Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/507

Cette page n’a pas encore été corrigée
975
976
MENSONGE — MENTHE


protège par un mensonge, que personne ne songe à lui reprocher gravement, la fuite des espions israélites venus à Jéricho. Jos., M, 5. — 9. Les Gabaonites usent d’un artifice mensonger pour obtenir que leur ville et ses habitants soient épargnés. Josué les maudit et les réduit en esclavage. Jos., ix, 9-15, 23. — 10. Samson se joue de Dalila en lui disant des mensonges. Jud., xvi, 7, 13. —

11. Pour dissimuler la fuite de David et le soustraire à la persécution de Saùl, Michol met un théraphim dans le lit du fugitif et fait croire aux gens du roi que David lui-même est là, alité et malade. I Reg., xix, 13-15. —

12. Amnon se dit malade ; mais c’est un mensonge par lequel il veut attirer chez lui sa sœur Thamar, dont il a dessein d’abuser. II Reg., xiii, 6. — 13. La conduite de David et de Joab, dans le meurtre d’Urie, implique une série de mensonges destinés à couvrir l’homicide. II Reg., xi, 14-26. — 14. Jézabel prépare l’homicide au moyen du mensonge, quand elle accuse Naboth d’avoir maudit Dieu et le roi. III Reg., xxi, 10-13. — 15. Giézi, serviteur d’Elisée, ment pour satisfaire sa cupidité et en est bien puni. IV Reg., v, 22-25. — 16. La ruse que Judith emploie pour s’insinuer dans la confiance d’Holopherne comporte un certain nombre de mensonges que n’excuse point le but atteint par l’héroïne. Judith, XI, 4 17. Voir Judith, t. iii, col. 1822. — 17. Les deux vieillards qui accusent Susanne sont de cyniques menteurs. Dan., xiii, 36-40. — 18. Alcime ment quand il jure aux Assidéens de ne pas-leur faire de mal. I Mach., vii, 15.

— 19. C’est par des mensonges que Tryphon attire à lui Jonathas et ensuite ses deux fils. I Mach., xii, 45, 48 ; xiii, 15, 16, 19. — 20. Hérode ment quand il dit aux mages qu’il veut aller adorer l’enfant Jésus. Matth., ii, 8. — 21. Satan ment de nouveau quand il se prétend possesseur de tous les royaumes de la terre. Luc, iv, 6.

— 22. Les pharisiens et les princes des prêtres profèrent des mensonges quand ils affirment que Jésus chasse les démons par Beelzébub, Matth., xii, 24 ; Marc, iii, 22 ; Luc, xi, 15 ; quand ils prétendent savoir qu’il est un pécheur, Joa., IX, 24 ; quand ils l’accusent devant Pilate. Luc, xxiii, 2, 5 ; Joa., xviii, 30 ; xix, 12. — 23. Les faux témoins apostés contre le Sauveur dénaturent les paroles qu’il a prononcées. Matth., xxvi, 61 ; Marc, xiv, 58, Voir Témoins. — 24. Pierre commet une série de mensonges quand il renie Notre-Seigneur. Matth., xxvi, 69-75 ; Marc, xiv, 66-72 ; Luc, xxii, 55-62 ; Joa., xviii, 15-27.

— 25. Les gardes du sépulcre reçoivent de l’argent pour mentir au sujet de la résurrection. Matth., xxviil, 13-15.

— 26. Ananie et Saphire dissimulent le prix du champ qu’ils ont vendu et ainsi « mentent au Saint-Esprit ». Act., v, 2-9. — 27 : Enfin les Juifs mentent encore dans leurs accusations contre saint Paul. Act., xxi, 28.

4° Sens relatif d’affirmations absolues. — Il faut observer que beaucoup de manières de parler usitées en Orient ne doivent pas être entendues à la lettre. Elles semblent, au premier coup d’œil, exagérer ou même contredire la réalité ; mais elles sont purement conventionnelles et doivent se prendre daus un sens tout relatif. C’est ainsi qu’on procède, par exemple, à l’égard des expressions qui proclament, d’une manière si formelle en apparence, l’universalité du déluge, ou de celles qui font aller Alexandre le Grand jusqu’aux extrémités du monde et disent que la terre se tut en sa présence. I Mach., i, 3. Quand les fils de Heth répondent à Abraham qu’ils lui donnent le champ et la grotte de Makpelah, alors qu’ils ne songent qu’à les lui vendre, ils ne mentent pas, mais ne font qu’entamer les pourparlers sous une forme conventionnelle et polie. Gen., xxiii, 11. Voir L ii, col. 889. Lorsque l’ange Raphaël se présente à Tobie sous le nom d’Azarias, fils d’Ananie, Tob., v, 8,

18, il ne ment sûrement pas, mais prend des noms symboliques en harmonie avec sa mission ; il ne faut pas les considérer comme des réalités plus absolues que la forme d’emprunt dont l’ange se revêt. Voir Azarus 28,

t. i, col. 1301. On interprétera de même dans un sens tout relatif les paroles du Sauveur : « Moi, je ne monte pas pour ce jour de fête, » Joa., vil, 8 ; « la jeune fille n’est pas morte, mais elle dort, s Luc, toi, 52, 53 ; « Lazare, notre ami, dort, » Joa., xi, 11 ; « le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre, » Matth., xii, 40 ; « sur le jour et l’heure (de la fin du monde), personne ne sait rien, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais seulement le Père. » Marc, xiii, 32, etc. On sait enfin que des textes, même dogmatiques, sont communément ramenés de la forme jabsolue à la forme relative. Cf. Joa., vi, 54 ; Rom., v, 12 ; Heb., vi, 6, etc. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner si, chez les écrivains sacrés, certaines locutions ne présentent pas cette exactitude rigoureuse à laquelle nous sommes accoutumés. Ces écrivains s’expriment comme on le faisait dans leur temps et dans leur pays. Cf. Cornely, Introductio generalis in N. T. Libros, Paris, 1885, t. i,

p. 552, 567.

H. Lesêtre.

MENSTRUES. Voir Impureté légale, t. ii, col. 858.

    1. MENTHE##

MENTHE (Nouveau Testament : 7|8uo<7|jiov ; Vulgate : mentha), plante odoriférante.

I. Description. — Herbe aromatique formant des touffes vivaces qui s’étendent progressivement au moyea

254. — Mentha silvestris.

de rhizomes rampant à fleur du sol en ramification indéfinie. Elle appartient à la famille des Labiées, dont elle possède les caractères généraux : tige dressée, , prismatique-quadrangulaire, portant sur 4 rangs desfeuilles opposées qui vont en diminuant de taille à partir du point où naissent les fleurs groupées en Êraxverticilles axillaires ; calice en cloche, 4 étamines soudées vers la base du tube corollin : ovaire libre reposant sur un disque épais, profondément divisé en 4 lobes qui renferment chacun une loge uniovulée, et se séparent à la maturité en 4 coques monospermes. Le style unique, bifide au sommet, s’élève de la base de l’ovaire, entre les 4 lobes. La corolle suffit à distinguerles Menthes parmi toutes les Labiées, étant presque régulière avec 4 divisions sensiblement égales, comme ;