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MELGHISÉDEGH — MELITON


chisédech n’important nullement à la thèse, l’auteur n’en fait pas mention. On ne peut donc rien conclure de son silence contre l’interprétation des Pères et du concile de Trente qui dit de Jésus-Christ, Sess. xxii, de sacrif. Missæ, cap. r : « Se déclarant constitué pour toujours prêtre selon l’ordre de Melchisédech, il offrit son corps et son sang sous les espèces du pain et du vin. » Cf. Franzelin, De SS. Eucharist., th. viii, Rome, 1873, p. 338-333.

4° Opinions et hypothèses sur Melchisédech. — Les anciens Juifs, afin d’expliquer la supériorité du roi de Salem sur Abraham, imaginèrent que ce roi n’était pas autre que Sem, leur ancêtre, fils de Noé qui, d’après leurs calculs chronologiques, vivait encore à cette époque. Cette identification se trouve dans le Targum de Jérusalem, où nous lisons : « Melchisédech, roi de Jérusalem, est Sem (fils de Noé, ajoute le Targum de Jonathan), qui était grand-prêtre du Très-Haut. » Walton, Biblia Polygl., t. iv, p. 24. Saint Jérôme dit que c’était l’opinion générale des Juifs de son temps. Epist. lxxiii, ad Evang., 5, t. xxii, col, 679. Cf. In ls., . XII, c.xii.t. xxiv, col. 414. D’après saint Épiphane, User, v, 6, t. xli, col. 981, elle était aussi commune chez les Samaritains. Luther et Mélanchton l’acceptèrent au xvi c siècle. Saint Épiphane réfute cette erreur en s’appuyant sur la chronologie des Septante, lbid., col. 981-983.

Des hérétiques, combattus par ce même Père, ibid., col. 972 et par d’autres docteurs de l’Eglise, soutinrent aux iv" et Ve siècles que Melchisédech était une « force ou vertu de Dieu » supérieure à Jésus-Christ même, y.syâlr)v Tiva 6yva|xtv |j.e : ÏÔT£pov toO XptuToO, comme s’exprime l’évêque de Salamine. On les appela Melchisédéchiens. Tertullien, De prxscript., 53, t. ii, col. 75 ; Théodoret, Hxret. fab., ii, 6, t. lxxxiii, col. 392 ; S. Jean Chrysostome, Hom. in Melchis., 3, t. lvi, col. 260. Cf. S*. Augustin, De hxr., 34. t. nu, col. 31 ; S. Cyrille d’Alexandrie, Glaphyr. in Gen., ii, 7, t. lxix, col. 67 ; Philastre, De hœres., 52, t. xii, col. 1168. — D’autres, au contraire, enseignèrent que le roi de Salem était le fils de Dieu. S. Épiphane, Hœr. lv, 7, col. 985 ; S. Ambroise, De Abraham, i, 3, n° 16, t. xiv, col. 427. Pour d’autres, c’était le Saint-Esprit. S. Epiphane, Hxr. lxvii, 3, t. xliii, col. 176 ; S. Jérôme, Epist. lxxii, 1, t. xxii, col. 676. D’après ce dernier Père, ibxd-, 2, col. 677, pour Origène et Didyme c’était un ange. Depuis on a imaginé que c’était Hénoch, Cham, Chanaan, Mesraïm, Job. Voir Sal. Deyling, Observationes sacræ, 3 part. in-4°, Leipzig, 1708-1715, t. a, p. 55-65 ; Hermann van Elowich, Melchisedecus ab injuria P. Juricei defensus (Jurieu l’identifiait avec Cham), et Melchisedecus minus féliciter ab H. Hulsio in Henocho detectits, dans le Thésaurus de Hase et Iken, Leyde, 1732, t. i, p. 175-187. La majorité des anciens Pères n’a jamais admis ces erreurs et ces hypothèses. « J’ai consulté Hippolyte, Irénée, Eusébe de Césarée et d’Émèse, Apollinaire aussi et notre Eustathe, dit saint Jérôme, Epist. lxxii, 2, col. 677, et j’ai constaté que tous, par des arguments différents et des sentiers divers ont abouti au même point, savoir que Melchisédech était un Chananéen, roi de la ville de Jérusalem, qui était appelé d’abord Salem. » Voir S. Cyrille d’Alexandrie, Glaphyr. in Gen., ii, 7, t. lix, col. 67 ; Théodoret, Qu&st. in Gen., 64, t. lxxx, col. 172 ; S. Épiphane, User, lxvii, 7, t. xlii, col. 181. — Aujourd’hui les assyriologues cherchent quelques traits de ressemblance entre Melchisédech et le roi de Jérusalem Ébed-tob ou Abdi-Khiba, dont on a retrouvé quelques lettres dans la correspondance de Tell el-Amarna, mais ces traits sont trop vagues pour qu’on puisse en tirer quelque conclusion positive. Voir Sayce, dans Hastings, Dictionary of the Bible, t. iii, 1900, p. 335. Ils peuvent néanmoins confirmer les paroles de saint Jérôme, contre l’opinion de quelques critiques de nos jours, qui, renouvelant sous une autre forme les hypothèses aventureuses que

