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MÉDIE — MÉDISANCE


nier verset les Septante n’ont pas le nom de la ville. Voir Ecbatane 1. t. ii, col. 1520 ; Gabélus, t. iii, col. 21 ; Rages ; Raguel. Cf. F. Vigouroux, Manuel biblique, 11e édit., in-12, Paris, 1899, t. ii, p. 178 ; Id., Les Livres Saints et la critique rationaliste, 5e édit., in-12, Paris, 1902, t. IV, p. 572-576. Après la mort de ses parents le jeune Tobie se fixa à Ecbatane. Tob., xiv, 14-16 (texte grec). La Vulgate ne nomme pas la ville.

Au début du livre de Judith, il est question d’Arphaxad, roi des Mèdes, qui, après avoir conquis un grand nomhre de nations, bâtit Ecbatane. Judith, i, 1-4. Le roi dont il s’agit ici porte un nom qui est inconnu dans la liste des rois de Médie. C’est probablement une erreur de transcription pour Aphraate ou Phraorte, fils et successeur de Déjocès, 647-625 avant J.-C. Dans les versets suivants est racontée la campagne de Nabuchodonosor, c’est-à-dire d’Assurbanipal, contre Arphaxad et sa défaite en une plaine appelée Ragau dansle grec et dans la Vulgate, et Doura dans la version syriaque. Judith, i, 56. Voir Ragau ; Assurbanipal, t. i, 1144 ; Arphaxad, t. i, 1030. Assurhanipal raconte dans l’inscription d’un cylindre qu’il a battu Birizfyatri, chef de la Médie, ainsi que ses alliés, et qu’il les emmena captifs à Ninive. Cyl. A, col. iii, iv ; G. Smith, History of Atsurbanipal, in-4°, Londres, p. 97 ; Eb. Schrader, Keilinschrtftliche Bibliothek, t. ii, p. 178 ; British Muséum, À guide to the Babylonian and Assyrian antiqitities, Londres, in-8°, 1900, p. 197, n° 12.

Isaïe, xiii, 17-18, annonce que les Mèdes marcheront contre Babylone et en extermineront les habitants. « Voici que j’excite contre eux les Mèdes qui ne font pas cas de l’argent et qui ne convoitent pas l’or. De leurs arcs, ils abattront les jeunes gens. Ils seront sans pitié pour le fruit des entrailles. Leur œil n’épargnera pas les enfants. » Il renouvelle cette menace, xxi, 2 : « Monte, Élam (la Perse) ! assiège, Médie ! » Jérémie, li, 11, 28, annonce également le châtiment de Babylone par les Mèdes. « Jéhovah a excité l’esprit des rois de Médie parce qu’il veut détruire Babylone. Préparez contre elle les nations, les rois de Médie, ses gouverneurs et tous ses chefs, et tout le pays Sous leur domination. » Il annonce égalemenf que les rois d’Élam et des Mèdes boiront la coupe de la colère divine. Jer., xxv, 25. Daniel expliquant à Baltassar le sens du mot Perês ou Phares, le traduit ainsi : Ton royaume a été partagé {perisaf) et il a été donné aux Mèdes et aux Perses. Dan., v, 26-28. La même nuit l’armée des Mèdes et des Perses entrait à Babylone et Baltassar, roi de Chaldée, était tué ; Dan., v, 30 ; Hérodote, i, 191 ; Xénophon, Cyrop., VII, v, 26-31. Voir Baltassar 2, t. i, col. 1420 ; Cyrus, t. ii, col. 1192. Le gouverneur de Babylone après la prise de cette ville est appelé par la Bible Darius le Mède, Dan, v, 31 (hébreu, v, 1) ; cf. ix, 1 ; xi, 1 ; le personnage dont le nom assyrien est Ugbaru était le chef de l’armée qui avait pris Babylone. Il exerça le pouvoir souterrain jusqu’à l’arrivée de Cyrus, trois mois après. Voir Darius le M&de, t. H, col. 1297. Il se montra très bien disposé à l’égard de Daniel et en fit un des trois ministres qui étaient placés au-dessus des 120 satrapes. Dan., vi, 1-2 (hébreu, vi, 2-3). Cependant les satrapes, jaloux de l’influence de Daniel, obtinrent que Darius portât un édit d’après lequel quiconque adresserait une prière à un homme ou à un Dieu autre que lui^serait jeté dans la fosse aux lions. À cette occasion et à plusieurs autres reprises, Daniel signale une coutume suivant laquelle lorsqu’un écrit est signé du roi, il est irrévocable selon la loi des Perses et des Mèdes. Dan., vi, 8, 12, 15 (hébreu, 9, 12, 16). Lorsque le gouverneur de Syrie, contestant l’existence de la permission donnée par Cyrus, essaya d’empêcher Zorobabel de reconstruire le Temple ainsi que l’avait permis Cyrus, celui-ci s’adressa à Darius I er, son successeur, et l’édit fut retrouvé à Ecbatane, capitale de la grande Médie. Esd., vi, 2. Voir

