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MELLUCH — MELON


3. MELLUCH (Septante : Ma>oûx). un des chefs israélites qui signèrent l’alliance théocralique du temps de Néhémie. II £sd., x, 27.

MELO (Gaspard de), exégète catholique espagnol, mort vers 1597. Il appartenait à l’ordre des augustins de la province d’Estramadure. Il était docteur en théologie, et fut professeur d’Écriture Sainte à Valladolid. Ou a de lui : In S. Matthasum, in-f", Vallisoleti, 1584 ; In S. Lucie Evangelium commentaria, in-f c, ibid., 1597 ; In Apocalypsin commentaria, in-f°, ibid., 1589. Voir D. Nicolas Antonio, Bibliotheca hispana nova, in-P>, Madrid, 1783-1788, t. i, p. 259.

A. Regnieb.

    1. MELON##

MELON (hébreu’âbattihîm, Num., xi, 5 ; Septante : TtlTtove ;  ; Vulgate : pepones), fruit rafraîchissant recherché des Hébreux.

I. Description. — On désigne sous ce nom vulgaire les fruits charnus de diverses Cucurbitacées appartenant à des genres très différents. Le melon proprement dit est produit par le Cuctimis Melo de Linné (fig. 245),

245. — Cucumis Melo. Tige, fleurs et fruit.

plante annuelle à tiges rameuses, ordinairement étalées sur le sol, bien qu’elles soient pourvues de vrilles qui pourraient s’attacher à un support. Feuilles pétiolées à limbe palminerve de contour variablesôuventréniformesarrondies, plissées ou ondulées sur les bords, parfois nettement découpées en 3 ou 5 lobes. Tous les organes végétatifs sont rudes, étant recouverts de poils courts simulant de petits aiguillons. Les fleurs sont monoïques, c’est-à-dire mâles et femelles distinctes, mais portées sur le même pred : les premières avec 5 étamines triadelphes, les autres avec un ovaire infère à 3 loges multiovulées, toutes avec une corolle jaune à 5 lobes soudée avec le calice. Le fruit mûr sous une écorce épaisse présente une chair sucrée succulente et parfumée, avec des graines nombreuses dans la cavité centrale qui résulte de la résorption des loges et des placentas. La plante est très variable sous le rapport de la dimension de ses parties, mais surtout le fruit qui réduit parfois au volume d’une noix peut atteindre la grosseur d’une citrouille. Sa forme est ronde, allongée ou aplatie ; sa surface peut être lisse ou relevée de rides imitant des broderies, souvent pourvue de côtes longitudinales séparées par autant de sillons allant du pédoncule jusqu’à l’œil, large cicatrice laissée par la désarticulation des

enveloppes florales. — Le type primitif du melon, originaire de l’Inde, ne s’y retrouve plus, mais il devait peu s’écarter de la variété cultivée comme ornement sous le nom de Melon-de-poche, le Cucumis Dudaim à fruits déprimés de la taille d’un œuf, assez parfumés mais de saveur fade. Malgré son nom vulgaire de Melon d’Egypte, le Cucumis Chate L. a comme le précédent une origine plus orientale. — Les melons d’eau ou pastèques appartiennent au genre Citrullus et peuvent être regardés comme des variétés du Citrullus vulgaris de Schrader (fig. 246), distinct du genre Cucumis par ses

246. — Citrullus vulgaris. Tige, fleurs et fruit.

fleurs mâles solitaires, et ses vrilles rameuses. Le fruit est rond et lisse ; la chair de couleur très variable n’est que légèrement sucrée, mais très aqueuse, ce qui la fait rechercher comme rafraîchissante. — Enfin, certaines Cucurbitacées ont pu être appelées Melon bien que leurs fruits n’aient aucune qualité alimentaire. Ainsi l’Ecballium silvestre de Richard, vulgairement nommé Melon d’attrape, parce que ses baies se détachent élastiquement de leurs pédoncules à la maturité, lançant au loin un suc visqueux mêlé aux graines. Ainsi encore le Melon des prophètes, Cucumis prophetarum L., des déserts de l’Arabie, dont le fruit est tout hérissé, de la grosseur d’une cerise, avec une chair amère. F. Hy.

II. Exégèse. — Les’âbattihîm sont du nombre des fruits ou légumes que les Israélites sortis d’Egypte regrettaient de ne plus trouver au désert comme dans la terre de Gessen. Num., xi, 5. Ils sont placés aussitôt après les qiBu’îm, qui désignent certainement les comcombres (t. ii, col. 890). D’après la traduction des Septante et de la Vulgate (iréirove ; , pepones) les’âbattihîm sont les fruits du Cucumis Melo, les melons ordinaires. C’est du reste le sens du mot arabe de même

racine, >o=o> ba((ikh, biltikh, Ibn El-Beïthar, Traité des

Simples, dans Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale, in-4°, t. xxii, 1877, p. 239. Selon Maimonide dans son commentaire sur Terumoth, vin, 6, cité par 0. Celsius, Hierobotanicon, in-8°, Amsterdam, 1748, t. ii, p. 357, n.abbattichin s’appelle en arabe baftikh et dans notre pays (Espagne) melon. » Unger, Die Pflanzen des alten Aegyptens, in-8, Vienne, 1859, fig. 25, prétend avoir trouvé la représentation du melon dans une tombe de Saqqarah. Mais Aiph. de Candolle, Origine des plantes cultivées, in-8°, Paris, 1886,