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MEIGNAN — MÉLANCHTHON


événements qui préparent et amènent Jésus-Christ, que ce prince de l’Église a composé une œuvre considérable, travail de toute sa vie, dont il dictait encore une page quelques heures avant sa mort. Mais, apologiste et polémiste, c’est surtout au grand public que s’adressent ses livres, travail de vulgarisation, sous une forme littéraire, des résultats de la critique allemande et de la controverse biblique ; antidote, dans la pensée de l’auteur, des écrits de M. Renan. Toutefois, dit le P. Brucker, nonobstant la destination spéciale de ces écrits, « la discussion et la réfutation des objections y ont une place suffisante, mais secondaire… Une discussion minutieuse, outre qu’elle rebuterait le large public que [l’auteur] veut atteindre, serait inutile à sa démonstration, qui se soutient parfaitement sans cela. Il fait bien voir, d’ailleurs, que la préoccupation principale de la critique rationaliste est, non la recherche de la vérité, mais le désir de bannir l’élément surnaturel de la Bible… L’œuvre du cardinal de Tours est la meilleure réponse… à l’Histoire d’Israël de Renan. » Eludes religieuses, octobre 1895, p. 281-288. Voici la nomenclature de ces écrits : Les prophéties messianiques. Le Pentateuque, in-8°, Paris, 1856 ; Les Deux premiers livres des Rois, in-8°, Paris, 1878. Ces deux volumes, mis au courant, furent réédités, en 1895, le premier sous le titre : De l’Éden à Moïse, le second, sous celui de : De Moïse à David, in-8°, Paris. — David roi, psalmiste, prophète, avec une introduction sur la nouvelle critique, in-8°, Paris, 1889. Cette introduction fut très discutée, et le cardinal Meignan, auquel on reprochait de s’y ranger à l’avis des rationalistes touchant le remaniement des Écritures, s’en émut et pria Léon X11I de la faire examiner. L’examinateur anonyme répondit : « Je n’aurais pas signé l’introduction, mais je n’y vois rien à reprendre. » Cf. Boissonnot, Le cardinal Meignan, in-8°, Paris, 1899, p. 475. — Salomon, son règne, ses écrits, in-8°, Paris, 1890. — Les prophètes d’Israël, quatre siècles de lutte contre l’idolâtrie, in-8°, Paris, 1892. — Les pro phètes’d’Israël et le Messie, depuis Salomon jusqu’à Daniel, in-8°, Paris, 1893. — Les prophètes d’Israël et le Messie, depuis Daniel jusqu’à Jean-Baptiste, in-8°, Paris, 1894. — M. Renan et le Cantique des Cantiques, in-8°, Paris, 1860 ; M, Renan réfuté par les rationalistes allemands, in-8°, Paris, 1863. — Les Évangiles et la critique au xw siècle, Paris, 1863 ; réédité, en 1870, avec une notice de M. de "Vogué sur les monuments encore existant en Terre Sainte, iri-8°, Paris. — Le Monde et l’homme primitif selon la Bible, in-8°, Paris, 1869.

— De l’irréligion systématique, ses influences actuelles sur les sciences, les gouvernements, et en particulier sur l’exégèse biblique, in-8°, Paris, 1886.

0. Rey.

— MEISNER Balthasar, théologien protestant, né en 1587, mort en 1628. Docteur en théologie, il fut professeur à Wittenberg et publia : Hoseas novo commentario per textus analysin, ejusdem exegesin, dubiorum solutionem et locorum communium adnotationem perspicue illustratus, in-8°, Wittenberg, 1620. — Voir Walch, Biblioth. theologica, t. IV, p. 569.

B. Heurtebize.
    1. MÉJARCON##

MÉJARCON (hébreu : Mê hay-Yarqôn, « eaux de Yarqôn » [yéréq signifie « verdure » ; yêrdqôn, « pâleur » ] ; Septante : Q&laaaa’lepâxcov), localité de la tribu de Dan, mentionnée entre Gethremmon (voir Gethremmon 1, t. iii, col. 229) et Arécon. Jos., xrx, 46. Les eaux de Yarqôn ou Méjarcon peuvent désigner le Nahr elr Audjék. Voir Arécon, t. i, col. 930.