Ecbatane, 2, t. ii, col. 1528 ; Daniel, t. ii, col. 12501251. Dans une vision, Daniel avait vu la destinée de l’empire des Mèdes et des Perses sous le symbole d’un bélier à deux cornes, terrassé par le bouc, c’est-à-dire par le roi de Javanou le roi des Grecs, Alexandre. Dan., vin, 3-8, 20. C’était la répétition sous une autre forme de la vision du colosse où l’empire médo-perse était représenté par la poitrine et les bras d’argent, Dan., il, 32, 39, et devait céder la place à l’empire grec représenté par le ventre et les cuisses d’airain. C’était encore ce qu’il avait vu dans la vision de l’ours et du léopard, Dan., vii, 5-6 ; F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, t. iv, p. 390-394. Isaïe, un, 17, fait allusion à la réputation des Mèdes comme archers ; Jérémie, l, 42, à l’excellence de leur caractère ; Isaïe, xiii, 17, à leur désintéressement.

La victoire des Grecs, ayant à leur tête Alexandre, roi de Macédoine, sur Darius, roi des Perses et des Mèdes, est mentionnée dans I Mach., i, 1. Voir Darius III Codouan, t. ii, col. 1306. Lysias revenait d’une expédition en Médie, lorsqu’il prit la direction des affaires soùs Antiochus V. I Mach., vi, 56. Les Parthes (Perses) conquirent la Médie, c’est pourquoi Arsace est indiqué comme roi de Perse et de Médie, Démétrius II essaya en vain de lui prendre ce pays ; il fut battu et fait prisonnier. I Mach., xiv, 1-3. Voir Arsace, t. i, col. 1034. Dans I Mach., viii, 8, la Médie est nommée parmi les pays que les Romains donnèrent à Eumène II, roi de Pergame. C’est une erreur de transcription. Il s’agit ici de la Mysie. Voir Eumène II, t. i, col. 2043. Dans le Nouveau Testament il est question de Juifs ou de prosélytes hahitant la Médie parmi les auditeurs de saint Pierre, dans le discours qu’il prononça au Cénacle, le jour de la Pentecôte. Act., ii, 9.

IV. Bibliographie. — Fr. Lenormant. Lettres assyriologiques, i" série in-4°, Paris, 1871 ; G. Rawlinson, The five great monarchies, 4e édit., in-8°, Londres, 1879, t. ti ; J. Oppert, Le peuple et la langue des Mèdes, in-8°, Paris, 1879 ; A. Delattre, Le peuple et l’empire des Mèdes, in-4, Bruxelles, 1883 ; J. V. Præk, Medien und das Haus der Kyaxares, in-8°, Berlin, 1890 ; F. H. Weisbach et W. Bang, Die altpersischen Keilinscriften, in-4°, Leipzig, 1893. E. Beurlier.

MÉDISANCEfhébreu ^a/tîZ, dibbâh, etc. ; Septante : p), aaç7][ji{a, xaTaXaXti, XaXt’a, Xawopix, tyôyot ;  ; Vulgate : detractio, blasphemia, vituperalio, etc.), propos malveillant. Dans le langage moderne, qui est plus précis, la « médisance » s’entend proprement de la révélation par paroles des fautes ou des défauts du prochain et la « calomnie » des accusations mensongères portées contre le prochain. Ces distinctions n’existent pas dans l’Écriture et la médisance, conformément à l’étymologie de ce mot, maledicentia, s’entend de toutes les paroles mauvaises, vraies ou fausses et plus orx moins injurieuses, qu’on profère contre quelqu’un. Outre les mots indiqués ci-dessus, qui s’appliquent plus spécialement aux propos malveillants, il y a dans la Bible, dans le texte original comme dans les versions, nombre d’autres termes qui désignent des injures ou des outrages et qui se rencontrent dans des phrases qui condamnent ou blâment la médisance et les médisants.

1° Les livres de l’Ancien Testament, et particulièrement les livres sapientiaux, et dans le Nouveau Testament les Épitres s’élèvent souvent contre ce vice, parce que les conséquences en sont funestes. Ps. xlix, 19-21 ; cvm, 20 ; xxxix, 9-10 ; Prov., xvi, 27-30 ; xxi, 28 ; exix, 5 ; xviii, 6-7 ; xxiv, 28 ; xxvi, 20-24 ; xxx, 10 ; Eccli., xxviii, 13-21 ; I Cor., v, 4, 11 ; vi, 10 ; Jac, iii, 6. Le juste ne doit médire de personne. Ps. xiv, 3 ; Tit., iii, 2 ; Jac, îv, 11 ; Ps. xiv, 5 ; xxxiii, 13 ; c, 5 ; Prov., x, 18 ; xi, 13 ; xx, 19 ; Sap., i, 11 ; Eccli., v, 14, 16 ; Jer., vi, 28 ; Rom., i,