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LAPIDATION — LARME


hommes et du côté du poteau pour les femmes. Le cadavre ne pouvait être inhumé dans le sépulcre de famille, mais dans un lieu ordinairement désigné par le sanhédrin. On enterrait près de lui la pierre qui lui avait donné le coup fatal et qui ne pouvait plus désormais servir convenablement à un autre usage. Enfin, il était défendu de porter le deuil du supplicié. Cf. Sanhédrin, iv, 4 ; vi, 1-5 ; Iken, Antiq. hebraic, p. 423 ; Fr. Baringius, De 7tapa5eifiiaTicr|jiâ sponsm adultérée, 24, 25, dans le Thésaurus de Hase et Iken, Leyde, 1732, t. ii, p. 103, 104 ; F. S. Ring, De lapidatione Hebrœorum, Francfort, 1716. Dans la lapidation de saint Etienne, il semblé que l’on ait suivi au moins l’essentiel de ces règles ; dans les lapidations populaires, les assistants, sous l’empire de la colère, se contentaient d’atteindre leur victime avec les traits qu’ils avaient sous la main. Comme la précipitation était le prélude ordinaire de la lapidation, il ne serait pas impossible que les gens de Nazareth, en cherchant à précipiter Notre-Seigneur du haut d’un rocher, aient eu l’intention de le lapider ensuite comme blasphémateur. Luc, iv, 29.

I, Pt : Ê*, rTiTr

    1. LAPIDE##

LAPIDE (CORNÉLIUS A). Voir Cornélius a Lapide, t. ii, col. 1014.

    1. LAPIDOTH##

LAPIDOTH (hébreu : Lappidôf, « torches ; » Septante : Aaqj18<&8), époux de la prophétesse Débora. Jud., iv, 4. On ne connaît que son nom, mais c’est sans raisqn qu’on a contesté son existence et qu’on a voulu l’entendre, soit d’un nom de lieu, soit d’un qualificatif de Débora qui aurait été « une femme d’éclat 9, d’après les uns, une marchande de lampes ou de torches, ou bien chargée de l’entretien des lampes du sanctuaire, d’après les autres. Voir Fr. de Hummelauer, Conim. in Jud., 1888, p. 93.

    1. LAPIN##

LAPIN, quadrupède du genre lièvre, dont il se distingue par une taillé plus petite et par son habitude de creuser des terriers pour s’y abriter. Plusieurs auteurs ont cru que le lapin est désigné dans la Bible par le mot sâfdn. Lev., xi, 5 ; Deut., xiv, 7. Cette identification est inexacte. Le sâfân est le daman ou chœrogrylle. Voir Chœrogr’ïlle, t. ii, col. 712-714 : Le daman ressemble extérieurement au lapin, il est vrai, mais il appartient à un genre différent et, au lieu de se terrer, il habite dans des trous de rochers. Il n’existe aucune espèce de lapins en Arabie et en Palestine, ou du moins on ne rencontre que très rarement cet animal dans ce dernier pays. Le silence de la Bible indique qu’il en était de même autrefois. Tristram, The natural History of the Bible, Londres, 1889, p. 75 ; Chauvet et Isambert,

Syrie, Palestine, Paris, 1882, p. 94.

H. Lesêtre.

LARCIN. Voir Vol. Voleur.

    1. LARDNER Nathaniel##

LARDNER Nathaniel, théologien anglais, né le 6 juin 1684 à Hawkhurst dans le comté de Kent, mort dans la même ville le 24 juillet 1768. Il fit ses premières études à Londres et alla les terminer dans les universités étrangères. En 1703, il était de retour en Angleterre et se consacra entièrement aux travaux théologiques qui lui valurent la réputation d’être un des meilleurs théologiens de son temps. Son principal ouvrage est : Crédibilité of the Gospel History, 5 in-8°, Londres, 17271743, réfutation des objections soulevées contre l’authenticité desÉvangiles. Toutefois ses doctrines le rapprochent beaucoup des sociniens. Ses œuvres ont été réunies et publiées en Il in-8°, Londres, 1788, par Kippis, qui les a fait précéder d’une vie de N. Lardner, — Voir Kippis, Life of Nat. Lardner, in-8°, Londres, 1788 ; Memoirs of the Life and Writings of the late Rev. N. Lardner, in-8°, Londres, 1769 ; Walch, Biblioth. theolog., t. i, p. 797, 841 ; t. ii, p. 492. B. Heurtebke.

    1. LARGEUR##

LARGEUR (Vulgate : Lalitudo), nom d’un puits. Gen., xxvi, 22. La Vulgate traduit ainsi le nom d’un puits, appelé en hébreu Rehoboth, et creusé par les gens d’Isaac. Voir Rehoboth.