l’on vient de voir énumérées, prétendent que Melchisédech est simplement le type du grand-prêtre juif au IVe siècle avant notre ère, H. Guthe, Bibelwôrterbuch, 1903, p. 426, comme si l’idée que les Juifs se faisaient de leur patriarche n’était pas en opposition complète avec le rôle qu’on prétend lui faire ainsi jouer. — Voir L. Borger, Historia crilica Melchisedeci, in-8°, Berne, 1706 ; Henderson, Melchisedek, Londres, 1809 ; C. A. Auberlen, Melchisédech’s ewiger Leben und Priesterthum, dans les Theologische Studien und Kritiken, t. ii, 1857, p. 453-504 ; G. Rôsch, Die Begegnung Abraham mit Melchisedek, dans la même revue, 1885, p. 321-366 ; Fritz Hommel, Geschichte Babyloniens und Assyriens, in-8°, Berlin, 1885, p. 162 ; Id., Die altisrælitisclie Ueberlieferung in inschriftlicher Beleuchtung, in-12, Munich, 1897, p. 150-160 ; R. Kittel, Geschichte der Hebrâer, <L ! in-8°, Gotha, 1888-1892, 1. 1, p. 162. — On trouve dans les Œuvres de saint Athanase, t. xxviii, col. 525530, une vie fabuleuse de Melchisédech [Historia de

Melchisedec).

H. Lesêtre.
    1. MELCHISUA##

MELCHISUA (hébreu : Malkisu’a, « aide est mon roi ; » Septante : MsX/iai ; Aleœandrinus : Meyx’.iroué), un des quatre fils de Saûl, roi d’Israël, le troisième nommé dans I Reg., xiv, 49 ; le second, dans I Par., vin, 33 ; ix, 39. Sa mère était probablement Achinoam, fille d’Achimaas. I Reg., xiv, 50. Melchisua périt sur le champ de bataille de Gelboé comme son père et succomba sous les coups des Philistins comme ses frères Jonathas et Abinadab. I Reg., xxxi, 2 ; I Par., x, 2.

    1. MELCHOM##

MELCHOM (hébreu : Milkôm, Malkom ; Septante : MoXo^, Me), -/6X), forme particulière, dans la Vulgate, IV Reg., xxiii, 13 ; I Par., xx, 2 ; Jer., xlix, 1, 3 ; Amos, i, 15 ; Soph., i, 5, du nom du dieu appelé plus ordinairement Moloch. Voir Moloch. Dans I Par., xx, 2, la Vulgate a pris l’hébreu malkâm pour un nom propre, comme l’ont fait les Septante, Mo^àetoû pauiXÉoiç txÙTûv, tandis qu’elle l’a considéré dans II Reg., Xli, 30, comme un substantif commun désignant le roi des Ammonites, régis eorum, s leur roi. » Cette dernière interprétation est la plus communément adoptée, quoiqu’il soit aussi possible de le prendre pour le nom du dieu. David s’empara de la précieuse couronne qui était sur la tête de malkâm. Voir Couronne, 1, 1°, t. ii, col. 1083.

    1. MÊLÉ À##

MÊLÉ À (grec : MeXeî ; ), fils de Menna et père d’Éliakim, un des ancêtres de Notre-Seigneur dans la généalogie de saint Luc, iii, 31.

    1. MÉLECH##

MÉLECH (hébreu : Mélék, « roi ; » Septante : MeXix), de la tribu de Benjamin, fils de Micha et arrière-petit-fils de Jonathas, fils de Saûl. 1 Par., viii, 35 ; ix, 41.

    1. MÉLITON##

MÉLITON, écrivain ecclésiastique. Tous les renseignements biographiques qu’on possède sur lui se bornent aux points suivants : il vécut pendant la seconde moitié du IIe siècle et fut évêque de Sardes, en Lydie. Sur son activité littéraire, on a un certain nombre de témoignages. Polycrate d’Éphèse, dans sa lettre à Victor de Rome, écrite en 194 ou en 195 et citée par Eusèbe, H. E., V, 24, 5, t. xx, col. 496, mentionne « Méliton l’eunuque (c’est-à-dire ici-ï celui qui n’est pas marié » ), agissant en toutes choses selon la direction de l’Esprit Saint et qui repose à Sardes dans l’attente de la possession dès cieux, pour laquelle il ressuscitera d’entre les morts ». A en croire Eusèbe, H. E., IV, xxvi, 4, et cf. VI, xiii, 9, t. xx, col. 393 et 548, Clément d’Alexandrie aurait composé son ouvrage Ilspi toù maya, à cause de Méliton qui aurait écrit sur le même sujet un traité en deux livres. On ne s’accorde pas sur le sens exact de l’expression ii a’tTi’aî tt, î toO MîXituvoî YP a< Pîiï> * à cause do