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MËLITON — MELLUCH

II a été question plus haut de l’autre traité signalé par Anastase, Ilepl oapxtiasut Kf taxai. Il reste à dire au sujet des travaux de Méliton que les quatre lignes du fragment arménien ex Melitonis epistola ad Eutropium publiées par l’abbé Martin, dans Pitra, Analecta sacra, t. iv, p. 16 et 292, ne sont pas du tout de l’évêque de Sardes. Autant faut-il en dire de la passion latine de Baint Jean, Acta Joannis, qui dans certains manuscrits porte le nom de Mellilus ou de Melilo, de la pièce intitulée De transitu B. Marise virginis et de la Catena in Apocalypsin. Tous ces ouvrages sont fort postérieurs à l’époque de Méliton. La passion de saint Jean date d’au delà du VIe siècle et dérive des actes gnostiques de Cet apôtre ; le récit de la mort de la Sainte Vierge est une compilation récente de sources grecques, et la Catena in Apocalypsin ne remonte pas au delà du xm c ou du xiv » siècle. Nous ne dirons rien de la doctrine de Méliton. On trouvera les éléments de cette étude dans les ouvrages qui ont été cités. Bon nombre des appréciations émises à ce sujet sont arbitraires et conjecturales. L’œuvre de Méliton n’est pas suffisamment connue pour qu’on puisse émettre sur elle un jugement sûr et définitif. Pour la même raison, on n’est pas davantage fondé à formuler contre Méliton certaines accusations qui reposent sur de simples soupçons. Nous n’avons pas non plus donné à Méliton le titre de saint, qui est fort discutable. Cf. Acta sanctorum, aprilis 1. 1, p. 102.

J. VAN DEN GHEÏN.

    1. MELLO##

MELLO, nom qui désigne deux localités ou deux forteresses, l’une près de Sichem, l’autre à Jérusalem, et l’endroit où fut frappé le roi Joas.

1. MELLO (hébreu : Bêf Millô’; Septante : Vaticanus : oTxot Br)6|j.aa).cJv, Jud., IX, 6 ; otxoî B/)6[ia « ), ).wv, Jud., IX, 20 ; Alexandrinus : oïxoç MaXXwv, Jud., ix, 6, 20) serait, d’après la Vulgate, une ville située dans, le voisinage de Sichem. Jud., ix, 6, 20. Il est dit, en effet, ꝟ. 6, que tous les hommes de Sichem et toutes les familles de la ville de Mello se rassemblèrent auprès du chêne de Sichem pour établir Abimélech comme roi. Cette localité n’est plus mentionnée, du reste, qu’au j ! ’. 20, dans lequel Joatham, après avoir échappé au massacre de ses frères, égorgés par Abimélech, appelle sur celui-ci, sur les habitants de Sichem et du bourg de Mello, qui n’ont pas eu honte de l’élire roi, un feu vengeur, ou plutôt les fureurs d’une guerre réciproque qui les dévore tous. Dans les deux passages, l’hébreu a simplement Bel Millô’, « maison de Mello, » en sorte que l’on ne sait s’il s’agit d’un clan ou d’une ville. Comme Mello désigne ailleurs, II Reg., v, 9 ; III Reg., ix, 15, etc. (voir Mello 2), une forteresse ou une défense de la Jérusalem primitive, on a supposé que Bêt Millô’pouvait être lîi citadelle ou un des forts avancés de Sichem (aujourd’hui Naplouse). Quelques-uns même l’identifient avec « la tour de Sichem » dont il est question Jud., ix, 46. V. Guérin, Samarie, t. i, p. 465, pense qu’on pourrait voir l’emplacement de Beth Mello dans un site ruiné, appelé Khirbet ed Dûârah, qui devait autrefois toucher

presque à l’antique Sichem.

A. Legendre.

2. MELLO (hébreu : ham-Millô’, toujours avec l’article ; Septante : r Sxpa, II Reg., v, 9 ; III Reg., xi, 27 ; ty)v MeXù xii tt)v axpav, III Reg., IX, 15 ; t^v Me>w,

III Reg., ix, 24 ; tô âvdcXt)Hu.a, H Par., xxxii, 5 ; omis

I Par., xi, 8), construction qui servait de défense à l’ancienne cité jébuséenne, devenue cité de David et située au sud-est de Jérusalem, sur la colline d’Ophel.