1. LARME (hébreu : bâkût, bekîf, bêkéh, bekî, dim’âh, marzêah ; Septante : Sâxpu, Bâxpuov ; Vulgate : lacryma, fletus, ploratus), goutte limpide et transparente, de saveur amère, sécrétée par la glande lacrymale et s’échappant de l’œil sous l’action d’excitations diverses. Quelquefois, l’excitation est purement physique, comme un coup donné sur l’œil, Eccli., xxii, 24, le contact de la fumée. Prov., x, 26, etc. Le plus souvent, cette excitation provient du système nerveux ébranlé plus ou moins fortement par une sensation ou uu sentiment. Les larmes coulent ordinairement avec quelque abondance. Verser des larmes ou pleurer s’exprime par les verbes suivants : hébreu : bâkâh, dâlaf, ddma’; Septante : Saxp-Sw, xXaiM, UTaïw ; Vulgate : lacrymari, ftere, plorare.

I. Causes des larmes. — Il est très souvent parlé dans la Sainte Écriture de personnes qui pleurent. Leurs larmes sont excitées par des causes assez* différentes. Voici les principales. 1° La mort de quelqu’un qu’on aime. On pleure la mort de Sara, Gen., xxiii, 2, de Joseph qui passe pour avoir été dévoré, Gen., xxxvii, 35, de Jacob, Gen., L, 11, 17, de Moïse, Deut, xxxiv, 8, de Saùl, II Reg., i, 24, d’Amnon, II Reg., xiii, 36, d’Absalom, II Reg., xix, 1, du jeune homme de Naïm, Luc, vu, 13, de la fille de Jaïre, Luc, viii, 52, etc. Les disciples, Marc, xvi, 10, et Marie-Madeleine, Joa., xx, 11, 13, 15, pleurent la mort du Sauveur. Rachel pleure ses enfants qui ne sont plus. Jer., xxxi, 15 ; Matlh., ii, 18. En beaucoup d’autres passages, il est parlé des larmes que la douleur fait verser au sujet des morts. Deut., xxi, 13 ; Job, xxvii, 15 ; Ps. lxxviii (lxxvii), 64 ; Jer., xvi, 5, 6 ; xxii, 10 ; Ezech., xxiv, 16 ; Eccli., xxii, 10 ; xxxvih, 16 ; II Mach., iv, 37 ; Act., ix, 39, etc. Voir Deuil, t. ti, col. 1397. Il y avait même des personnes qui faisaient métier de pleurer aux funérailles. Marc, v, 38. Voir Pleureuses. — 2° Les malheurs publics. Les malheurs futurs ou passés d’Israël excitent les pleurs des prophètes ou du peuple lui-même. Lev. ; x, 6 ; Num., xxv, 6 ; Is., xxii, 4 ; Jer., iii, 21 ; îx, 1, 18 ; xiii, 17 ; xiv, 17 ; Lam., i, 2, 16 ; ii, 18 ; Joël, ii, 12 ; Mich., i, 10 ; Zach., vit, 3 ; I Reg., xi, 5 ; Judith, vi, 14, 16 ; vu, 18, 22 ; xiv, 14 ; I Esd., iii, 13 ; x, 1, etc. Ces larmes seront séchées quand Dieu restaurera son peuple. Is., xxv, 8 ; xxx, 19, Jer., xxxt, 16. Les peuples étrangers ont aussi à pleurer leurs malheurs. Sap., xviii, 10 ; Is., xv, 3 ; xvi, 9 ; Ezech., xxvii, 31. Aux derniers jours, on pleurera sur la ruine de la grande Babylone. Apoc, xviii, 9, 11, 19. — 3° Les épreuves particulières. Agar pleure à la vue de son enfant qui va mourir. Gen., xxi, 16. La fille de Jephté pleure sa jeunesse qui va être sacrifiée. Jud., xi, 37. Job, xvi, 17, verse des larmes à cause des maux qui le frappent. Les crimes d’Absalom font pleurer ceux qui en sont les témoins ou les victimes. II Reg., xiii, 36 ; xv, 23, 30. Ézéchias pleure dans sa maladie à cause de l’issue fatale qu’il redoute. IV Reg., xx, 3, 5 ; Is., xxxviii, 3, 5. La mère de Tobie ne cesse de verser des larmes en attendant le retour de son fils. Tob., x, 4. Esther et les Juifs du royaume de Perse pleurent en songeant aux épreuves qui les menacent. Esth., iv, 3 ; xiv, 2. Les pleurs sont le lot de tous les affligés. Eccle., iv, 1 ; Ps. cxxxvii (cxxxvi), 1. Les larmes inondent leur couche, Ps. vi, 7, et sont parfois tellement abondantes que Dieu pourrait les recueillir dans une outre. Ps. lvi (lv), 9. Elles se mêlent au breuvage du malheureux, Ps. en (ci), 10, et deviennent comme un pain dont il se nourrit. Ps. xlii (xli), 4 ; lxxx (lxxix), 6, C’est Dieu qui essuie ces larmes en écartant l’épreuve. Ps. cxvi (cxrv), 8 —