; Dion Cassius, lxxi, 1 ; cependant le pays ne fut jamais complètement enlevé aux princes indigènes, car nous trouvons encore sous Gordien III un roi d'Édesse. Eckhel, Doctr. Num., t. iii, p. 516. La région gouvernée par les princes d'Édesse s’appelait l’Osrhoëne, elle était sous la suzeraineté des Parthes.

V. Bibliographie. — Strabon, XVI, i, 21-28 ; Olivier, Voyage dans l’Empire ottoman, t. ii, in-4o, 1804 ; Ainsworth, Researches in Assyria, Babylonia and Chaldea, in-8o, Londres, 1838 ; Cl. Chesney, The Expédition of the Survéy of the rivers Euphrales and Tigris, in-8o, Londres, 1850, t. i ; W. K. Loftus, Travels and Researches in Chaldea and Susiana, in-8°, Londres, 1859 ; Hœfer, Chaldée, in-8o, Paris, 1853, p. 151-192 ; F. Lenormant et E. Babelon, Histoire ancienne, 9e édit., in-12, Paris, 1885, t. iv, p. 1-18 ; G. Perrot et Ch. Chipiez, Histoire de l’art dans l’antiquité, t. i, in-4°, Paris, 1884, p. 2-14 ; H. Kiepert, Manuel de géographie ancienne, trad. franc., in-8°, Paris, 1887, p. 89-92 ; G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’orient classique, 1. 1, 1895, p. 551-564. E. Beurlier.

    1. MESPHAR##

MESPHAR (hébreu : Mispâr, « nombre ; » Septante : Mixo-çôp), un des chefs israélites qui retournèrent de la captivité en Palestine avec Zorobabel. I Esd., ii, 2. Dans le passage parallèle, II Esd., vii, 7, Mesphar est appelé Mespharath.

    1. MESPHARATH##

MESPHARATH (hébreu : Mispérét ; Septante : MadtpapâG), nom, dans II Esd., vii, 7, du chef israélite appelé Mesphar dans I Esd., ii, 2. Voir Mesphar.

    1. MESPHÉ##

MESPHÉ, orthographe, dans la Vulgate, Jos., xviii, 26, du nom d’une ville de Benjamin appelée ailleurs Maspha ou Masphath. Voir Maspha.

    1. MESRAIM##

MESRAIM (hébreu : Mi$raim ; Septante : Medpacv), second fils de Cham, Gen., x, 6 ; I Par., i, 8, et père des Ludim, des Anamim, des Laabim, des Nephtuim, des Phétrusim et des Chasluim (voir ces noms). Gen., x, 13-14 ; I Par., i, 11-12. Ses descendants peuplèrent l’Egypte, qui est appelée en hébreu, de son nom, Misraïm. Voir Egypte, t. ii, col. 1603.

    1. MESROB##

MESROB, traducteur de la Bible en arménien. Voir Arménienne (Version) de la Bible, 1. 1, col. 1010.

MESSA. La Vulgate rend sous cette forme un nom de lieu et un substantif commun, dont elle fait un nom propre. Ces deux mots sont complètement différents en hébreu et ne proviennent pas de la même racine.

1. MESSA (hébreu : Miiâ' ; Septante : Ma<r<rîi), localité mentionnée, Gen., x, 30, dans la description des limites du pays occupé par les Jectanides : « Ils habitèrent depuis Messa en 'allant vers Séphar la montagne de l’Orient. » Ces derniers mots sont diversement traduits, mais, quoi qu’il en soit de leur signification, il est cer-