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MESOPOTAMIE


du sud était aux Arabes nomades, "Apaëe ? « rx^vîtai. Ces derniers occupaient la région par laquelle passait la route des caravanes, allant de Syrie ou d’Asie-Mineure vers Babylone, Strabon, XVI, i, 26-27. Cf. Xénophon, Anab., i, v, 1. C’est de la partie septentrionale, c'çst-à-dire de celle où habitaient les Araraéens, qu’il est surtout question dans la Bible. La ville principale et la plus ancienne de*cette région était Haran. Voir Haban 3, t. iii, col. 424. Là encore se trouvaient Édesse (flg. 271) et Nisibe, sur le Mygdonius, aftluent du Chaboras. Dans la partie méridionale il n’y avait pas de villes. Les Grecs avaient comparé la Mésopotamie à un vaste navire à cause de sa forme allongée. Strabon, II, i, 23,

teur Éliézer chercher une femme pour lui en Mésopo-. tamie, mais en lui donnant ordre de ne pas permettre à Isaac de retourner dans ce pays. Gen., xxiv, 2-9. Éliézer partit pour la Mésopotamie et vint à Nachor ou Haran. C’est là qu’il rencontra Rebecca, fille de Bathuel, et illa ramena à Isaac. Gen., xxiv, 10-67 ; xxv, 20. Voir Éliézer, t. ii, col. 1678 ; Isaac, t. iii, col. 931. C’est de même en Mésopotamie et à Haran qu’Isaac envoya Jacob pour chercher une femme. Illui ordonna de prendre une des filles de Laban, frère de Rebecca, c’est-à-dire une de ses cousines germaines. Gen., xxviii, 2, 5, 6, 7. C’est près d’Haran que Jacob vit en songe une échelle mystérieuse où les anges montaient et descendaient. Il resta

271. — Orfah (ancienne Édesse). Grande Mosquée. D’après Chesney, The Expédition of Euphrates, t. ii, pi. xxxiv, p. 77

6 ; XVI, i, 22. Les Arabes l’appellent Al-Djeziréh, c’està-dire l'île.

III. La Mésopotamie dans la Bible. — II est pour la première fois question de la Mésopotamie dans la Bible à l’occasion du voyage de Tharé et d’Abraham, d’Ur en Chaldée vers le pays de Chanaan. Tharé et sa famille quittèrent Ur pour se diriger vers Haran ; ils traversèrent donc toute la Mésopotamie du sud au nord. Gen., xi, 31. Voir Haran 3, t. iii, col. 424. Tharé mourut à Haran. Cette migration d’Abraham est rappelée par les Ammonites, quand Holoferne les interroge sur les Juifs. Ils sont, dit le prince des Ammonites, de la race des Chaldéens. Ils habitèrent d’abord la Mésopolamiêy^parce qu’ils avaient abandonné les dieux des Chaldéens pour adorer le Dieu du ciel et ils s'établirent à Charan (Haran). Judith, v, 7. Le livre de Josué, xxiv, 3, 14-15, fait également allusion au retour d’Abraham du bord du fleuve et aux faux dieux que sa race y adorait. C’est d’Haran qu’Abraham, sur l’ordre de Dieu, se rendit dans la terre de Chanaan. Gen., xii, 1, Voir Abraham, t. i, col. 74. Une partie de la famille de Tharé était restée à Haran. Abraham appelait cette ville son pays à cause du séjour prolongé qu’il y avait fait. Pour ne pas marier son fils Isaac à une Chananéenne, il envoya son servi

sept ans en Mésopotamie au service de Laban pour obtenir la main de Rachel, puis ayant été trompé par Laban qui lui avait fail épouser subrepticement Lia, il y resta sept autres années pour obtenir enfin celle qu’il aimait. Gen., xxviii, 10 ; xxix, 30. Après avoir épousé Rachel, Jacob ne quitta pas le pays de son beau-père, car c’est là que naquirent ses douze fils. Gen., xxix, 31-xxx, 23 ; xxxv, 26 ; xlvi, 15. Jacob désirant revoir la terre de Chanaan demanda à son beau-père de le laisser aller et il quitta le pays. Rachel emporta les idoles de son père, ce qui montre que les Araméens de Mésopotamie étaient polythéistes et idolâtres. Gen., xxx, 25 ; XXXI, 19, 34-36. Voir Jacob, t. iii, col. 1062 ; Rachel. Balaam était de Mésopotamie. Sa patrie était Péthor, située au confluent de l’Eùphrate et du Sagur. Num., xxiii, 7 ; Deut., xxiii, 4 ; cf. Num., xxii, 5, dans l’hébreu. C’est par erreur que la Vulgate en fait un Ammonite dans ce verset. Voir Balaam, t. i, col. 1390. Au temps des Juges, un roi de Mésopotamie, inconnu par ailleurs et nommé Chusan Rasathaim, asservit les Juifs pendant huit ans. Othoniel les délivra de son joug. Jud., iii, 10-11. Voir Chusan Rasathaim, t. ii, col. 748. David fit une campagne en Mésopotamie et c’est à cette occasion qu’il composa le Psaume lix (hébreu, lx), ainsi qu’il est dit dans le titre.

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