II Reg., v, 9. Voir Jérusalem, Topographie ancienne, t. iii, col. 1350. Quelle était la véritable nature de ce qu’on appelle régulièrement dans l’Écriture « le Mello » ? On ne sait. Si, avec la plupart des auteurs, l’on rapproche le nom de la racine mdlà’, « remplir, être plein, » il signifierait « le plein ». Cf. Gesenius, Thésaurus, t. i,

p. 787, 789. De là on a conclu à une sorte de remparl, vallum, agger, ou de « terre-plein », à une place qui peut ère « remplie » de monde, à une tranchée ou à un fossé « plein » d’eau. Il convient de ne pas trop appuyer sur de semblables étymologies. Nous avons peut-être là un terme archaïque, un vieux mot jébuséen, dont là signification précise nous est inconnue. Les Septante eux-mêmes ont été embarrassés pour le rendre ; ils y ont vu tantôt une « citadelle », âxpa, II Reg., v, 9 ; III Reg., xi, 27, tantôt une « élévation » ou rempart « élevé », âvai^iina, II Par., xxxii, 5, tantôt un nom propre de lieu, MsXii, III Reg., ix, 15, 24. Les Targums le traduisent par millêçâ’, mot par lequel ils représentent ailleurs l’hébreu sôlelâh, qui désignait une terrasse élevée contre les murailles d’une ville assiégée. Les différents passages de l’Écriture où il est cité nous permettent de regarder le Mello comme un ouvrage de défense, qui primitivement protégeait la ville des Jébuséens, et que David, Salomon et Ézéchias restaurèrent ou fortifièrent tour à tour. II Reg., v, 9 ; III Reg., ix, 15, 24 ; xi, 27 ; I Par, , xi, 8 ; II Par., xxxii, 5. Il devait être un des points importants de Jérusalem, à en juger d’après les frais ou les corvées que sa restauration occasionna sous Salomon, III Reg., ix, 15, et le soin que prit Ézéchias de le garantir contre l’attaque des Assyriens. II Par., xxxii, 5. Il semble qu’on peut le placer au nord-ouest de la colline d’Ophel, du côté de la vallée du Tyropœon. Voir la carte de Jérusalem ancienne, t, iii, fig. 249. On croit aussi que c’est la tour ou citadelle, appelée Bê( Millô’, où fut assassiné Joas. IV Reg., xii, 20. — Cf. C. Schick, Die Baugeschichle der Stadt Jérusalem, dans la Zeitschrift des Deutschen Palâstina-Vereins, Leipzig, t. xvii, 1894, p. 6 ; G. St. Clair, Mille, House ofMillo and Silla, dans lePalestine Exploration Fund, Quarterly Statement, Londres, 1891, p. 187.

A. Legendre.

3. MELLO (MAISON DE) (hébreu : Bè{ Millô’, Septante : olxoç MocaXti), endroit où Joas fut frappé par les conspirateurs. IV Reg., xii, 20. On est porté à croire que Mello désigne ici l’ouvrage de défense dont il est question II Reg., v, 9 ; III Reg., ix, 15, 24. Voir Mello 2. L’Écriture ajoute que c< la maison de Mello était à la descente de Sella ». Voir Sella.

    1. MELLOTHI##

MELLOTHI (hébreu : Mallôfi, « ma plénitude ; » Septante : MaXXifl ! ’; Alexandrinus ; MeaXuOi, MeM^ef), lévite, le douzième des quatorze fils d’Héman, chef de chœur du temps de David. Mellolhi fut mis à la tête de la dix-neuvième division des musiciens du sanctuaire, comprenant, avec ses fils et ses frères, douze exécutants.

I Par., xxv, 4, 26.

    1. MELLUCH##

MELLUCH (hébreu ; Mallûk, « conseiller [ ?] » ), nom, dans la Vulgate, de trois Israélites. Ce nom propre hébreu a été écrit ailleurs par saint Jérôme Maloch. Voir Maloch.

1. MELLUCH (Septante : MaXoûx)> îu n des fils de Bani » qui avait épousé une femme étrangère et qui fut obligé de la répudier du temps d’Esdras. I Esd., x, 29.

2. MELLUCH (Septante : MaXov-/), prêtre qui signa l’alliance contractée avec Dieu du temps de Néhémie.

II Esd., x, 4. Il est possible qu’il soit le même prêtre de ce nom qui était revenu avec Zorobabel de la captivité de Babylone. II Esd., xii, 2. Dans les deux passages il est nommé avec Hattus. Voir Hattus 3, t. iii, col. 449. S’il en est ainsi, ces deux prêtres auraient atteint une grande vieillesse. Divers commentateurs croient aussi que Melluch est le Milicho de II Esd., xii, 14, dont le nom aurait été défiguré. ïl est nommé comme chef de la famille sacerdotale qui, sous le pontificat de Joacim, était représentée par Jonathan. Voir Jonathan 11, t. iii, col. 1615.