Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/527

Cette page n’a pas encore été corrigée
1015
1016
VESA


  • wN**i*rÏ3. ro. aw>. mm | Y"i>*n. ]m[ ] 31
    • . uni | ja-nru. onrfm.-n. teos. « b.-ins’i 32’-rw7. n-JD. m* 1) ? ! . >do. « ras. n2[wn] 33

[3]jni | jsiw. rw 34

Les lettres surmontées d’un point sont douteuses ; les lettres entre crochets sont suppléées par conjecture ; les astérisques marquent la place des lettres illisibles. Les points séparatifs et les petites barres sont dans l’original.

TRADUCTION

4. Je suis Mésa, fils de Camos… roi de Moab, le Dibonite. |

2. Mon père a régné sur Moab durant trente ans et moi

j’ai régné

3. après mon père. | Et j’ai fait ce sanctuaire à Camos

de Qorkha | en signe de salut ;

4. car il m’a sauvé de toutes mes chutes et il m’a fait

triompher de tous mes ennemis. | Amri,

5. roi d’Israël, fut l’oppresseur de Moab durant de longs

jours, car Camos était irrité contre son pays ; |

6. et son fils lui succéda et il dit lui aussi : J’opprime rai Moab ! | C’est de mon temps qu’il parla ainsi,

7. et j’ai triomphé de lui et de sa maison | et Israël a

péri pour toujours. Or, Amri avait pris possession du pays

8. de Mâdaba | et [Israël] y demeura durant ses jours et

le terme des jours de ses fils, durant quarante ans, et

9. Camos [nous] l’a rendue de mon temps. | Et j’ai bâti

Ba’almé’on, et j’y ai fait la piscine, et j’ai bâti

10. Qaryathen. | Or, les gens de Gad habitaient dans le pays d"Alaroth de toute antiquité, et le roi d’Israël s’était bâti

11.’Ataroth. | Et je combattis contre la ville, et je la pris, et je tuai tout le peuple

12. de la ville, spectacle pour Camos et pour Moab ! | Et je m’y emparai de l’autel de son Génie et

13. je le traînai devant Camos à Qiriath. | Et j’y fis ha biter les gens de Saron et de

14. Makharath. ( Et Camos me dit : Va ! prends Nébo sur Israël ! et j’allai

15. de nuit et je combattis contre elle depuis la pointe de l’aurore jusqu’à midi et je la pris

16. et je tuai tout, sept mille hommes et jeunes garçons | et femmes et jeunes filles

17. et servantes, | car je l’avais vouée à l’anathème envers’Astar-Camos, et je pris de là

18. les autels ( ? ou les vases ?) de Iahvé, et je les traînai devant Camos. | Or, le roi d’Israël avait bâti

19. Iahaç, et il y demeurait alors qu’il me faisait la guerre, 1 mais Camos le chassa devant moi ! et

20. je pris de Moab deux cents hommes, toute son élite, | et je les portai contre Iahas et je la pris

21. pour l’annexer à Dibon. | C’est moi qui ai bâti Qorkha, le mur des jardins et le mur

22. de Parrière-ville, | et c’est moi qui ai bâti ses portes,

et c’est moi qui ai bâti ses tours, | et

23. c’est moi qui ai bâti le palais, et c’est moi qui ai

fait la double piscine pour l’eau au milieu

24. de la ville ; | et il n’y avait pas de citerne au milieu de la ville, à Qorkha, et j’ai dit à tout le peuple : Faites-vous

25. chacun une citerne dans sa maison ! et c’est moi qui ai fait creuser les fossés de Qorkha par les prisonniers

26. d’Israël, | et c’est moi qui ai bâti’Aro’er, et c’est moi qui ai fait la route de l’A mon. |

27. C’est moi qui ai bâti Beth-Bamoth, car elle était détruite. | C’est moi qui ai bâti Beser, car elle était en ruines,

28. avec les gens de Dibon, an nombre de cinquante, car tout Dibon est enrôlé | et j’ai placé le

29. nombre complet de cent [hommes] dans les villes

que j’ai annexées au pays. | Et c’est moi qui ai bâti

30. Mâdaba, et Befh-Diblathen | et Befh-Ba’almé’on, et j’y ai porté les pasteurs…

31.. troupeaux du pays. I Et Khoronén où

habitait…

32 et Camos me dit : Descends, combats

contre Khoronén ! | et je suis descendu…

33 [nous l’a rendue] Camos de mon

temps. Et … de là. … dix…

34… année… et c’est moi., .

