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MÉDIE


t. ii, col. 1529), et d’après G. Maspero, Histoire ancienne, t. iii, p. 325 n. 2, doit être confondue avec elle.

La liste des premiers rois de Médie nous a été transmise par Hérodote, i, 98-107 et par Ctésias, Epitome Diodori, 30-32, édit. Gilmore, in-8°, Londres, 1888, p. 97111. Voici ces deux listes :

LISTE D HERODOTE

années.

00

Déjocès 53

00

, 00

, 00

00

Phraortes 22

Cyaxare 40

Astyages. 35

LISTE DE CTESIAS

années.

Arbacès 28

Madaucès 50

Sosarmus 00

Artycas 52

Abianès 23

Artæus 40

Artynè 22

Astybarras 40

Aspadas ou Astyages… 00

La liste de Ctésias est une liste de fantaisie faite avec celle d’Hérodote, en répétant les années de règne de deux en deux. Le chiffre de 28 attribué à Arbacès est destiné à rendre la liste vraisemblable. G. Maspero, Bist. anc., t. iii, p. 447. Il n’y a donc aucun compte à tenir de cette liste. Cf. Fr. Lenormant-E. Babelon, Uist. ancienne des peuples de l’Orient, t. v, 1887, p. 418 ; Gilmore, The Fragments of the Persika of Ktesias, p. 92-96.

Le successeur de Déjocès, Phraorte ou Fravartisch, l’Arphaxad de la Bible, monta sur le trône vers 655, à l’époque où Assurbanipal était encore tout-puissant. II commença par s’annexer les petits États voisins et les Perses qu’il vainquit, puis il attaqua le roi d’Assyrie et fut battu et tué. Hérodote, i, 102 ; Fr. Lenormant-E. Babelon, Histoire ancienne, t. v, p. 424-428 ; G. Maspero, Hist. anc., t. iii, p. 454-465. Voir Arphaxad, t. i, col. 1030. Le fils de Phraorte, Cyaxare ou Houvaksha-tara, lui succéda. Ce fut un grand capitaine et un grand administrateur. Il organisa une armée régulière, battit Assurbanipal et assiégea Ninive. La ville fut sauvée grâce à une invasion des Scythes que le roi d’Assyrie appela à son secours. Hérodote, i, 103-104. Délivré d’eux par la trahison et par un immense massacre, Cyaxare s’allia à Nabopolassar, roi de Babylone, et cette fois Niaive succomba sous les coups des deux alliés. Ceux-ci se partagèrent les dépouilles. Le roi des Mèdes eut l’Assyrie proprement dite et ses dépendances du haut Tigre, ainsi que les régions du [nord et de l’est. L’Arménie ruinée par les Scythes tomba également en son pouvoir ainsi que la Cappadoce et quelques pays voisins. Trois ans après la chute de Ninive, Cyaxare réclama un otage scythe qui s’était réfugié chez Alyatte, roi de Lydie, et après des alternatives de victoires et de défaites conclut avec lui un traité qui donnait pour limite aux deux royaumes l’Halys, rivière qui partage la Cappadoce. II scella l’alliance par le mariage de son fils Astyage ou Aytahaga, en assyrien Ischtouvigou, et mourut l’année suivante, 584 avant J.-C. Hérodote, l, 103-106, 16, 73-74 ; cf. Lenormant-E. Babelon, Hist. anc., t. jv, p. 428-435 ; G. Maspero, Hist. anc, t. iii, p. 465-472, 480-486, 521, 525-530.

Le règne d’Astyage fut long et, pendant les trente premières années, sans événement important. La fin en fut marquée par la révolte de Cyrus, fils de Cambyse, roi de Perse, qui secoua le joug du roi de Médie, et substitua la suzeraineté des Perses à celle des Mèdes. Ce ne fut guère qu’une transformation intérieure ; pour les peuples voisins ce fut toujours l’empire des Mèdese des Perses. Hérodote, i, 46, 74-75, 107-130 ; Fr. Lenormant-E. Babelon, Hist. anc., t. v, p. 435-444 ; G. Maspero, Hist. anc, t. iii, p, 595-500. Voir Cyrus, t. ii, col. 1191.

