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MÉDEMÉNA. — MËDIE


la placer à eUMinyéh, localité que Ed. Robinson, Bibli* cal Researches in Palestine, 2e édit., t. i, p. 602, a retrouvée au sud de Gaza, et dont le nom rappelle Mrjviotç qu’Eusèbe et saint Jérôme, Onomast., édit. Larsow et Parthey, 1862, p. 288, 289, assurent être Médeména et placent près de Gaza. — D’autres géographes identifient l’antique cité avec les ruines de Kldrbet Ma’an Yunès (le Castrum Meneenum du Codex Theodoaianus), à 4 heures au sud de Gaza. V. Guérin, Judée, t. ii, p. 230-231. Le nom de Médeména reparaît dans I Paralipomènes, II, 49, où nous lisons que Sâaph, fils de Caleb et de Maacha (d’après l’hébreu), fut « père de Médeména », c’est-à-dire qu’il s’établit dans cette ville et en fui le second fondateur ou le restaurateur. Dans ce passage, la Vulgate écrit le nom Madména.

2. MÉDEMÉNA (hébreu : Madmêndh ; Septante : Ma8e6r)vâ), ville située probablement dans la tribu de Benjamin. Is. ; x, 31. Eusèbe et saint Jérôme, Onomast., 1862, p. 288, 289, et beaucoup d’autres après eux, l’ont confondue à tort avec Médeména 1. La prophétie d’Isaïe, où elle est nommée après Anathoth, x, 30, prouve, par tout l’ensemble du contexte, qu’elle était située, au nord de Jérusalem, sur la route que suivait l’armée assyrienne de Sennachérib envahissant la Palestine. Ses habitants, dit le prophète, « s’enfuient » pour échapper aux coups de l’ennemi. Le site est inconnu. Fr. Valentiner, Beitrag tur Topographie des Stammes Benjamin, dans la Zeitschrift der morgenlàndischer Gesellscliaft, t. xii, 1858, p. 169, l’identifie avec Schafât, petit village à trois quarts d’heure de Jérusalem, à l’ouest de la route de Naplouse, où les maisons sont construites avec d’anciens matériaux. J. Murray, Syria and Palestine, 1868, p. 307. On ne peut apporter aucune preuve plausible en faveur de cette hypothèse.

    1. MÉDÈNE##

MÉDÈNE (PROVINCE) (hébreu : Madai ; omis dans les Septante ; Vulgate : Medena provincia), la Médie. Elle est ainsi appelée par la Vulgate, I Esd., vi, 2, où il est dit que’Ahmetâ’, « Ecbatane, » est la capitale de la province de Médie. Voir Ecfatane, ii, % t. ii, col. 1530 et Médie.

    1. MÉDIATEUR##

MÉDIATEUR (grec : [u<j£ttiç ; Vulgate : mediator), celui qui est interposé pour ménager les relations entre deux parties. — Les habitants de Galaad demandent à Jephlé que le Seigneur « entende entre eux », qu’il soit, d’après la Vulgate, mediator et testis, bien qu’il ne s’agisse que d’un serment. Jud., xi, 10. Job, ix, 23, réclame un arbitre, môkîah, u.emTT) « , entre lui et ses amis. Moïse a été le médiateur de la Loi ancienne transmise par le ministère des anges ; il a servi ainsi d’intermédiaire entre Dieu et son peuple. Gal., iii, 19, 20. Jésus-Christ est le médiateur de la nouvelle alliance et le seul médiateur entre Dieu et les hommes, médiateur unique, de même que Dieu est unique. I Tim., », 5. Il n’est pas un simple intermédiaire se contentant, comme Moïse, de transmettre aux hommes ce qui venait de Dieu. Il s’est fait lui-même rédempteur pour tous les hommes, il a souffert et il est mort, afin de lever par là l’obstacle qui empêchait les hommes de communiquer avec Dieu. I Tim., ii, 6. Sa médiation n’est donc pas purement attributive et accidentelle, comme celle de Moïse ; elle est réelle et naturelle, parce que Jésus-Christ réunit en sa personne la divinité et l’humanité entre lesquelles l’harmonie était à rétablir. Ayant réalisé en lui-même cette harmonie de la manière la plus intime qui se puisse concevoir, il a tout pouvoir et tout droit pour la réaliser entre le Père, dont il est le Fils et l’incontestable mandataire, et les hommes dont il a pris la nature. Ces derniers pourtant ne peuvent profiter de cette médiation qu’autant qu’ils l’acceptent. Cf. Pétau, fia incarnatione, XIII, i-xiy. La conséquence de cette

médiation est l’alliance nouvelle contractée entre Dieu et l’humanité rachetée. Heb., viii, 6 ; IX, 15 ; xii, 24.