Pour la justification de la lecture et les notes philologiques et critiques, voir M. J. Lagrange, dans la Revue biblique, 1901, p. 525-536.

II. Conclusions historiques. — Depuis le temps de Moïse, les Israélites s’étaient établis dans le pays de Moab. Un moment submergés par l’accroissement des Moabites, ils avaient repris l’avantage avec David. On dirait que dès lors Moab ne fut plus qu’une tribu sans indépendance et sans roi, II Reg., viii, 2, mais il est douteux que la domination des Israélites s’étendit jamais au sud de l’Arnon qui fut toujours considéré comme la limite légale de Moab. Les troubles qui suivirent la mort de Salomon lui permirent sans doute de relever la tête. Mésa est très fier de se dire fils de son père, mais il ne se donne pas d’autre ancêtre ; il est est donc probable qu’une nouvelle royauté commença dans Moab avec ce prince dont le nom n’est qu’incomplètement conservé, Chamos… Les premiers temps furent prospères, on avait recouvré toute la plaine, depuis l’Arnon jusqu’à Médaba. Amri, roi d’Israël, reprit l’offensive ; il occupa de nouveau Médaba, et sans dépouiller le chef des Moabites du titre de roi, si libéralement prodigué alors, il lui imposa le tribut. Mésa payait au roi d’Israël cent mille agneaux et cent mille béliers à laine ; les grandes plaines de Moab ont toujours été propices à l’élevage du petit bétail. Des garnisons israélites établies jusqu’aux portes de Dibon devaient assurer sa fidélité.

Sous Achab, fils d’Amri, Mésa se tint tranquille. Le règne d’Ochozias d’Israël ne fut qu’une longue maladie d’un an ou deux : <> Moab se révolta contre Israël après la mort d’Achab, » IV Reg., 1, 1, et reprit d’abord Médaba.

On peut s’étonner que Mésa, originaire de Dibon, ait porté son premier effort sur un point si éloigné, au risque de se voir coupé par les stations israélites intermédiaires. A vrai dire, nous ne savons pas s’il se pique de raconter ses exploits en suivant l’ordre du temps. Nous le croirions cependant volontiers. Les Israélites occupaient surtout les villes de l’ouest, situées dans des posilions beaucoup plus fortes, sur les premiers contreforts des montagnes qui baignent leurs pieds dans la mer Morte. Médaba avait probablement une population moabite, puisque Mésa la considère moins comme une conquête que comme une ville recouvrée ; c’est sans doute par là qu’il était plus facile de commencer. Baal Méon, aujourd’hui Main, à deux heures et demie de Médaba, eut bientôt le même sort ; Mésa ne dit pas l’avoir prise, mais seulement bâtie ou plutôt rebâtie. Ataroth lui coûta plus de peine. Il s’agissait d’une ville purement israélite, occupée par la tribu de Gad de toute antiquité. Isolée du reste d’Israël, elle semble avoir pratiqué le culte de son Génie particulier, qu’on pourrait soupçonner n’être autre que Gad, dont les Grecs ont fait la bonne fortune ou la Tyché des cités. Voir Gad 2, t. iii, col. 24. Ce culte du patron, si commun aujourd’hui encore dans l’Orient musulman, n’empêchait pas plus le culte du dieu national qu’il n’est absolument en contradiction avec l’islamisme. Aujourd’hui il s’agit d’un saintd’origine souvent inconnue, peut-être mythologique ; alors c’était une sorte de divinité inférieure, chargée des intérêts du lieu, analogue au Sim ou patron mentionné par les inscriptions sabéennes à côté des grands