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MÉROZ (TERRE DE) — MERZ


courues à l’appel et. spécialement louées pour leur dévouement et leur courage sont celles de Nephthali, de Zabulon et d’Issachar. Jud., iv, 6, 10 ; v, 15, 18. Non seulement Méroz aurait refusé de se joindre à elles, mais elle aurait encore prêté son appui à l’ennemi en dérobant les fuyards à la vengeance des Israélites vainqueurs : c’est ce que semblerait du moins indiquer Débora en faisant suivre immédiatement la malédiction des Mérozites de la bénédiction invoquée sur Jahel, qui n’a pas craint de frapper Sisara réfugié dans sa tente. Cf. Jud., . y, 23 et 24, et Hummelauer, Commentarius in libros Judicum et Ruth, Paris, 1888, p. 23. Les paroles du cantique de Débora les incriminent seulement de leur abstention, d’où il semble résulter qu’ils appartenaient à l’une de ces trois tribus. — Eusèbe connaît un village de « Méros (Merrous, selon le manuscrit de Leyde), situé à douze milles (16 kilomètres) de Sébaste et près de Dothaïm ». Onomasticon, au mot Meppiv, édit. Larsow et Parthey, Berlin, 1862, p. 286. G. Marnier voit le Méros d’Eusèbe dans la ruine appelée aujourd’hui Mahroûneh, située à peu près exactement à seize kilomètres au nord-nord-est de Sébastiéh, la Sébaste des anciens, à quinze cents mètres à l’est du tell' Dolân, l’antique Dothaïm, et sur la lisière méridionale du sahel 'Arrabéh, la plaine biblique de Dothaïm. Dans la Revue biblique, 1900, p. 591-599. Le nom de Mahroûneh est sans doute assez différent de Méros ou Méroz ; mais Eusébe, en adjoignant celui-ci à Merran, semble le considérer comme identique. La lettre h n’existant point en grec, Mahroun ou Mehran devrait encore se transcrire Mappoûv ou Meppàv, qui aurait pu être prononcé Marrons ou Merrus par les Gréco-Romains, comme Hésêbon est devenu 'E<rëo0î et Esbus, par la suppression de h et le changement de tiens, Mahroûneh, toutefois.ou la Méros indiquée par Eusèbe, devait appartenir à l’ancien territoire de Manassé occidentale qui ne paraît pas avoir pris part à la lutte contre les Chananéens, ni avoir été convoqué à cet effet. — Plusieurs interprètes voient dans Méroz une transcription erronée

pour Mérom ou Méron et le pays dont il s’agit serait ou le territoire des bords du lac Houléh, l’antique Mérom,