Voir Jésus-Christ, t. iii, col. 1514.

H. Lesêtre.
    1. MÉDIE##

MÉDIE (hébreu : Mâdaï, II (IV) Reg., xvii, 6 ; xviii, 11 ; Esther, 1, 3 ; Is., xiii, 17 ; xxi, 2 ; Jer., xxv, 25, Ll, ll, 28 ; Dan., v, 28 ; vi, 13 (12) ; IX, I Esd., vi, 2 ; chaldéen : Mâdi, Dan., xi, 1 ; Mâdàia’, Dan., vi, 1 ; Septante : MVjSot, IV Reg. xvii, 6 ; xviii, 11 ; Esther, i, 3 ; Is., xiii, 17 ; xxi, 2 ; Jer., xxv, 25, xxviii (hébreu et Vulgate Ll), 28 ; Dan., IX, 1 ; v, 28 ; viii, 20 ; 1 Mach., i, 1 ; Act., H, 9 ; I Mach., xiv, 1, 2 ; Vulgate : Medi, dans tous les livres, excepté Media, Jer., li, 28 ; I Mach., vi, 56 ; xiv, 1-2 ; Medena, I Esd., vi, 2), contrée d’Asie.

I. Description de la Médie. — La situation géographique de la Médie est facile à déterminer, quoique les limites de cette région ne soient pas très précises. Elle était séparée de la Caspienne, au nord, par une chaîne de montagnes aujourd’hui connue sous le nom iranien d’Elburz et plus anciennement Harabèrëzaiti, ou Ariobarsanès. Les auteurs classiques ne donnent pas de

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231. — Carte de la Médie.

nom à cette chaîne, ils parlent seulement de son plus haut sommet que les Grecs appellent Iasonion et qui a 5700 mètres d’altitude, Ptplémée, VI, ii, 4 ; Strabon, XI, xm, 10. À l’est, elle confinait à la Parthie dont elle était séparée par le désert ; au sud, à la Perse et à l’Élymaide ou Susiane dont elle était séparée par les monts Pararhoatras, à l’ouest, à l’Assyrie, dont elle était séparée par les monts Zagrus et Choatras ; au nord-est, à l’Arménie, dont la séparaient le lac Thospitis, diverses montagnes et une partie du cours de l’Araxe, Pôlybe, v. 44 ; Strabon, XI, xiii, i ; Pline, H. N., vi, 1 ; Ptolémée, VI, ii, 1-5 ; divisent la Médie en deux parties : la grande Médie et la Médie Atropatène. Cette dernière ne porta ce nom que depuis le moment où le satrape Atropatès en devint le souverain indépendant, c’est-à-dire depuis la destruction de l’empire perse par Alexandre Arrien, Anabas., m, 8 ; vi, 29 ; Diodore de Sicile, xviii, 3 ; Strabon, XI, xiii, 1. La Médie Atropatène était la partie nord-ouest de la Médie. Elle était située entre l’Arménie au nord, les Cadusiens à l’est, la grande Médie au sud et l’Assyrie à l’ouest. On. y trouve un beau lac salé appelé Kapauta ou Matianus. La principale ville était Gazaca, l’Ecbatane du Nord. Voir Ecbatane 1, t. ii, col. 1529. L’Atropatène est un haut plateau dont la partie la plus basse, celle où est situé le lac Kapauta, a 1 300 mètres d’altitude. Les hautes montagnes de l’est et < leurs versants du côté de la mer Caspienne étaient le séjour de tribus aryennes qui firent pendant des siècles la guerre aux Mèdes et aux Perses (Dg. 237).