    1. MÉLANCHTHON Philippe##

MÉLANCHTHON Philippe, théologien protestant allemand, l’un des chefs de la Réforme, né à Bretten, le 14févrierl497, mort à Wittenberg le ! 9avril 1560. Ii s’appelait proprement Schwarzerd, mais il est beaucoup plus connu sous la forme grecque qu’il donna à son nom. Il

commença ses études à l’école de Bretten, puis il eut pour précepteur Jean Unger. En 1507, il fréquenta l’école" latine de Pforzheim, où il eut pour maître Georges Simler, qui lui fit comprendre et goûter les poètes latins et grecs. C’est de cette époque que date son intimité avec le célèbre Reuchlin, dont il était consin, et qui venait souvent à Pforzheim. À partir de 1509, il suivit les cours de l’université de Heidelberg, et, en 1512, il passa à celle de Tubingue, où il acheva ses études. En 1518, l’électeur de Mayence lui offrit la chaire de grec et d’hébreu à l’université de Wittenberg ; il accepta, et enseigna avec le plus grand succès, tout en travaillant avec ardeur à différents ouvrages d’érudition. L’année suivante, il prit part à l’entrevue qui eut lieu à Leipzig entre les catholiques et les protestants ; la même année, il fut nommé professeur à la faculté de théologie, et à partir de cette époque il s’occupa principalement d’études bibliques. En 1527, il fut chargé d’inspecter les Églises de la Thuringe et d’y répandre les nouvelles doctrines. En 1529, il assista à la diète de Spire, et en 1530 à celle d’Augsbourg, où son rôle fut important : on sait que la fameuse confession d’Augsbourg fut son œuvre. Il espéra pendant quelque temps arriver à un accord qu’il paraît avoir désiré sincèrement ; mais la plupart des réformés s’obstinèrent à soutenir des doctrines inacceptables pour les catholiques. En 1541, il fut l’un des théologiens choisis par l’empereur Charles-Quint pour discuter les points fondamentaux et tâcher d’arriver à une entente ; mais cette entente fut encore impossible. Les colloques de Worms, en 1545, et de Ratisbonne en 1546, n’amenèrent pas un meilleur résultat. Les propositions de Charles-Quint, à la diète d’Augsbourg, en septembre 1547, furent également rejetées. Il faut reconnaître que Mélanchthon, malgré la modération de son caractère, contribua pour sa part à empêcher l’entente, car il s’attacha, avec obstination, à certains articles de foi évidemment contraires à la tradition catholique la plus ancienne. Il mourut cinq ans après la paix d’Augsbourg, en déplorant les divisions toujours croissantes des différentes sectes réformées. Parmi ses nombreux ouvrages, nous ne citerons que ceux qui se rapportent directement à l’Écriture Sainte ; ce sont : Commentarii in Epistolam ad Romanos recens scripti, in-8 15, Wittenberg, 1532 ; Marbourg, 1533. Ce livre a été plusieurs fois réédité avec le texte grec. — Çommentarium in priorem ad Corinthios et in aliquot capita secundse, in-8°, Wittenberg, 1561. — Die Hauptartiket und furnemsten Punct der ganzen h. Schrifl, in-4°, s. 1. n. d. ; Strasbourg, 1522. — Annotationes in Epistolas Pauli ad Romanos et Corinthios, in-4°, Nuremberg, 1522 ; in-4°, s. 1., 1523 ; in-8°, Strasbourg, 1523 ; Bâle, 1523 ; s. 1., 1524. — In obscuriora aliquot capita-Geneseos annotationes, in-8°, La Haye, 1523 ; in-4°, s. 1., 1524. — In Evangelium Matthxi annotationes, in-8°, s. 1., 1523 (plusieurs édit.) ; In Evangelium Matthxi inque passionem Domini, in-8°, La Haye, 1531. — In Evangelium Joannis annotationes, in-8°, Bâle, 1523 (plusieurs édit.) ; s. 1., 1523 (plusieurs édit.) ; in-4°, La Haye, 1524. — Annotationes, Verzûchnung ; und kûrzlich Anzaig des rechien Vertands der Epistel zu den Rômern verteutscht, in-4°, s. 1., 1523. — riapoijvi’ii sive Proverbia Salomonis cum annotationibus, in-8°, Nuremberg, 1525 ; La Haye, 1525 et 1529 ; 1532 ; 1538 ; Nuremberg 1586. — Scholia in Epistolam Pauli ad Colossensés, in-8°, La Haye, 1527 et 1534 ; Wittenberg, 1559.

— Dispositio orationis in Epistolam Pauli ad Romanos, in-8°, La Haye, 1529 ; s. 1., 1529 ; Wittenberg, . 1530. — Argumentum in Jeremiam prophetam, in-8°, Wittenberg, 1542. — In Danielem prophetam com mentarius, in-8°j Wittenberg, 1543 ; Leipzig, 1543 ; j Francfort, 1546 (a été traduit en allemand et en fran| çais). — Insignis et uculentissima S. Scripturæ me-’thodus inMose ostensa. Idem Psalmorum exi et exie