ou le territoire du pays actuel de Safed où se trouve une localité du nom de Meirôn, célèbre elle-même dans les Talmuds et les écrits des écrivains juifs. Cf. Ad. Neu "bauer, Géographie du Talmud, in-8°, Paris, 1868, p. 228-230. Cette Meirôn se trouve à six kilomètres à l’ouest de Safed. On rencontre encore un Meroùn erRâs, situé, comme l’indique son nom, sur un sommet élevé, au centre de la Galilée supérieure, à dix-sept kilomètres au nord de cette même ville ; et un khirbet du nom de Mâroûs à douze kilomètres au sud de Qédès, l’antique Cadès de Nephthali, et à huit kilomètres au nord-nord-est de Safed. Cette ruine est assez étendue, d’apparence antique, et l’on voit aux alentours divers tombeaux de forme hébraïque. Toutes ces dernières localités appartiennent au Djebel Çafed, la « montagne de Nephthali » d’autrefois. — L’historien Josèphe nomme encore, Bell, jud., III, iii, 1, une ville de Méroth (Mr, p(o6), dont le nom peut se prononcer Mérôs, qui marquait avec Thella la limite de la Galilée supérieure dans sa longueur, c’est-à-dire d’est à ouest. Le nom de cette ville fortifiée par Josèphe, au commencement de la guerre de Judée, est écrit Mïjpû, ibid., II, xx, 6 (édit. B. Niese), et 'A[171p(ô0, Vita, 37. D’après le géographe Cellarius, ces noms seraient celui de Mérom grécisé ; pour d’autres, ce serait celui de la ville de Meirôn de Galilée. Cf. Reland, Palsestina, p. 895-896 ; Riess, Biblische Géographie, in-f>, Fribourg-en-Brisgau, 1872, p. 63. Mais Méroth opposé à Thella, limite orientale de la Galilée sur la rive du Jourdain, probablement aujourd’hui et-fell, doit se chercher à l’occident, à la même latitude et non loin de Ptolémaïde ou 'Acca. Le nom ne s’y retrouve plus. — J. Schwarz a cru reconnaître Méroz dans Meras sas, nom d’un village situé à une heure au nord-ouest de Beisàn, identique, selon lui, à Mar’esah ou Marhësades Sifrê hagersa. Tebuoth ha'-Arez, nouvelle édit., 1900, p. 205 ; cf. p. 43. Cette identification a été proposée encore par Burckhardt et Robinson. Burckhardt, Travels in Syria and the Holy Land, Londres, 1822, in-4°, p.4 33 ; E. Robinson, Biblical Researches in Palestine, Boston, 1841, t. iii, p. 170. Ce nom répond mal à l’hébreu, selon Armstrong, Wilson et Conder, Nantesand Places in the old Testament, Londres, 1887, p. 224. — Le petit village de Kefr Miser, que quelques voyageurs croient avoir entendu prononcer Kefr Mours, situé à quatre kilomètres à l’est i"Endor et au sud du. mont Thabor, a été pris aussi pour Méroz. La métathèse, dans les anciens noms, n’est pas rare chez les Arabes, et Kefr Misr, voisine du Thabor, où Débora et Barac amenèrent leurs troupes pour la bataille, dans la tribu d’Issachar, se trouve dans les conditions du récit bibliqueCf. Riess, toc. cit., - Dalfi, Viaggio biblieo in Oriente, in-8<V Turin, 1835, t. iv, p. 117. — Le défaut d’indication un peu précise sur la situation de cette ville et de la région du même nom ne permettra sans doute jamais de faire un choix motivé entre ces diverses localités pour les identifier avec Méroz. Toutefois Mârûs paraît être, de tous ces noms, celui qui reproduit le mieux le nom biblique, et sa situation pourrait expliquer à la fois le refus de ses habitants, la colère de Débora et sa malédiction. Barac commença à réunir ses troupes à Cadès, sa patrie, Jud., iv, 6, 10 ; le pays de Mâroûs, situé dans le voisinage de Cadès, dut être des premiers invités à donner l’exemple du courage et de l’abnégation ; le cœur faillit à ses habitants et leur lâcheté eût pu décourager les autres et compromettre l’entreprise projetée par la prophétesse Débora contre les oppresseurs de son peuple.

L. Heidet. MERRHA (grec : Meppœv), localité inconnue. Baruch, iii, 23, parle des marchands de Merrha, qu’il nomme avec ceux de Théman, mais on ne retrouve ce nom nulle autre part ailleurs, ce qui porte à penser qu’il est altéré. On a proposé de lire à la place divers noms. La correction la plus vraisemblable est celle qui lit à la place.de Merrha(n), Médan ou Madian. La Vulgate est traduite sur le grec et là version grecque a été faite sur un original hébreu que nous n’avons plus. Voir. Baruch 6, t. i, col. 1480. Le traducteur a pu lire un 1, r, au lieu d’un i, d, et transformer ainsi Médan (Madian) enMerrhan. Les marchands madianites sont mentionnés dans la Genèse, xxxvii, 28.

    1. MERRICK James##

MERRICK James, érudit anglais protestant, ne le 8 juin 1720, mort à Reading le 5 janvier 1769. Il appartenait à l’université d’Oxford et était très versé dans la connaissance de la littérature sacrée et des langues orientales. On a de lui : Dissertation on Proverbs ix f i'6, containing occasional remarks on other passages in sacred and profane writers, in-4°, Oxford, 1744 ; Annotations critical and grammatical on the three first chapters of the Gospel according to S' John, in-8°, Reading, 1764 ; The Psalms translated or paraphrased in english verse, in-12, Reading, 1765 ; Annotations on the Psalms, in-4°, Reading, 1768. — Voir W. Orme »

Biblioth. biblica, p. 313.

B. Heurtebize.
    1. MERZ Philippe Paul##

MERZ Philippe Paul, théologien catholique allemand, né à Augsbourg, le 12 août 1725, mort dans cette ville le 15 octobre 1754. Il étudia la théologie protestante à Iéna et à Strasbourg. Il se convertit au catholicisme, fit son abjuration à Augsbourg le 12 août 1725 et devint ensuite prêtre et curé de Schwabsoien (Bavière). Il passa les dernières années "de sa vie à Augsbourg. Il est connu par son Thésaurus biblicus, hoc est, dicta, sentenlia et exempla ex sanctis Bibliis collecta, et per locos communes distributa, ad usum concionandi et disputandi,