Cyrus étendit rapidement son empire. Il défit Crésus, roide Lydie, s’empara de Sardes et, après la Lydie, sou mit les cités grecques de la côte, la Carie, la Lycie et les régions orientales de l’Iran. Maître de ce vaste domaine, il attaqua l’empire babylonien, s’empara de Babylone et délivra le peuple juif de la captivité. Hérodote, i, 188-191 ; Xénophon, Cyropédie, vii, 5 ; Fr. Lenormant-E. Babelon, Hist. anc, t. v, p. 451, 453 ; 476-499 ; G. Maspero, Hist. anc, t. iii, p. 613-617, 634-637. Ainsi s’accomplirent les prophéties. Le successeur de Cyrus, Cambyse, agrandit encore l’empire médo-perse ; il conquit l’Egypte. Une expédition malheureuse contre l’Ethiopie augmenta les crises d’épilepsie auxquelles il était sujet et il mourut sans qu’on sache s’il avait été assassiné ou s’il s’était donné la mort. Hérodote, III, i, 4, 7-38, 44, 61-66, 89, 139, 181 ; Fr. Lenormant-E. Babelon, Hist anc, t. vi, p. 1-13 ; G. Maspero, Hist. anc, t. iii, p. 655671. Pendant l’expédition de Cambyse en Egypte, un mage nommé Gaumata s’était emparé du trône en se donnant faussement pour Smerdis, fils de Cyrus. Après la mort de Cambyse, Darius conjuré avec six autres Perses le tua et fut proclamé roi en avril 521. Il régna jusqu’en 485.

Darius I er affermit la domination médo-perse en Egypte, soumit une partie de l’Inde, les lies de la mer Egée, la rive européenne du Bosphore et de l’Hellespont et une partie de la région du Caucase. Il réprima une révolte de Babylone et entreprit une campagne malheureuse contre les Scythes. Ses armées furent encore battues par les Grecs à Marathon. Ce fut lui qui divisa l’empire en vingt satrapies. La Palestine était sous sa dépendance et il se montra bienveillant pour les Juifs. Voir Darius I er, t. ii, col. 1209. Son successeur, Xerxès ou Ksayârsâ, de 485 à 465, est surtout célèbre par ses luttes contre les Grecs et ses défaites à Salamine et à Platée (480-479). Il mourut assassiné par deux de ses officiers. C’est lui que la Bible désigne sous le nom d’Assuérus. Voir Assuérus, t. i, col. 1141 ; Esther, t. ii, col. 1973. Les règnes des successeurs de Xerxès n’ont point d’intérêt pour l’histoire biblique ; il n’est de nouveau question de l’empire médo-perse qu’à l’occasion de sa destruction par Alexandre, roi de Macédoine, vainqueur de Darius 1Il Codoman. Cette destruction avait été annoncée par Daniel.

Comme l’avait prédit le prophète, les Grecs détruisirent l’empire médo-perse et Alexandre fut maître de l’Asie jusqu’à l’Inde. I Mach., i, 1. Voir Darius III Codoman, t. ii, col. 1306. Cependant la province de Médie ne fut jamais complètement soumise aux Grecs. Atropatès, satrape de la petite Médie, en conserva le gouvernement, Justin, XIII, iv, 12 ; il se rendit plus indépendant encore à la mort d’Alexandre et se proclamaroi. C’est de lui que cette partie de la Médie prit le nom d’Atropatène. Sa dynastie régnait encore sur ce pays au temps de Stra^-J. Strabon, XI, xiii, 1. Cf. J. G. Droysen, Histoire de l’Hellénisme, trad. franc., in-8°, t. n r Paris, 1884, p. 32, 134, 437, 750 ; t. iii, 1885, p. 80, 344, 599. La grande Médie eut sous Alexandre pour satrape Pithon, qui conserva son gouvernement après la mort du roi, Justin, XIII, iv, 12 ; après lui Orutabès gouverna la province. Diodore de Sicile, XIX, xlvi, 5. Séleucus I er Nicator occupa la Médie, mais il ne s’y établit pas solidement. Antiochus III fit aussi des expéditions dans ce pays et confia la satrapie de Médie à> Molon, Polybe, V, XL, 7. I. G. Droysen, Histoire de-V Hellénisme, t. ii, p. 32, 134, 252, 287, 360 ; t. iii, p. 344.

Ces expéditions continuèrent sous Antiochus IV. I Mach., vi, 56. La Médie fut ensuite conquise par les Arsacides, rois des Parthes, et incorporée à leur empire. I Mach., xiv, 1-3. Voir AnsACE, t. i, col. 1034. Rages, ou Europos prit alors le, nom d’Arsacéia. Strabon, XI, xm, 6. Les Arsacides conclurent de nombreuses alliances matrimoniales avec les descendants d’Atropatès, souverains dé la Médie Atropaténe. Strabon, XI, nu, 1.

III. Mœurs et coutumes des Mèdes. — La religion des..